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Disney+ vient de terminer la diffusion de la première (et unique ?) saison de Moon Knight, nouvelle série Marvel portée par Oscar Isaac. L'heure du jugement est donc venue, et il y a beaucoup de choses à mettre en balance : place à la critique !

Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série :

Les Moon Knight hallucinés

Steven Grant, un vendeur d'objets souvenirs sans histoire, est soudain victime de trous noirs et semble se remémorer des événements venus d'une autre vie. Il se rend ainsi compte qu'il partage son corps avec un mercenaire du nom de Marc Spector, et qu'il est lié à un mystérieux Dieu égyptien…

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Disney+ expérimente avec ses séries Marvel. Si toutes ne plaisent pas à tout le monde, aucune ne ressemble à une autre et, pour le moment, aucune ne s'est véritablement planté non plus, y compris la petite dernière, Moon Knight.

Contrairement aux séries précédentes que sont Loki, WandaVision ou Hawkeye, Moon Knight est à peine ancrée dans le MCU et ne poursuit pas l'histoire d'un personnage déjà connu du grand public. Vous n'aurez donc pas besoin d'avoir vu les dizaines d'oeuvres sorties avant pour apprécier l'aventure portée par Oscar Isaac, qui ne fait référence à aucune autre.

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Selon votre démarche évidemment, cette première particularité pourra être une qualité ou un défaut. Les amateurs de liens entre les films et séries du MCU seront sans doute un peu déçus, pourtant, un peu comme Les Eternels ou Shang-Chi, Moon Knight se permet d'ajouter un très important pan à l'univers Marvel, à savoir la mythologie égyptienne, qui pourrait bien être réévoquée à l'avenir dans d'autres films ou séries.

Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le moi

Le coeur du scénario de Moon Knight repose d'ailleurs sur un affrontement millénaire entre deux Dieux à la vision différente : l'un veut punir les criminels après leur acte, l'autre veut les éliminer avant même que tout méfait soit commis. Cette intrigue façon Minority Report est certes déjà vue et revue en pop culture, mais elle demeure malgré tout intéressante et inédite dans le MCU. Et pour cause : c'est une très bonne excuse pour multiplier les combats dont le punch et l'efficacité n'ont presque rien à envier à ceux de Falcon et le Soldat de l'Hiver.

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Le plus captivant dans tout ça reste toutefois Moon Knight en lui-même. Oscar Isaac, passant de la peau du doux et perdu Steven à celle du décidé et violent Marc, avec ou sans costume, délivre ici une excellente partition. Toujours convaincant, parfois émouvant et drôle, l'acteur, également impliqué dans la production de la série, donne beaucoup de sa personne et cela paye. On a ainsi adoré le découvrir face à ses incompréhensions dès le premier épisode, et le suivre dans ses (més)aventures dont les enjeux deviennent de plus en plus importants au fil de la saison.

« Moon Knight aurait sans doute mérité d'approfondir tout ce qu'elle entreprend  »

Sans aller jusqu'à égaler le génie ou la profondeur de la série Legion en abordant le sujet de la santé mentale, Moon Knight joue de la mise en scène et de l'ambigüité de son scénario pour désorienter Steven et perdre les spectateurs en conjectures.

Les événements sont-ils réels ou tout ne se passe que dans la tête du personnage ? À ce jeu là, l'épisode 5, notamment, ose surprendre et vient compenser quelques raccourcis et faiblesses scénaristiques aperçues dans les épisodes précédents.

Ethan Hawke, aïe

Outre quelques effets visuels pas toujours très léchés pour la machine Disney, le jeu d'acteur caricatural d'Ethan Hawke qui peine à convaincre (heureusement compensé par la sympathique May Calamawy, surtout dans le dernier épisode), on relève dans Moon Knight quelques petits passages à vide côté intrigue. Un constat d'autant plus dommage dans une saison de seulement six épisodes. La seule apparition du regretté Gaspard Ulliel, notamment, ne délivre que trop peu d'éléments réellement satisfaisants.

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D'ailleurs, malgré une scène post-générique plutôt intéressante et capitale pour une (potentielle) suite, la série se termine de manière un brin précipitée. C'est logiquement le revers de la médaille des séries courtes. La question d'une saison 2, elle, reste en suspens, sachant que par contrat, Oscar Isaac n'est pas contraint de revenir dans le MCU, films et séries confondues.

En ce qui nous concerne, nous serions en tout cas prêts à signer pour son retour et une suite, d'autant que la série intégralement réalisée par Mohamed Diab et le duo Aaron Moorhead et Justin Benson (Synchronic) ne manque finalement pas de personnalité visuelle. La photo et l'ambiance collent fort bien au personnage assez sombre de Moon Knight, l'ensemble étant porté par la bande-son de Hesham Nazih qui s'aventure aussi hors des sentiers battus et rebattus de Marvel.

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La série aurait sans doute mérité d'approfondir tout ce qu'elle entreprend. Que ce soit visuellement (même si quelques scènes réussies semblent directement tirées des pages des comics), dans son propos ou dans le développement de son héros torturé, mais le résultat est déjà fort satisfaisant en soi et le MCU a assurément gagné avec Moon Knight l'un de ses meilleurs nouveaux personnages.

La première saison de Moon Knight est disponible sur Disney+ depuis le 30 mars.

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