La Motion Picture Association of America (MPAA), l'autorité en charge de défendre les intérêts de l'industrie cinématographique américaine, a commandé une étude auprès cabinet d'analyse RAND. Intitulé Film Piracy, Organized Crime and Terrorism, le papier tente de mettre en évidence les liens économiques étroits entre le crime organisé et le piratage d'oeuvre cinématographique.
Après avoir listé quelques exemples de criminels ayant financé leurs activités par des trafics de contrefaçon, l'étude rapporte que « le piratage de DVD, qui bénéficie d'une meilleure marge de profit que le trafic de narcotiques et de sanctions moins élevées, est populaire autour du monde comme activité criminelle parmi lesquelles nous retrouvons aussi la drogue, le blanchiment d'argent, l'extorsion de fonds et le trafic d'organes ».
En jouant sur les mots, l'étude tente alors de dresser un parallèle entre le piratage et la contrefaçon. D'ailleurs, comme le souligne TorrentFreak, il faudra se référer à une note au bas de la page 3 où il est indiqué : « les termes 'piratage' et 'contrefaçon' sont utilisés de manière interchangeable dans ce rapport ».
De manière générale, l'étude de RAND affirme que la lutte contre le piratage devrait être une priorité dans les stratégies anti-gang du gouvernement et que les autorités devraient bénéficier de moyens de surveillance plus poussés pour mener à bien leurs investigations.
Ce n'est pas la première fois que l'industrie culturelle commande une étude à caractère controversé. L'on pourrait aussi s'interroger sur les motivations du cabinet RAND qui s'affiche comme « une organisation de recherche à but non lucratif publiant des analyses objectives ».
Les anglophones pourront jeter un oeil au résumé de cette étude ici (PDF) ou lire le rapport dans son intégralité ici (PDF)