Pour Stéphane Richard, la guerre des prix qui fait suite à l'arrivée de Free Mobile sur le marché français pourrait se révéler préjudiciable pour l'ensemble du secteur. « Cela va déplacer les équilibres, qui nous ont permis de créer des emplois, de baisser les prix », prévient le patron de l'opérateur historique dans un entretien au Journal du Dimanche (extraits disponibles en ligne).
Il dénonce par ailleurs l'attitude du patron de Free, qui avait qualifié d'escrocs les trois opérateurs mobiles en place. « Personne ne sort gagnant de ce show indigne qui a noyé les Français dans une désinformation que je regrette (...). Je reproche surtout à Xavier Niel de laisser entendre que les télécoms sont une industrie sans valeur, que n'importe qui peut lancer une offre. Elle nécessite beaucoup d'investissements, de compétences. Nos amis de Free ne vont pas tarder à s'en rendre compte ».
« On peut toujours faire moins cher, mais c'est souvent moins bien. Nous ne nous alignerons jamais sur les prix de Free car nous offrons la sécurité, la fiabilité, des innovations », argue-t-il encore, en prenant l'exemple du très haut débit mobile (4G). Comme la plupart de ses concurrents, Orange a tout de même rapidement réagi à l'annonce du « tout illimité » Free à 19,90 euros en réajustant le tarif de ses offres sans engagement, commercialisées sous la marque Sosh.
« Le discours taclant les "salopards qui se reversent des dividendes" me révolte, surtout lorsqu'il vient de la huitième fortune de France », commente Stéphane Richard. « Le vrai risque serait que tous les opérateurs deviennent low cost, ce qui veut dire moins d'investissements, moins de services, moins d'emplois ».
Destruction de valeur sur le marché des télécoms ? C'est également la position que défend, en des termes bien plus virulents que ceux de Stéphane Richard, le syndicat CFE-CGC / UNSA. « Xavier Niel prend-il tous les Français pour des c... ? », titre celui-ci dans un communiqué (PDF) du 18 janvier. Il y estime que les trois opérateurs pourraient en venir à délocaliser certaines de leurs ressources pour aligner leurs prix tout en préservant leurs capacités d'investissement. « Le consommateur y gagne aujourd'hui. Les salariés ont perdu. Demain les citoyens paieront », concluent ses représentants.
Depuis l'annonce de Free Mobile, Niel répète quant à lui à l'envi que tout agressifs que soient ses forfaits, le nouveau venu sera rentable. « Une marge brute de 30 à 40 % ne me choquerait pas si la France était le pays où la téléphonie mobile était la moins chère du monde », rétorque-t-il cette semaine dans un entretien accordé à Paris Match.
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