Contrairement à ce que laissaient entendre certains commentateurs, Free ne se lancera pas dans le mobile avec un forfait unique comme il l'a fait dans l'ADSL. La décision de l'Arcep confirme que le futur opérateur mobile construira une offre graduelle basée, en ce qui concerne la voix et les services de type SMS, sur au moins trois forfaits : entrée et milieu de gamme, puis « offre d'abondance » pour une formule qui combinera vraisemblablement l'ensemble des usages mobiles, à commencer par l'accès à Internet. « Chacune des offres sera proposée sans engagement pour les abonnés qui souhaitent une carte SIM seule », affirme l'avis de l'Arcep.
Free tentera-t-il le tout illimité à prix fixe ? Pour l'instant, rien ne permet de l'affirmer, mais dans la mesure où les trois acteurs déjà en place tendent à se rapprocher de ce modèle (cf. les récents forfaits Neo3 de Bouygues Telecom), il n'est pas impossible que l'illimité voix et data soit devenu un standard en 2012 lorsqu'Iliad investira le marché. L'opérateur devra donc trouver quelques arguments lui permettant de se différencier des offres déjà installées. « Free Mobile a identifié un certain nombre de restrictions dans les offres actuelles qu'il dit vouloir lever », indique l'Arcep dans sa décision.
La voix sur IP accessible sur mobile ? Les limitations imposées par les opérateurs au niveau des usages en data mobile sont sans doute l'une des pistes que tentera d'explorer Free qui, selon l'Arcep, prône l'application du principe de neutralité des réseaux à l'univers mobile. « Free Mobile semble attaché à une neutralité sans précédent en termes de services offerts à ses clients », affirme l'Arcep, « et donnera accès sans discrimination à tous les services disponibles sur le Web (y compris la messagerie instantanée, la voix sur IP, etc.) ». Paiement mobile par SMS ou services de type sans contact (technologie NFC) feraient également partie des pistes envisagées pour développer une offre attrayante.
Prépayé et clés 3G ? Dès le lancement, Free proposera un forfait prépayé ainsi qu'une formule d'accès à Internet reposant sur des clés 3G. Cette dernière présente selon l'Arcep « les limites classiques des offres de clés 3G mais est sensiblement plus généreuse que les offres existantes ».
Et la qualité de service ? Parfois décrié dans le domaine de l'ADSL à ce sujet, Free a pris auprès de l'Arcep un engagement de qualité de service correspondant à un taux de réussite des connexions, au lancement commercial, de 96% pour toutes les classes de service qu'il prévoit d'offrir, ce taux étant défini comme le pourcentage de connexions établies dans un délai inférieur à une minute. C'est notamment sur ce dernier point que sera attendu le nouvel entrant.
Avec un lancement programmé pour le premier semestre 2012, Free Mobile risque toutefois d'être amené à réviser les positions avancées dans le dossier de candidature déposé auprès de l'Arcep. En deux ans, le marché mobile évoluera de façon sensible, et les opérateurs déjà installés prépareront sans doute une riposte adaptée aux ambitions affichées par Iliad. Reste à voir si le consommateur en sortira bien gagnant.