Connaissez-vous eMusic ? Cette plateforme de téléchargement payant de musique se présente, pour les possesseurs d'iPod américains, comme la seule alternative à l'iTunes Music Store. eMusic propose en effet au téléchargement payant des morceaux au format MP3 qui présentent l'insigne particularité de ne pas être munis de protections contre la copie non autorisée (les tristement célèbres DRM). Ces fichiers peuvent donc être lus, sans le moindre problème, sur le baladeur de votre choix, qu'il soit siglé d'une pomme ou estampillé PlaysForSure. Sur eMusic, quelque 200 000 utilisateurs téléchargent plus de cinq millions de morceaux par mois. La musique sans protections : un modèle qui marche ?
Pour David Pakman, PDG d'eMusic, la clé du succès ne fait aucun doute : « la confusion du consommateur sur les formats interopérables nous donne un avantage certain », explique-t-il dans un entretien accordé à USA Today. Les utilisateurs ne savent plus comment s'y retrouver au milieu des différents formats et des différents standards de DRM, ils se tournent donc fort logiquement vers la plateforme qui leur permet de ne plus avoir à se poser de questions.
Aux Etats-Unis, le marché de la musique en ligne est divisé entre, d'un côté, l'iTunes Music Store qui bénéficie de la compatibilité exclusive de ses morceaux avec l'iPod et, de l'autre côté, le reste des plateformes de téléchargement, qui utilise massivement le format de DRM mis au point par Microsoft. Le consommateur qui souhaite acheter de la musique en ligne puis l'écouter sur un baladeur doit donc choisir entre un iPod, baladeur qui le lie exclusivement à iTunes, ou un modèle compatible PlaysForSure s'il souhaite s'adresser à une autre plateforme de téléchargement. Ceux qui téléchargent la musique de façon illégale, sur les réseaux de peer-to-peer, ne connaissent pas ce genre d'états d'âme puisqu'ils récupèrent des morceaux, le plus souvent au format MP3, exempts de protections contre la copie et donc susceptibles d'être lus sur n'importe quel type de support.
Il manquait une plateforme « ouverte », permettant de s'affranchir des contraintes liées aux protections contre la copie. eMusic s'est donc engagée dans la brèche avec, dans les débuts, un catalogue relativement réduit. Le succès venant, celui-ci s'est étoffé et propose aujourd'hui plus d'un million de titres, parmi lesquels on ne trouve pas encore les derniers titres à la mode. Le succès d'eMusic vient en effet en bonne part de son catalogue iconoclaste, qui ne cible pas précisément les adeptes du top 50. Programmation « indépendante » et MP3 non protégés ont réussi à faire d'eMusic une véritable réussite : la plateforme se situe en deuxième position sur le marché américain, avec 11% des parts de marché. Bien sûr, iTunes caracole toujours en tête, avec 67% des parts, mais de grands noms Real Rhapsody (4%), Napster (4%) ou MSN Music (3%) sont à la traîne. Les tarifs, relativement agressifs, y sont sans doute aussi pour quelque chose puisqu'eMusic facture, sous forme d'abonnement, 9,99 dollars les 40 morceaux par mois, 14,99 dollars les 65 morceaux ou 19,90 dollars les 90 morceaux.
Une épine dans le pied des partisans du verrouillage numérique systématique des oeuvres ?
eMusic : succès pour la vente de musique sans DRM
Par Alex
Publié le 01 août 2006 à 14h49
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