Si l'Arcep et l'ANFR ont désamorcé la polémique liée au respect par Free Mobile de ses obligations de couverture (27% de la population au lancement de son offre), il reste à mesurer la qualité de service offerte par le nouvel opérateur : de nombreux témoignages d'abonnés font en effet état d'appels en échec ou de difficultés à accéder aux services en ligne, particulièrement en fin de journée dans les grandes agglomérations.
Le magazine Capital a décidé de s'atteler à la tâche, en commandant à la firme spécialisée Directique une enquête de vérification de la qualité du réseau. Les résultats, issus de mesures réalisées à Paris et à Lyon, ne sont guère flatteuses pour le nouvel entrant : « Aux heures de pointe, c'est à dire entre 18h et 21h, le taux d'échec des appels téléphoniques passés sur Free Mobile atteint 46% à Paris et Lyon, quasiment un sur deux. Pour comparaison, il n'est que de 1% chez Orange, SFR et Bouygues », écrit ainsi Capital.
Aux autres heures de la journée, le taux d'échec approcherait 14%, ramenant la moyenne sur la journée à 32%. L'accès à Internet se voit également mis en cause, puisque dans 16% des cas, il aurait été impossible de boucler le téléchargement d'un fichier de 2 Mo chez Free Mobile entre 18 et 21h, alors que ce taux varie entre 2% et 6% pour les trois autres opérateurs disposant de leur réseau en propre.
Les problèmes rencontrés ne tiennent-ils qu'à la congestion des liens entre les équipements de Free Mobile et le réseau d'Orange, avec qui le nouvel entrant a passé un contrat d'itinérance pour offrir ses services dans les zones qu'il ne couvre pas encore à l'aide de ses propres antennes ? L'étude Directique pour Capital tend à confirmer que les dysfonctionnements sont plus fréquents lorsque l'abonné transite par le réseau Orange, mais constate tout de même un taux d'échec des appels de 4% lorsque la connexion passe par les équipements de Free.
Alors que le groupe Iliad a menacé d'attaquer en justice quiconque dénigrerait la réalité de la couverture de son réseau, Capital prend soin de rappeler que ses chiffres sont « le fruit de 9.392 tests d'appels et de 3.619 tentatives de téléchargement, réalisées entre lundi et jeudi en centre-ville comme en banlieue » (sur la semaine du 26 au 30 mars), par un prestataire spécialisé, auquel fait d'ailleurs appel l'Arcep pour ses propres mesures de qualité de service. On pourra toutefois lui opposer que les mesures ne portent que sur deux grandes métropoles, zones sur lesquelles Free Mobile avait déclaré rencontrer des difficultés pour déployer de nouvelles antennes.
« Suite à la congestion de certains liens d'interconnexion avec Orange, il est possible qu'il soit nécessaire d'effectuer plusieurs tentatives afin d'établir des appels en soirée. Nous travaillons avec Orange à l'augmentation des capacités d'écoulement du trafic voix entre nos deux réseaux et prévoyons un retour progressif à la normale (mi-avril) », a finalement admis l'opérateur mardi dernier, par l'intermédiaire de l'interface en ligne dédiée à ses clients mobiles.
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