Samsung propose deux gammes 8K avec des tarifs qui vont quasiment du simple au double. La série Q800T est la plus accessible des deux. Elle reste malgré tout réservée à des passionnés disposant d'un budget confortable. Si vous en faites partie, vous découvrirez alors ce qu'offre ce téléviseur avec sa définition quatre fois supérieure à l'Ultra HD. Grâce au HDMI 2.1, il est prêt pour les sources 8K à venir, essentiellement les consoles de jeu de nouvelle génération. En attendant, son intelligence artificielle se propose d'upscaler toute source entrante vers la 8K pour utiliser tous les pixels. Le son bénéficie également de nouveautés pour remplir votre salon sans enceinte surround, sur le modèle des barres de son tout-en-un. Alors, est-ce déjà le moment de passer à la 8K ?
Rappelons en préambule que la 8K correspond à une définition de 7680x4320 pixels. C'est-à-dire quatre fois l'Ultra HD et seize fois la Full HD. Autant dire qu'il y a beaucoup de pixels dans la dalle de ce Q800T. Ils sont associés au filtre quantum dot (QLED) pour faire exploser les couleurs. La 8K est aujourd'hui disponible sur YouTube et via le service de documentaires sur la nature, spécifique aux TV Samsung, The Explorers (abonnement de 3 € par mois). Et c'est tout. Rakuten devait proposer des films en 8K dans son catalogue VOD, mais nous en avons perdu la trace. Enfin, côté télédiffusion, la NHK diffuse en 8K au Japon tandis que FranceTV et d'autres font des essais sur des événements sportifs tels que Roland Garros. Mais aucune chaîne de TV linéaire ne diffuse de 8K en France pour l'instant, que ce soit par satellite ou en OTT. Et pour quelques années encore...
Un pied support massif
Pour ses téléviseurs 8K, Samsung a opté pour un cadre type tableau. Ultra fin vu de face, il est assez épais vu de côté avec ses 25 mm. Cependant, rien d'autre ne dépasse, contrairement à beaucoup de téléviseurs au cadre fin, mais dont la face arrière est bien plus profonde. Le 65Q800T repose sur un pied imposant en deux parties. La première prend la forme d'une épaisse et lourde plaque en U. La seconde se visse à l'arrière de l'écran et vient se clipser dans le U. Quatre vis assurent la fixation finale.Ce pied peut paraître assez imposant et peu discret si on le compare aux petits triangles à la mode ou aux pieds centraux. On a au moins l'assurance que l'ensemble est parfaitement stable. Surélevant l'écran de 95 mm, ce pied laisse aussi toute la place nécessaire pour positionner une barre de son sans cacher le bas de l'image.
À l'arrière, les prises sont rassemblées sur le côté gauche, mis à part l'alimentation qui se retrouve esseulée sur la partie droite. On trouve quatre entrées HDMI 2.1 dont une eARC. Il y a aussi trois prises coaxiales pour les tuners terrestre et satellite, un port Ethernet, une sortie optique et deux ports USB. Le tout étant finalement assez plat, on serait tenté d'accrocher le 65Q800T comme un tableau. Attention toutefois à l'importante chaleur dégagée par le téléviseur. Tout d'abord à l'arrière sur toute la partie centrale. Mais aussi à l'avant : quand on passe à proximité du téléviseur, on sent le rayonnement de chaleur. Par ailleurs, un léger sifflement se fait entendre, variable selon le contraste de l'image affichée. Est-ce un ventilateur ou l'alimentation, nous n'en saurons pas plus à ce sujet.
L'installation en mode smartphone
Samsung s'appuie sur son univers connecté Smartthings et nous propose d'utiliser l'application idoine sur notre smartphone pour l'installation du téléviseur. Il est vrai que c'est bien plus pratique que de devoir naviguer à la télécommande, surtout pour entrer les lettres et chiffres de notre compte.Les premières étapes sont classiques avec la connexion au WiFi, l'attribution d'un nom au téléviseur, le choix de l'assistant vocal entre Samsung Bixby et Amazon Alexa (bientôt Google Assistant via une future mise à jour), l'identification des sources raccordées, la recherche des chaînes et l'ajout des applications.
Durant cette phase d'installation, Samsung introduit ses capacités intelligentes aussi bien pour le son que pour l'image. Il est donc possible d'activer l'une et l'autre, ou de le faire plus tard dans les paramètres du téléviseur.
Une fois tout cela effectué, nous tombons sur le classique bandeau smart TV au bas de l'écran propre à Samsung. Moins complet que d'autres, il donne accès à l'essentiel. Le premier niveau permet de naviguer entre les apps et d'accéder aux réglages. Le second niveau affiche des sous-fonctions facilement accessibles. Notons la présence du Mode Ambiant en version 3.0 qui utilise l'écran lorsqu'on ne regarde pas la TV tel un tableau pour afficher images et informations diverses.
La petite télécommande en métal se connecte en Bluetooth. Elle intègre le micro des assistants vocaux. Sa prise en main est simple avec la présence d'un accès direct à Netflix, Prime Video et Rakuten TV. Il est dommage qu'une touche d'accès directe aux réglages ne soit pas prévue.
Des réglages à revoir pour obtenir une vraie belle image
Le Samsung 65Q800T et sa dalle QLED font appel au Quantum Processor 8K. Il gère tous les paramètres de l'image, mais aussi l'upscaling de tout signal en entrée vers la 8K pour bien utiliser tous les pixels. L'intelligence artificielle a été convoquée à cet effet. Elle joue sur tous les paramètres en se basant sur des milliers d'images en mémoire pour savoir comment réagir parfaitement sur un ciel bleu, une course de voiture, une foule de personnes dans la ville, etc. Le rétro-éclairage est du type localisé avec plus de 200 zones. Quant au HDR, le HDR10+ est au programme tandis que le Dolby Vision est aux abonnés absents, Samsung oblige.Nous n'avons pas obtenu de résultat concluant avec le réglage AI qui gère tout à sa façon. Les prises de mesure dans ce mode sont très loin des objectifs. Il est possible de conserver le mode intelligent pour le son et de le désactiver pour l'image. C'est ce que nous avons fait.
Le réglage le plus proche d'une image correctement calibrée est comme souvent le mode cinéma avec les couleurs chaudes « 2 ». Du côté de la colorimétrie, l'espace CIE n'est pas couvert de façon fidèle. Il y a des réglages à entreprendre.
Cela se confirme sur l'échelle de gris où seul le vert est correctement réglé. Il manque du rouge et il y a beaucoup trop de bleu. De plus, les dérives ne sont pas linéaires, ce qui demandera un travail très fin au moment du calibrage.
Quant à la température de couleur, alors que nous sommes dans le mode censé être le plus proche des 6500K, elle s'envole. Le mode chaud « 1 » est plus proche de l'objectif, mais il impacte négativement les autres critères.
Après la prise de ces quelques mesures, nous pouvons dire que les réglages d'usine ne sont pas optimaux. Nous avons modifié un certain nombre de choses pour rentrer rapidement dans les clous. Toujours sur le mode image cinéma, nous avons réglé la netteté à 0, la réduction de flou à 5 sur 10 et la réduction de vibration à 3 sur 10. Nous avons désactivé le LED Clear Motion, l'amélioration des contrastes et positionné la réduction de bruit sur auto. Enfin, nous avons passé le détail d'ombres à 2 sur 5. Du côté de la colorimétrie, nous avons enlevé 10 crans sur le bleu et 5 sur le rouge. Au final, après tout cela nous sommes tombés d'un deltaE de 14 en réglages d'usine à 1.6 et les courbes se sont rejointes. Nécessitant encore pas mal de temps à passer sur le calibrage, c'est déjà très satisfaisant et peut-être même suffisant pour la plupart des utilisateurs ne souhaitant pas faire appel à un professionnel.
Terminons par l'excellent input lag à 10.0ms tout rond. Pour cela, il faut bien sûr désactiver les modes automatiques et activer le mode jeu. Et même à l'intérieur de celui-ci, il y a encore des réglages automatiques dont on peut se passer.
Une image précise, fidèle et sans artefact
Malgré toutes les critiques sur les réglages d'usine et le mode AI qui ne nous a pas convaincu, nous avons fait face à un excellent téléviseur LCD. Les réglages que nous avons appliqués nous ont permis de profiter d'une image stable et naturelle, contrastée avec du détail dans les noirs, précise sur les contours et aux couleurs chatoyantes. Il lui manque peut-être ce soupçon de profondeur qui reste l'apanage des haut de gamme, tel que nous avions pu le voir sur le Q950T, le haut de gamme 8K de la marque.L'image est exempte de défaut, avec une absence de solarisation ou d'effets d'escaliers sur les déplacements. Les teintes semblent naturelles, après modification des réglages d'usine bien sûr. Nous avons été un peu moins conquis par le rétro-éclairage. Il était parfait sur le Q950T, à la limite de ressembler à de l'OLED. Ici, il fait bien le boulot en général, mais nous n'avons pas pu faire abstraction de ces ombres dans les angles et sur tout le pourtour du cadre.
Le Q800T sait bien lisser les images de qualité inférieure à la 8K, avec cette impression de faire monter d'un cran chaque résolution, ou quand la Full HD ressemble à de l'Ultra HD par exemple ! Ainsi, le visionnage de toute source reste agréable sur cette grande diagonale, c'est tout ce qu'on lui demande. Le Q800 lit bien les vidéos YouTube en 8K, si vous avez un excellent débit Internet bien sûr. Elle lit également les fichiers 8K au format MP4 sans aucun problème, sans délai depuis une clé USB. En revanche les fichiers 8K MKV ne sont pas acceptés.
Le son est assez étonnant. Bien sûr, il n'y a pas de grave. Mais en ce qui concerne la précision des voix et l'ambiance virtuelle recréée autour de l'écran, grâce aux six haut-parleurs intégrés et à la nouvelle technologie OTS+, c'est vraiment convaincant. Cette technologie permet de suivre les mouvements des objets et de les déplacer dans l'espace en correspondance avec l'action à l'écran. Sans être hyper naturel, le résultat s'approche, voire dépasse certaines petites barres de son. Lorsqu'un objet ou une voiture sort de l'écran par l'un des côtés par exemple, on entend bien le son en dehors de la TV. En revanche, nous avons remarqué un détail agaçant sur la partie son, peut-être liée à l'AI. Au lancement d'une vidéo ou au changement de chaîne, la liaison ARC se coupe une ou deux secondes et on loupe le début de l'action ou des paroles. C'est le premier téléviseur qui nous fait cela.
Prix et disponibilité
La série d'écrans haut de gamme 8K Q950TS 2020 vient remplacer la série Q950R. En ce qui concerne le 65", le tarif a pris 1000 € pour passer de 5000 à 6000 €. Grâce à l'ajout de cette gamme inférieure Q800T, la 8K en 65" chez Samsung démarre maintenant à 4000 €. On peut même le trouver un peu moins cher. Pour un surplus tarifaire de 2000 €, les différences à l'avantage de la série Q950TS par rapport au Q800T sont essentiellement le boîtier déporté, le cadre plus fin, le rétro-éclairage avec plus de zones et les capacités de contraste doublées.La gamme Q800T démarre à 3000 € avec le 55", puis passe à 5500 € pour le 75" et à 7000 € pour le 82".