L'affaire a éclaté mardi lorsque YouTube a censuré une vidéo populaire, un clip de campagne du candidat républicain Mitt Romney moquant les promesses de son opposant démocrate Barack Obama. Ce clip s'appuie sur l'extrait d'un meeting pendant lequel le président des États-Unis vante la présence d'Al Green en chantonnant la première phrase d'un de ses tubes.
Mais c'est la maison de disque du chanteur lui-même, Sony BMG, qui a déposé plainte et aussitôt entrainé la censure de cette vidéo, ainsi que de précédents extraits publiés par l'Associated Press (ou AP, équivalent américain de notre AFP) et la chaîne ABC News, qui ne l'avaient pas dérangé jusqu'alors.
Un sabotage trop facile ?
Qu'il s'agisse d'un sabotage délibéré ou non, YouTube aurait du considérer qu'une seule phrase, chantée certes avec un certain talent mais a capella et sans instrumentation entraient dans le cadre du fair use, d'un usage raisonnable. Le Fair Use Act prévoit effectivement des exceptions au Digital Millenium Copyright Act (DMCA), et tolère notamment l'exploitation d'œuvres sans autorisation ni rémunération dans certaines conditions.
L'équipe de campagne de Mitt Romney a donc fait appel, en utilisant la procédure interne à YouTube, et obtenu le rétablissement de ces vidéos... dans lesquelles on entend le titre d'un des soutiens de l'opposition !