Destination la Norvège pour la mise en service du parc éolien Hywind Tampen, d'une capacité de production de 88 mégawatts (MW).
Alors que deux tiers des éoliennes sont d'ores et déjà opérationnels, Equinor, la compagnie pétrolière à l'origine de ce projet, souhaite s'en servir afin de pourvoir en énergie électrique ses plateformes d'extraction de pétrole à proximité.
Sept des onze éoliennes sont déjà opérationnelles
Lancé en octobre 2019, le projet de parc éolien Hywind Tampen est en service partiel ce 15 novembre 2022 et commence ainsi sa production d'énergie électrique. Implanté en mer du Nord au large de la Norvège, à environ 140 kilomètres des côtes du pays, et par des fonds compris entre 260 et 300 mètres, Hywind Tampen est tout bonnement le plus grand parc éolien flottant au monde.
Au total, ce sont 11 éoliennes d'une puissance de 8 MW chacune qui font partie du projet, mais en l'état, seulement sept sont montées et opérationnelles. Cela n'a pas empêché l'inauguration du parc par Equinor, tandis que les quatre autres éoliennes doivent être montées durant l'année 2023 selon les conditions météo. À terme, l'objectif est de passer à une capacité de production de 8,6 MW par éolienne, soit 94,6 MW.
Ce parc éolien a coûté la bagatelle de 522 millions de dollars (502 millions d'euros) à Equinor, dont environ 200 millions d'euros financés par la société publique Enova, chargée de promouvoir l'utilisation d'énergie renouvelable en Norvège. Le Fond NOx a également contribué à hauteur de 55 millions d'euros, ce qui donne une facture prise en charge de moitié par des partenaires d'Equinor.
De l'éolien pour extraire de l'énergie… fossile
Et pour cause, le but est de contribuer à environ 35 % de la demande en électricité de cinq plateformes d'extraction pétrolière que sont Snorre (A et B) et Gullfaks (A, B et C) en lieu et place de turbines alimentées au gaz. De quoi, selon Equinor, permettre d'éviter l'émission de 200 000 tonnes de CO2 par an et 1 000 tonnes de NOx, d'où la participation financière du Fond NOx à ce projet. Cela correspond aux émissions d'environ 100 000 véhicules thermiques par an d'après Equinor.
Le parc éolien flottant Hywind Tampen illustre la stratégie bicéphale de la Norvège, avec, d'un côté, une réduction de 55 % de ses émissions de CO2 d'ici 2030 par rapport au niveau d'émission de 1990 et le premier parc automobile électrique par habitant au niveau mondial. De l'autre, le pays ne compte pas pour autant faire une croix sur les extractions gazières et pétrolières, Gullfalks et Snorre étant prévus pour être exploités jusqu'en 2036 et 2040 respectivement.
Le pétrole représente 40 % des exportations annuelles de la Norvège. Concernant l'éolien, le royaume compte aller encore plus loin, puisque d'ici 2040, la capacité de production d'électricité via des parcs éoliens flottants doit atteindre les 30 GW.