La consommation très importante de bande passante par les vidéos sur Internet est une préoccupation de très nombreux FAI à travers le monde : le cas Free contre YouTube en est, en France, un parfait exemple. Google a expliqué mercredi dernier avoir conscience du problème, et être en train de mettre un point final au développement du codec VP9, gratuit et open-source, et assurant une compression supérieure à celles des VP8 et H.264.
« Si vous adoptez VP9, vous constaterez rapidement que vous aurez des avantages par rapport aux H.264 ou VP8 » a expliqué l'un des ingénieurs à l'origine du codec, Ronald Bultje. « Vous pourrez économiser environ 50% de la bande passante en encodant vos vidéos avec le VP9 au lieu du H.264 » le tout avec une qualité d'image équivalente, a-t-il ajouté.
La spécification VP9 sera finalisée le 17 juin, mais il est d'ores et déjà possible d'activer la lecture du format dans Chrome via la page de paramètres about:flags, et de visionner les premières vidéos YouTube encodées en VP9 sur la chaîne dédiée.
Reste que si le codec VP9 présente des avantages évidents en termes de consommation réduite de bande passante, il faudra sans doute un moment avant qu'il soit adopté par l'industrie, qui commence tout juste à apprivoiser le VP8, lancé il y a 3 ans. Le H.264 a quant à lui le vent en poupe, et le HEVC, lancé récemment, a la particularité de doubler la qualité de la vidéo par rapport au H.264. Selon Ronald Bultje, la qualité d'image proposée par le HEVC surpasse celle du VP9 à hauteur de 1%, mais le constat est variable selon les vidéos, précise-t-il. Par ailleurs, on peut penser que le VP9 sera moins gourmand en ressource que le HEVC.
Néanmoins, là où le VP9 pourrait clairement tirer son épingle du jeu, c'est sur son caractère gratuit, puisque Google ne fera pas payer les éditeurs et producteurs, là où les H.264 et HEVC nécessitent une licence. Du côté des FAI, on imagine que l'arrivée d'un tel codec aura des effets positifs : « Avec le VP9, nous pouvons augmenter considérablement la vitesse du Web » a conclu Matt Frost, responsable du développement des produits Chrome Web Media.