Petite prouesse technique d'un spécialiste du SSD qui fait passer la NAND QLC de son Crucial en mode SLC pour en booster l'endurance.
Dans le monde du SSD, on distingue plusieurs générations d'unités que l'on partage le plus ou souvent en fonction de la technologie de puces mémoires embarquées pour le stockage.
Un passionné s'est mis en tête de faire passer la QLC de son SSD Crucial BX500 pour de la SLC avec comme objectif de faire progresser l'endurance en écriture, point faible de la technologie QLC.
04 octobre 2024 à 17h20
De la NAND SLC à la NAND QLC
Au lancement des SSD, nous disposions effectivement de mémoire dite SLC, pour « single-level-cell ». Pour faire simple, chaque cellule SLC ne possède que deux états électriques et ne permet de stocker qu'un bit d'information.
L'avantage de cette technologie est d'autoriser des performances élevées, une faible consommation électrique et une formidable endurance en écriture. En réalité, un tel niveau d'endurance est même inutile pour le commun des mortels. On parle de 100 000 cycles d'effacement/écriture. La technologie MLC (multi-level-cell) est donc apparue d'abord pour désigner la mémoire DLC (double-level-cell), qui autorise deux bits d'information.
Plus lente, cette MLC était encore bien suffisante, avec une endurance en écriture de 10 000 cycles. Les industriels se sont donc mis en tête de réduire encore les coûts avec la TLC (triple-level-cell) et même la QLC (quad-level-cell). La TLC est largement employée, mais la QLC a moins pris la faute à une endurance trois fois inférieure à la TLC, à environ 1 000 cycles.
Modifications du micrologiciel
Gabriel Ferraz, diplômé en génie informatique et responsable de la base de données SSD de TechPowerUp, s'est lancé un nouveau défi. Après avoir overclocké un SSD pour en doper les performances, il a cette fois voulu faire progresser l'endurance d'un Crucial BX500.
Ce SSD SATA d'une capacité initiale de 512 Go intègre de la mémoire QLC à l'endurance réduite de seulement 900 cycles d'effacement/écriture. Gabriel Ferraz s'est penché sur son cas, et grâce à l'utilisation du logiciel MPTools à partir du site USBdev.ru, il est parvenu à en modifier le micrologiciel pour que les puces QLC soient forcées à utiliser le mode SLC.
S'il en explique toutes les étapes dans sa vidéo, Gabriel Ferraz réalise ici une manipulation qui n'est clairement pas à la portée de tous. Dans son cas, cela a parfaitement fonctionné, et il estime l'endurance de son « nouveau » SSD à 4 000 cycles avec, bien sûr, un défaut notable : la capacité du BX500 a été le plus logiquement du monde divisée par quatre, à environ 120 Go.
Au-delà de la « beauté du geste », le travail de Gabriel Ferraz est intéressant dans la mesure où il confirme le lien SLC/DLC/TLC/QLC et, plus encore, que l'opération est techniquement possible. Qui sait, peut-être qu'un jour, les SSD seront vendus avec une capacité et une endurance au choix de l'usager ?
Source : TechPowerUp