Un design affiné[/anchor]
Amazon mise sur un format intéressant pour sa tablette grand format : 8,9 pouces, soit pile entre l'iPad Mini et l'iPad Air. L'écran au format 16:10 est un bon compromis entre le 4:3 des iPad et le 16:9e trop étriqué en mode portrait de la plupart des tablettes Android.Mais ce qui frappe surtout au premier contact avec le Kindle Fire HDX 8,9 pouces, c'est son poids ! C'est simple, on n'a jamais vu une tablette « grand format » aussi légère et donc aussi confortable à tenir à une main. C'était précisément le défaut que l'on pouvait adresser aux précédentes Kindle Fire, ce qui est plutôt embêtant pour une tablette aussi centrée sur la lecture. On perd à peu près 200 g par rapport à la version précédente, et ça se sent !
On gagne aussi nettement en finesse, en perdant au passage les lignes arrondies au profit d'un dos plus anguleux, mais toujours recouvert d'un matériau « soft touch ». En revanche, les enceintes stéréo ne sont plus entourées de métal, mais de plastique brillant attirant les traces de doigt : moins classe !
Amazon accompagne la sortie du Kindle Fire HDX d'une nouvelle housse Origami. Le nom décrit très bien l'accessoire : la couverture se replie pour faire office de pied, enfin si on arrive à trouver le sens de pliage, pas évident dès le premier coup. L'angle est bien adapté à la lecture comme à la vidéo, et on apprécie également la fixation aimantée de la tablette qui permet de la retirer facilement. En revanche, la housse double le poids de l'ensemble, et la version cuir vous coûtera tout de même 69 euros !
Des composants au top[/anchor]
Le Kindle Fire HDX, Amazon intègre en son cœur une valeur sûre : le Snapdragon 800 de Qualcomm. La puce quadri-cœurs à 2,3 GHz est déjà employée dans de nombreux smartphones haut de gamme, et dans quelques tablettes comme la Galaxy Note 10.1 2014 de Samsung. La puce est des plus performantes, en particulier sur sa partie graphique, l'Adreno 330 étant un des meilleurs GPU mobiles du moment. Les tests effectués sur la puce et sa partie graphique le confirment : la Kindle Fire HDX fait un peu moins bien qu'un iPad Air mais obtient tout de même de bons, voire très bons résultats Notons que nous n'avons pas pu exécuter Geekbench 3, celui-ci n'étant pas disponible sur l'Amazon App Shop au moment du test.Amazon n'a pas non plus lésiné sur la qualité de l'écran : la dalle LCD IPS de 8,9 pouces est tout simplement magnifique. Avec une définition de 2560x1600 pixels, l'écran de la HDX propose une densité de pixels rarement vue sur une tablette, dépassant l'iPad Air, la Nexus 10 et même l'iPad mini Retina. Les couleurs sont fidèles et contrastées, les angles de vision impeccables : il n'y a tout simplement rien à redire sur cet écran !
La tablette est disponible en version 16, 32 ou 64 Go, avec des paliers honnêtes de 50 euros entre chaque capacité, et intègre 2 Go de mémoire vive. Pas de slot Micro SD, en revanche. Côté sans fil, du classique : Wi-Fi b/g/n et Bluetooth 4.0, mais pas de puce GPS.
L'autonomie était le point fort du Kindle Fire HD, et on peut dire que la HDX, équipée d'une batterie de 4 600 mAh, s'en sort également avec les honneurs. Sur notre test d'autonomie vidéo, elle fait certes un peu moins bien qu'un iPad Air, une Surface 2 ou un Asus T100, mais elle s'avère néanmoins endurante avec un peu plus de 7 heures de lecture HD en continu, avec écran à fond, son à 50% et Wi-Fi activé.
Les amateurs de capture photo sur tablette trouveront un appareil 8 Mégapixels/1080p au dos, complété par une webcam 720p en façade. Et en pratique, ça donne quoi ? Pour une tablette, le résultat est correct, avec des images détaillées, bien qu'assez bruitées, et un rendu des couleurs assez fidèle.
À l'usage : le magasin dont on ne sort jamais[/anchor]
Amazon est avant tout un fournisseur de contenus, et notamment numériques : livres, musique, vidéo (aux Etats Unis), jeux et applications. Et logiquement, les Kindle Fire, qui sont après tout des évolutions multimédias du Kindle, restent des kiosques à contenus Amazon. On peut évidemment y apporter ses propres vidéos, photos ou musiques, mais le but est avant tout d'être le meilleur moyen de consommer du dématérialisé en provenance d'Amazon, et à cela, la tablette fait son travail à merveille : les composants permettent de disposer d'une très bonne expérience pour les jeux comme pour les vidéos.Cette approche dicte l'interface du Fire OS intégré à la tablette, fournie ici en version 3.0, au nom de code... arrosé : Mojito. Pour rappel, Fire OS est un dérivé d'Android qui ne porte pas son nom. Beaucoup plus qu'une surcouche, il ne garde que la base technique d'Android pour proposer son interface basée sur les contenus, toujours au premier plan. L'écran d'accueil mélange d'ailleurs applications, musique et livres. La navigation est d'ailleurs d'une grande fluidité et assez agréable.
Pour chaque catégorie, l'interface se divise en 3 sections : Cloud, qui liste tous les contenus disponibles, Appareil, qui filtre ceux téléchargés localement, et Boutique, qui renvoie vers le kiosque de téléchargement respectif.
Cette impression d'être enfermé dans une grande application Amazon est forcément très différente de ce dont on a l'habitude sur une tablette, même si Apple, Google ou Microsoft mettent en avant leurs applications et leurs kiosques de contenu au cœur de leurs interfaces. Pour Amazon, on achète un Kindle Fire pour consommer du contenu : des applications de mail, de calendrier ou de gestion des contacts sont présentes, mais elles sont plus accessoires. Elles s'avèrent fonctionnelles, et on pourra notamment se connecter facilement à un compte Exchange ou Gmail, mais pas plus.
De même, le navigateur Silk est d'un genre particulier. Intégrant une technologie d'accélération des pages web, il met celles-ci en cache sur les serveurs d'Amazon, une fonctionnalité que l'on peut désactiver. On remarque quand même de gros lags gênants lors de la navigation, notamment en usant du zoom avant et arrière.
L'approche d'Amazon n'a pas que des inconvénients : elle offre au moins un accès immédiat aux livres Kindle et à la musique stockée sur le Cloud Drive, qui inclut désormais tous les albums achetés physiquement chez Amazon, pour peu qu'ils soient disponibles en version numérique. En gros, si vous êtes un client régulier du site, il y a de fortes chances pour que votre tablette vous arrive, préconfigurée comme d'habitude, avec un accès direct à un contenu fourni.
En revanche, il reste le gros problème de ce « fork » d'Android : l'absence du Play Store. Les achats d'applications passeront nécessairement par le propre kiosque d'Amazon. Celui-ci nous a semblé relativement fourni, mais il n'est pas du tout rare de buter sur une application indisponible, où avec une version de retard. Et surtout, il est évidemment impossible de rapatrier les applications que vous avez déjà achetées sur le Play Store. On pourra en revanche activer les sources externes pour installer directement des fichiers APK.
On pourra aussi reprocher l'insistance d'Amazon à continuellement pousser du contenu à vendre : c'est évidemment le cas des versions financées par la publicité. Un peu moins chères, elles affichent des offres sur l'économiseur d'écran. C'est envahissant, mais plutôt bien intégré. Mais l'écran d'accueil est également parsemé de recommandations contextuelles, ce qui peut s'avérer agaçant à la longue.
Le Kindle Fire HDX est-il un bon Kindle?[/anchor]
Un Kindle Fire, c'est une tablette, mais ça demeure aussi avant tout... Un Kindle ! Et sachant qu'Amazon propose également ses applications de lecture pour iOS, Android et Windows, on peut se demander quel est l'avantage de la tablette d'Amazon face à ses concurrentes.La réponse coule de source : Amazon se réserve forcément une expérience sensiblement supérieure sur sa propre tablette. Pas sur les fonctionnalités principales, que l'on retrouve dans les apps Kindle, mais sur pas mal de petits détails exclusifs. Ainsi, le module de lecture du Kindle Fire dispose de la fonctionnalité X-Ray, déjà apprécié sur les Kindle « classiques ». Celui-ci analyse le contenu d'un livre pour représenter de manière visuelle les apparitions de lieux ou de personnages, et retrouver facilement un passage particulier.
Dans les petits gadgets qui font la différence, on pourra noter, en plus des dictionnaires, d'un module de traduction automatique d'un passage surligné, avec reproduction en synthèse vocale. Les données sont celles de Bing, et la pertinence des traductions nous a paru assez efficace sur de l'anglais.
Évidemment, avec un écran pareil, la lecture de BD, via le catalogue Kindle ou une app tierce comme Comixology, est un vrai régal. D'une manière générale, l'association d'un écran de grande qualité et d'un design permettant un usage confortable à une main fait des miracles : le Kindle Fire HDX est indéniablement une des meilleures tablettes pour la lecture. En revanche, aussi précis soit l'écran, il reste moins confortable qu'une liseuse « classique » pour la lecture de livres. Leur écran ne projette pas de lumière, et celles ci ont fait des progrès notables sur la résolution des polices comme sur l'éclairage.
Conclusion[/anchor]
Le Kindle Fire HDX 8,9 pouces a tout pour être une très bonne tablette : un design fin et léger, un écran d'excellente qualité, un processeur rapide et une interface simple et agréable.Pourtant, il est nécessaire de rappeler qu'elle ne s'adresse pas à tout le monde. Les clients réguliers d'Amazon, et notamment ceux qui viennent du Kindle, apprécieront le côté « liseuse évoluée ». Pour qui dispose déjà d'une bibliothèque fournie sur le kiosque de téléchargement de livres, le Kindle Fire est un bon moyen de passer à la vitesse supérieure avec une tablette permettant d'ajouter musique, applications et jeux en toute simplicité, et d'en profiter dans d'excellentes conditions.
En revanche, si vos besoins sont plus poussés et « agnostiques », l'approche d'Amazon sera un gros handicap. Même si l'Amazon App Shop bénéficie d'une sélection assez fournie, il est toujours frustrant de tomber sur une application indisponible, et surtout de devoir racheter des applications payantes dont on dispose déjà sur d'autres appareils Android. En outre, on ne peut pas dire que les applications fournies (navigateur web, client mail...) brillent particulièrement par leur qualité.
Bref, si vous n'avez pas la patience de bidouiller ou de chercher des solutions alternatives et officieuses, vous aurez peut être plutôt intérêt à vous tourner vers une Nexus 7, une Galaxy Tab ou une LG G Pad, malgré le rapport performance/prix alléchant : la tablette est commercialisée au prix de 379 euros... Avec publicités, ou 394 euros sans. À vous de voir, donc, si vous êtes prêt à accepter son écosystème clos et ses compromis.