Loi inique, liberticide, inefficace et inapplicable, les arguments sont ceux que soulèvent depuis le début de la fronde anti-Hadopi les opposants au projet de loi. Parmi les symboles affichés : un oeil, affublé de la coiffure de la ministre de la Culture, surmonté de l'inscription « Christine is watching you », en allusion au 1984 de George Orwell ; ou les « Hadopi d'or », jeu de massacre invitant les manifestants à faire tomber, à coup de CD gravés et de disques durs, des bidons ornés de portraits d'internautes victimes de la Haute Autorité prévue par la loi.
Les députés qui avaient le plus fermement ferraillé contre le texte lors des débats à l'Assemblée nationale ont également fait le déplacement. Patrick Bloche (PS), Martine Billard (Verts), Jean-Pierre Brard (GDR, ex-PCF) et Nicolas Dupont-Aignant (non-inscrit, ex-UMP) se sont mêlés pendant une heure aux manifestants. « N'oubliez pas que le vote, ce n'est pas la fin de l'histoire ! », a lancé JP Brard, invitant les manifestants à poursuivre leurs efforts même si le texte est voté à l'Assemblée lors du vote solennel, planifié pour le 12 mai prochain.
Sur le site Web dédié à la manifestation, 1600 personnes environ avaient fait part de leur intention de venir manifester à Paris. La mobilisation s'est finalement révélée plus faible que prévu mais pour ces opposants au texte de loi soutenu par Christine Albanel et le chef de l'Etat, l'opération n'a rien d'un échec. « On s'attendait à plus de monde », confesse l'un des organisateurs de l'événement, « mais on est tout de même contents : les gens se sont déplacés, des députés sont là, le message passe ». Quelques événements plus ponctuels, de type flashmob, ont également été organisés dans diverses villes de province.