Le géant Nokia, plombé par le ralentissement de la 5G, a annoncé en marge de ses résultats trimestriels, jeudi, son intention de supprimer jusqu'à 14 000 emplois.
Que les temps sont durs, pour le mastodonte finlandais des télécoms. Deux ans après avoir licencié des milliers de personnes, Nokia, qui a vu son chiffre d'affaires plonger de 20 % au cours du dernier trimestre (à 4,98 milliards d'euros, contre 6,24 milliards l'année précédente), est contraint de faire des économies drastiques. Pour préserver sa rentabilité, et assurer son avenir. L'austérité passera par une large coupe des effectifs, qui touchera peut-être l'Hexagone.
Nokia doit économiser plus d'un milliard d'euros sur trois ans
Alors qu'en Amérique du Nord, les investissements des opérateurs dans la 5G ont fortement ralenti, Nokia ne peut plus attendre et doit réagir. Le fabricant a dévoilé, jeudi 19 octobre, un plan massif de réduction des coûts, qui devrait lui permettre de faire entre 800 millions et 1,2 milliard d'euros d'économies sur trois ans.
Nokia et son président Pekka Lundmark n'y vont pas par quatre chemins. Ce plan est destiné à « protéger la rentabilité » du groupe, donc sa santé à terme. Et ce plan de réduction des coûts qui tournera autour du milliard d'euro, se manifestera par une réduction « de 10 à 15 % des dépenses du personnel ».
Aujourd'hui, Nokia emploie 86 000 personnes partout dans le monde. Si l'entreprise respecte son programme, elle devrait accoucher d'une organisation comprenant entre 72 000 et 77 000 employés, avec donc 14 000 licenciements potentiels, plutôt probables même, et ce, d'ici 2026.
Des salariés français potentiellement concernés
Notons que la France pourrait être concernée par ces nombreux départs. L'emblématique filiale de Nokia, Alcatel-Lucent, rachetée en 2016, emploie encore plusieurs centaines de personnes dans le pays. Elle pourrait être touchée par le plan de réduction des coûts de sa maison-mère.
La 5G ne semble en tout cas pas avoir été d'un grand secours pour Nokia. Sur les trois derniers mois, l'entreprise a vu ses bénéfices plonger de 69 %, tombant à seulement 133 millions d'euros. Et sa trésorerie (2,96 milliards d'euros contre 4,65 milliards un an auparavant) fond comme neige au soleil.
L'autre grand équipementier télécom européen, Ericsson (qui lutte, comme Nokia, avec Huawei sur son marché), n'est pas non plus en très grande forme. En début de semaine, la firme suédoise a annoncé une baisse de 5 % de son chiffre d'affaires sur un an. L'entreprise avait, au début de l'année, annoncé le licenciement de 8 500 de ses 100 000 salariés.
Sources : Clubic, Nokia