Riposte graduée : la sanction est-elle si dissuasive ?

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 19 janvier 2009 à 17h26
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Ce matin, nous rapportions que la fédération internationale de l'industrie du disque (IFPI) annonçait le chiffre de 40 milliards de fichiers musicaux téléchargés illégalement sur Internet. Pour freiner l'usage des logiciels peer-to-peer, les gouvernements européens, et notamment la France, mettent en place le principe de riposte graduée visant à sanctionner graduellement l'internaute reconnu coupable de fraude.

Parmi les mesures qui seront prises notons par exemple que le récidiviste pourra être privé de sa connexion à Internet. Le magazine Ars Technica rapporte qu'une étude réalisée au Royaume-Uni et publiée au mois de mars dernier indiquait que 70% des internautes cesseraient de télécharger après réception du premier courrier avertisseur. A l'issue d'une analyse menée par le cabinet The Leading Question and Music Ally, en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, il apparaît que 64% des internautes stopperaient les téléchargements illégaux au moindre avertissement.

Cependant Ars Technica souligne l'ambiguité de ces chiffres et explique que les menaces par simples avertissements n'affecteraient réellement que 41% des personnes interrogées, un chiffre qui serait monté à 63% seulement lorsque les mesures de déconnexion auraient été avancées. Cela signifierait que 37% des internautes se déclarent insensibles aux menaces de coupure de connexion.

En France, le cabinet GFK avait publiée une étude controversée en avançant le chiffre de 1 milliard de fichiers illégaux téléchargés. Interrogé par Le Monde, Laurent Donzel, responsable du cabinet d'analyse, avait alors déclaré : « on fait appel à la mémoire de l'intéressé, et les interviewés minimisent souvent le poids réel du téléchargement. Ils ne veulent pas l'avouer [...] Pour compenser, on extrapole et on multiplie les résultats par douze ». L'étude avait d'ailleurs été commandée les éditeurs de vidéos et les maisons de disque.

Grossir les chiffres, serait-ce une pratique courante dans le milieu ? En tout cas, en France, l'on pourrait donc s'interroger sur une étude du cabinet IPSOS affirmant que 90% des Français cesseraient de télécharger après deux avertissements du fournisseur d'accès à internet.
Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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