YouTube, l'avenir de la TV payante ? Le portail vidéo de Google vient de muscler son offensive de charme dirigée vers les producteurs de contenus, avec la mise en place, jeudi, de son premier bouquet de canaux payants. 53 chaînes, essentiellement américaines, sont disponibles au lancement, avec des tarifs qui varient en fonction de la nature des programmes, mais débutent à 0,99 dollar par mois et peuvent atteindre 7,99 dollars par mois.
« Aujourd'hui, il y a plus d'un million de chaînes qui génèrent des revenus sur YouTube, et l'une des requêtes les plus fréquentes que nous adressent les créateurs qui se cachent derrière elles consiste en plus de flexibilité pour monétiser et distribuer le contenu », commente YouTube. Pour le portail vidéo, il s'agit donc d'aller au-delà de la rémunération par la publicité, de façon à attirer les producteurs de contenu qui seraient réticents à l'idée de distribuer gratuitement leurs vidéos. La répartition des revenus générés par ces abonnements n'a pas été précisée (YouTube conserve 45% des revenus publicitaires dans le cas des chaînes partenaires gratuites).
53 chaînes payantes sont référencées au lancement, anglophones ou hispanophones et, pour l'essentiel, d'origine américaine. On y retrouve des noms comme UFC (combat libre), la déclinaison enfants du National Geographic, Cars.tv, ainsi que des canaux thématiques adressés aux amateurs de golf, de cuisine, de Cuba, de yoga ou de catch. Chaque chaîne propose une offre d'essai gratuite valable quatorze jours, période au delà de laquelle l'internaute commencera à être prélevé du montant mensuel de l'abonnement.
Les transactions se font via le porte-monnaie électronique du moteur de recherche, Google Wallet avec, sur certaines chaînes, un tarif préférentiel en cas de souscription immédiate d'un an. Si la carte bancaire de l'internaute est enregistrée sur Google Wallet, l'abonnement se fait donc en trois clics. Pour se désabonner, il suffit ensuite de se rendre sur la chaîne concernée et de demander à ne plus le suivre, comme on le ferait avec un canal gratuit. Les vidéos restent alors accessibles jusqu'à la fin du dernier mois payé.
La souscription est logiquement associée au compte Google, ce qui signifie que les contenus payants pour lesquels un abonnement est en cours pourront être lus depuis n'importe quel terminal, PC ou smartphone, dès lors que l'utilisateur s'est identifié. Certaines chaînes tiennent toutefois compte de la provenance géographique de l'utilisateur et ne sont ainsi pas accessibles depuis un compte domicilié en France.
« Ça n'est que le début », promet Google, qui annonce que les « partenaires » enregistrés auprès de YouTube se verront proposer la possibilité de mettre en place une chaîne payante en mode self-service dans les prochaines semaines. Le portail propose notamment aux producteurs la possibilité de distribuer des vidéos gratuites financées par la publicité, et de réunir celles-ci en parallèle au sein d'une chaîne payante, où les réclames n'apparaîtront pas.
Début 2012, le patron de YouTube chez Google, estimait qu'à terme, 40% des revenus générés par la vidéo en ligne proviendraient des abonnements, 40% de la publicité et 20% de la vente ou de la location à l'acte. Le portail propose aux producteurs de contenu intéressés par cette nouvelle mécanique de monétisation un formulaire en ligne leur permettant de déposer leur dossier. On notera que parmi les producteurs associés à ce lancement ne figure aucun des grands noms de la TV payante américaine, qui pourtant collaborent avec YouTube sur des chaînes gratuites dédiées ou sur la vente de contenus à l'acte.
Fin mars, YouTube revendiquait un milliard d'utilisateurs actifs sur une base mensuelle. Combien se convertiront à cette logique d'abonnement ?