Microsoft avait déjà annoncé que Media Center serait une option de Windows 8 Pro, lorsqu'il a détaillé les éditions de son prochain système d'exploitation, mais il avait entretenu le flou concernant l'édition standard et éludé la question des DVD vidéo.
Pour justifier cette lourde décision, la firme de Redmond part du constat que la vidéo dématérialisée s'est largement démocratisée. Elle devrait dépasser la vidéo sur support physique d'ici la fin de l'année aux États-Unis, selon une récente étude, donc peu de temps avant ou après la sortie de Windows 8.
Tourné vers la vidéo en ligne et dématérialisée
Windows 8 se tournera plus que jamais vers Internet, comme le montrent l'ouverture de session avec un compte Microsoft (anciennement Windows Live) ou l'omniprésence du cloud, y compris pour la vidéo.
Windows 8 s'en tiendra donc de série à la prise en charge des standards de l'industrie du Web, de quoi profiter de YouTube, de la majorité des services de vidéo à la demande et de télévision de rattrapage (les services américains Netflix et Hulu sont cités) mais aussi des copies numériques UltraViolet et des vidéos issues d'appareils photo et caméscopes grand public (aux formats MP4 ou AVCHD).
Il inclura pour ce faire des décodeurs H.264, VC-1 et MPEG-4 Part 2 (sur lequel repose notamment le XviD), qu'on nous promet optimisés pour la meilleure autonomie possible, et prendra en charge les conteneurs MP4, AVI, ASF et MPEG-2 TS (mais pas le codec éponyme).
En ne prenant plus en charge les DVD vidéo et en n'inaugurant toujours pas celle des Blu-ray, Microsoft n'a plus à verser de redevance pour chaque licence vendue, à l'heure où les lecteurs optiques se raréfient sur les ordinateurs.
Dolby Digital maintenu, mais pas à la charge de Microsoft
En matière d'audio, Windows 8 inclura les indispensables décodeurs MP3, AAC, WMA... mais aussi Dolby Digital Plus (et de fait Dolby Digital tout court), qui n'est jamais utilisé pour la vidéo en ligne mais qu'on espère voir se démocratiser pour la location ou l'achat de films et séries dématérialisés.
Microsoft relègue toutefois le versement de la redevance aux fabricants d'ordinateurs et de tablettes Windows 8, qui paieront directement Dolby, plus ou moins cher en fonction de la présence ou non d'un lecteur optique.
Reste à savoir ce qu'il adviendra des Windows 8 achetés séparément puis installés indépendamment sur des ordinateurs. Microsoft versera-t-il lui-même la redevance pour ces exemplaires, les utilisateurs seront-ils dispensés de redevance ou bien seront-ils privés de Dolby Digital Plus ? Un représentant de Dolby n'a pu nous répondre précisément.
Logiciels tiers à l'honneur
Pour retrouver les fonctionnalités autrefois incluses, les utilisateurs auront plusieurs options.
S'ils ont Windows 8 Pro, ils pourront acheter le « Windows 8 Media Center Pack » au travers du panneau « Ajouter des fonctions à Windows 8 » (« Add features to Windows 8 », anciennement « Windows Anytime Upgrade »), pour un prix non communiqué. S'ils ont Windows 8 tout court, ils pourront acheter le « Windows 8 Pro Pack », pour un tarif mécaniquement plus élevé, puisqu'ils obtiendront dans les deux cas un Windows 8 Pro incluant le Media Center, la lecture de DVD vidéo, la prise en charge du conteneur VOB et la diffusion ou l'enregistrement de la télévision (dont DVB-T et DVB-S).
Notons que le Media Center permettra la lecture de DVD vidéo, mais plus Windows Media Player, comme c'est pourtant le cas aujourd'hui, et pas l'application Metro Video, sans qu'on sache pourquoi. Les trois logiciels reposent effectivement sur les bibliothèques unifiées Windows Media Foundation.
Les utilisateurs pourront aussi et surtout avoir recours aux logiciels et codecs de leurs choix, comme ils le font aujourd'hui, pour lire toutes sortes de fichiers multimédias, y compris de la musique FLAC, des vidéos MKV, des DVD vidéo ou des Blu-ray. Les logiciels gratuits ou payants tels que VLC media player ou PowerDVD ont de beaux jours devant eux !
Quoi qu'il en soit sur le plan du multimédia, Windows 8 est donc en régression par rapport à Windows 7, puisqu'il perd des codecs sans en apporter de nouveaux. Les utilisateurs finaux bénéficieront-ils en contrepartie des économies ainsi réalisées par Microsoft ? Rien n'est moins sûr...