L’Assemblée nationale se lance dans une mission sur la visibilité des chaînes de télévisions traditionnelles sur les écrans d'accueil des box TV et téléviseurs connectés ainsi que sur les télécommandes.
Vers la fin des boutons Netflix sur les télécommandes ?
Le sujet agite le PAF depuis plusieurs mois. Selon Les Echos, l’Assemblée nationale a lancé ce mercredi 24 novembre 2021 une « mission flash » concernant les écrans d'accueil des box et les télécommandes qui doit s’achever en janvier 2022. Les députés français ont ainsi deux mois pour se prononcer sur la question des boutons Netflix, Amazon Prime Video, Disney+ et consorts qui apparaissent sur les télécommandes de TV connectées et qui nuiraient à la préservation « de la concurrence entre les acteurs ».
Pour Bruno Studer, président de la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, à l'origine de cette mission, « les chaînes de télévision risquent d'être pénalisées dans le futur. Et on ne s'interdit pas de faire appel à l'Autorité de la concurrence, selon les conclusions de la mission » prévient-il. Remis également en cause, l’absence de clavier numérique sur les télécommandes afin d’accéder aux chaînes traditionnelles au profit d’une mise en avant des géants du streaming vidéo.
Un business lucratif pour les opérateurs
En effet, alors que quelque 3,3 millions de téléviseurs connectés sont vendus en France en 2020, les trois quarts des nouveaux appareils achetés au premier semestre de 2021 comportent les fameux boutons dédiés aux géants de la SVoD, selon GfK. « Les grands fabricants comme Samsung et LG font des deals mondiaux avec Netflix. Et les télécommandes de ce type sont de plus en plus nombreuses ces dernières années » s’est alarmé un spécialiste d'une grande chaîne de télévision auprès de Les Echos. Selon les informations de Bloomberg, certains fournisseurs de services factureraient en effet un dollar par client à Netflix pour mettre un bouton dédié sur la télécommande.
Les patrons du PAF s’offusquent également du manque de visibilité des chaînes en direct, des services de replay et de Salto, la plateforme de streaming à la française, sur les écrans d'accueil qui privilégient les concurrents américains. L’enjeu est là aussi important puisque la télévision via les box reste majoritaire. Néanmoins, les acteurs français ont obtenu gain de cause sur ce dernier point. Un nouvel article ajouté à la loi de 1986 sur l'audiovisuel prévoit qu’à partir du 1er janvier les interfaces des téléviseurs, enceintes et autres appareils connectés assurent une « visibilité appropriée » des « services d'intérêt général » sous peine de sanction ou de mise en demeure. Reste à savoir comment cet article de loi va être utilisé et interprété puisqu’un certain flou règne encore.
Source : LesEchos