Le jeune « 3D », en train d'essayer un drone qu'il vient de fabriquer grâce à l'impression 3D © Daphné Wesdorp / Wired
Le jeune « 3D », en train d'essayer un drone qu'il vient de fabriquer grâce à l'impression 3D © Daphné Wesdorp / Wired

Pour lutter contre la brutalité de la dictature militaire, un ingénieur fabrique, grâce à l'impression 3D, des armes pour les combattants prodémocratie, depuis une grotte isolée de l'est du Myanmar.

Le coup d'État militaire de février 2021 au Myanmar a transformé ce pays de l'Asie du Sud-Est, auparavant connu sous le nom de « Birmanie », en un champ de bataille que se disputent les forces prodémocratie et la junte militaire au pouvoir. Plus de 250 groupes rebelles luttent pour la liberté, dans un État devenu un véritable no man's land.

Parmi eux, on retrouve un jeune ingénieur réseau, qui a rejoint la révolution après avoir assisté à la brutale répression des manifestations pourtant pacifiques. Il utilise ainsi l'impression 3D pour fabriquer des drones et munitions. Inspirés d'un modèle ukrainien, les aéronefs représentent un nouvel espoir pour les rebelles, qui font face à un cruel manque d'armes.

L'impression 3D, une arme exploitée dans la révolution au Myanmar

Si vous le voulez bien, rappelons un peu le contexte. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Myanmar est en proie à des conflits civils, les groupes rebelles cherchant à obtenir l'autonomie. Mais la situation s'est évidemment intensifiée après le coup d'État de 2021, avec des milliers de civils tués par l'armée. Tout cela a conduit à la formation de nombreux groupes rebelles.

Alors, le jeune ingénieur surnommé « 3D » a rejoint la résistance, comme le décrit Wired, en s'enrôlant dans la Force de défense des nationalités karenni (KNDF), un groupe d'insurgés armés composé de volontaires civils. Et figurez-vous que les imprimantes 3D sont devenues essentielles à leurs activités. Elles permettent la fabrication d'armes, de drones, de stabilisateurs pour mortiers et autres munitions pour les combattants.

La facilité de fabrication d'armes mortelles avec des imprimantes 3D présente d'ailleurs des défis, notamment en ce qui concerne la nécessité de certaines compétences métallurgiques. Les premières armes fabriquées en 3D dans le cadre de ce conflit étaient les FGC-9, des fusils semi-automatiques depuis rejoints par des drones réutilisables, qui renforcent la capacité de résistance des combattants prodémocratie.

Le drapeau du Myanmar (ex-Birmanie) © Andy.LIU / Shutterstock
Le drapeau du Myanmar (ex-Birmanie) © Andy.LIU / Shutterstock

Le rôle des drones dans la lutte contre la junte

Les drones fabriqués par le biais de l'impression 3D, comme le Liberator-MK1, offrent aux rebelles une belle opportunité de riposter face à une junte au départ mieux armée qu'elle. Au-delà des défis techniques, les aéronefs représentent un espoir pour ces combattants, qui subissent les attaques aériennes parfois dévastatrices de l'armée locale.

Les groupes rebelles, composés principalement de jeunes aspirant à la liberté, utilisent l'innovation technologique pour surmonter ces obstacles. Habiles, ils apprennent des tactiques en ligne et modifient des designs qui ensuite permettent de mieux répondre à leurs besoins.

Les tests de drones sont effectués dans le secret, et les prodémocrates parviennent généralement à éviter espions et avions de reconnaissance de la junte ennemie. Les drones ont d'ailleurs permis de décrocher quelques succès, ayant atteint à plusieurs reprises des cibles militaires. Comme un symbole de la résilience et de la détermination du peuple du Myanmar à lutter pour la démocratie.

Source : Wired