La semaine dernière, la sonde OSIRIS-REx de la NASA a réussi à prélever des échantillons de roches et de poussières à la surface de l’astéroïde Bennu. Le succès est tel que le collecteur déborde littéralement. La NASA prévoit donc de stocker les échantillons dès demain afin d’entamer le retour de la sonde sur Terre.
La NASA envisageait de prélever jusqu’à 60 g de gravats, mais OSIRIS-REx devrait en ramener beaucoup plus.
Un impressionnant retour d'échantillons d’astéroïde
Lancé en 2016, OSIRIS-REx (Origins, Spectral Interpretation, Resource Identification, Security, Regolith Explorer) est la troisième mission interplanétaire du programme scientifique New Frontiers. Après Juno, actuellement en orbite autour de Jupiter, et New Horizons, qui a fourni les premières (et spectaculaires) images de Pluton, OSIRIS-REx a pour but d’explorer un astéroïde géocroiseur.
Il ne s’agit pas de la première mission de retour d’échantillons en provenance d’astéroïdes. La sonde japonaise Hayabusa est revenue sur Terre en 2010 avec quelques minuscules grains de poussière extraits du géocroiseur Itokawa. D’ici la fin de l’année, Hayabusa 2 devrait ramener sur Terre quelques grammes d’échantillons en provenance de l’astéroïde Ryugu.
Néanmoins, OSIRIS-REx est la première mission de ce type réalisée par la NASA. Et, surtout, elle présente de bien plus grandes ambitions que les précédentes missions japonaises. L’objectif de la NASA est en effet de récupérer 60 g de gravats d’astéroïde, soit bien plus que les deux missions japonaises réunies.
Un succès considérable, mais problématique
Au-delà des données cartographiques, chimiques et géologiques obtenues à distance, OSIRIS-REx a prélevé des échantillons de l’astéroïde Bennu le 20 octobre dernier. Le contact entre la sonde et Bennu n’a duré que quelques secondes. Mais cela a été plus que suffisant, puisque la NASA a annoncé avoir récolté « bien plus que les 60 g prévus ».
Le succès d’OSIRIS-REx est tel qu’il a entraîné quelques imprévus. D’une part, le collecteur d’échantillon est tellement rempli que certains fragments de l’astéroïde empêchent sa fermeture. D’après les images publiées par la NASA, une partie de l’échantillon s’échappe lentement dans l’espace et entoure la sonde de poussières. D’autre part, le collecteur n’étant plus hermétique, il n’est plus possible de procéder à la pesée de l’échantillon. Cette dernière devait se faire par rotation, mais la fuite actuelle rend la procédure trop risquée.
Dans les prochaines heures, OSIRIS-REx devrait donc placer les échantillons dans le conteneur scellé qui les ramènera sur Terre. Une manœuvre qui n’était pas prévue avant le 2 novembre, à l’origine. De même, la NASA avait prévu au départ de réaliser plusieurs contacts avec Bennu en cas d’échec du prélèvement. Cela n’est désormais plus nécessaire.
OSIRIS-REx pourra donc, dès mars 2021, tranquillement reprendre le chemin de la Terre, qu’il atteindra en 2023. Les échantillons seront alors analysés par des équipes scientifiques de plusieurs pays.
Source : NASA