Les prises de position récentes de l'Associated Press (AP) à propos de la lutte contre la copie et l'agrégation non autorisées de contenus en ligne font vivement réagir Reuters. « Internet ne tue pas l'industrie de l'information, pas plus que la télévision a tué la radio ou que la radio a tué le journal », a déclaré Chris Ahearn, président de Reuters Media, filiale du groupe anglo-canadien d'information financière Thomson Reuters, dans un billet du 4 août.
Ahearn a ajouté : « les habitudes des lecteurs changent (...) Par ailleurs, reprocher à de nouveaux leaders ou agrégateurs de perturber les opérations commerciales d'anciens dirigeants, ou menacer d'intenter des poursuites en justice, ne sont pas des stratégies d'entreprise - ce sont des séances de thérapie personnelle. Allez demander à un industriel de la musique combien c'est efficace ! »
Chris Ahearn persiste : « une meilleure approche consisterait en un accord général entre les membres de la communauté sur (le fait) de traiter le contenu, l'activité et les idées des autres avec le même respect dont vous souhaiteriez qu'ils traitent les vôtres. Si vous faites quelque chose que vous reprocheriez aux autres - stop. Si vous ne souhaitez pas que les moteurs de recherche indexent vos contenus, insérer du code pour les en empêcher. »
La réaction du président de Reuters Media n'est sans rappeler celle de Danny Sullivan, rédacteur en chef de Search Engine Land, à la suite d'interrogations de l'Association américaine des journaux (NAA) concernant la rémunération de la presse et le respect des droits d'auteur à l'ère numérique. L'agence de presse américaine AP, pour sa part, envisage, outre l'utilisation de mouchards, de réclamer 12,50 dollars pour la citation d'une phrase (5 mots) issue de l'un de ses articles.