© DS Automobiles
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Une voiture sans plaquettes de frein, vous avez du mal à l'imaginer ? La recherche et le développement pourraient pourtant permettre de s'en passer s'ils parviennent à rendre le freinage régénératif plus performant dans certaines situations.

Et si dans le futur, les voitures électriques étaient totalement dépourvues de freins à disque ? Un concept-car du constructeur automobile français DS Automobiles (anciennement marque premium appartenant à Citroën, qui a pris son indépendance mais qui appartient au groupe Stellantis, qui résulte lui même de la fusion entre PSA Peugeot-Citroën et Fiat Chrysler Automobiles) nous donne un aperçu de cet avenir.

Ciao les freins à disque ?

Pour freiner, la DS E-TENSE PERFORMANCE ne peut compter que sur sa capacité de freinage régénératif. Pour rappel, il s'agit d'un procédé présent sur toutes les voitures électriques et hybrides qui permet de brusquement décélérer et même de s'arrêter complètement lorsque l'on retire la pression de la pédale d'accélération.

Ce faisant, la batterie n'alimente plus le moteur. Mais ce dernier reste actif pendant un moment, profitant de l'énergie générée par le rotor du véhicule et la redistribuant vers la batterie, ce qui permet de la régénérer sans la recharger à une source électrique externe. C'est pourquoi de bonnes habitudes au volant et une conduite dite « souple » permettent d'économiser beaucoup d'énergie et de moins tirer sur la batterie.

Les systèmes de freinage régénératif sont systématiquement accompagnés de plaquettes de freins mécaniques, qui restent aujourd'hui indispensables pour les freinages d'urgence, quand une situation ne peut être anticipée. La nouveauté introduite par DS avec son concept car est de retirer les freins à disque pour conserver uniquement le frein régénératif.

Le frein régénératif seul peut-il être viable ?

Pour se passer de freins à disque, la DS E-TENSE PERFORMANCE doit forcément bénéficier d'un système de freinage régénératif de haute volée, comme on n'en a encore jamais vu dans une voiture commercialisée auprès du grand public.

Pour cette première tentative rendue publique, DS mise sur la présence de deux moteurs électriques embarqués capables de générer une puissance de jusqu'à 600 kW en phase de décélération et de régénération de la batterie.

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Après des expérimentations en laboratoire, la marque a lancé des tests en conditions réelles avec des pilotes de Formule E. Une étape nécessaire pour analyser des données pertinentes et comprendre si « le freinage régénératif seul peut éventuellement constituer une méthode unique pour ralentir les voitures, aidant à mieux recharger la batterie dans le processus et supprimant les disques et plaquettes de frein conventionnels ».

Pour l'instant, nous n'en sommes pas encore là. La technologie doit faire ses preuves et être approuvée par les réglementations, ce qui va prendre beaucoup de temps. Mais dans une vision à long terme, il est bien possible que les voitures électriques n'aient plus besoin de plaquettes de frein.

La disparition des plaquettes de freins est souhaitable

Si on ne sait pas encore avec certitude si l'industrie automobile va parvenir à se réinventer pour supprimer les freins à disque des véhicules, il apparaît de manière très claire que leur retrait présenterait de nombreux avantages.

Tout d'abord d'un point de vue environnemental et de santé publique. Selon une étude britannique portant sur la qualité de l'air, 55 % de la pollution générée par le trafic routier ne provient pas des gaz d’échappement. Plus de la moitié des émissions polluantes des véhicules provient donc d'autres facteurs. Et parmi eux, les particules émises par les véhicules lorsqu'ils freinent sont loin d'être anodines.

La poussière de fer produite au freinage représenterait 20 % des particules nocives, hors gaz d'échappement, qui se répandent dans l'air que l'on respire. Dans les zones à trafic dense, respirer de manière répétée un air aussi pollué peut avoir des conséquences lourdes sur le système respiratoire des individus.

On peut penser que dans quelques dizaines d'années, si la conduite autonome réussit à se développer et à devenir majoritaire sur les routes, le freinage d'urgence deviendra bien moins utile qu'aujourd'hui, et que les freins à disque n'auront donc plus d'utilité. L'avenir du freinage régénératif est peut-être aussi lié à la conduite autonome.

Source : The Next Web