Le démonstrateur eXtraPerformanceWing et sa voilure intelligente qui s'adapte automatiquement aux conditions ont réalisé un premier vol d'essai.
L’industrie aéronautique, comme de nombreuses autres, est confrontée au défi de la transition écologique. Cela signifie la recherche et la mise en œuvre de solutions technologiques concrètes visant à décarboner le secteur de l’aviation. De l’utilisation de carburants de synthèse à l’allègement des structures, en passant par de nouvelles motorisations, il existe de multiples leviers pour amorcer ce processus. Justement, le démonstrateur volant eXtraPerformanceWing développé par Airbus, arborant une voilure innovante, a réalisé son premier vol d’essai ce lundi 6 novembre depuis l’aéroport Toulouse-Blagnac.
Une voilure intelligente inspirée par la nature
Il s’agit d’un jet d’affaires Cessna Citation VII équipé d’une technologie d’ailes inédite, capables d’adapter leur forme en fonction des conditions de vol, comme le ferait naturellement un oiseau. Sébastien Blanc, Directeur technique du démonstrateur, expliquait lors du salon du Bourget à nos confrères du Journal de l’Aviation que ces ailes sont en fait équipées de trois volets hypersustentateurs qui permettent d’ajuster la cambrure de l’aile pour améliorer ses performances et mieux redistribuer la portance. Cela permet notamment de gagner en efficacité lors des manœuvres.
Le système fonctionne en collaboration avec un nouveau LiDAR équipé de deux lasers, qui fournit une mesure plus précise des flux d’air pour ajuster de manière dynamique la forme de l’aile et ainsi réduire les contraintes. Sébastien Blanc précise que les mesures sont transmises vers ces nouvelles surfaces de contrôle pour adapter la forme de la voilure dynamiquement, ce qui permet in fine d'augmenter l'envergure de l'aile sans ajouter de masse.
Un enjeu économique pour les avionneurs
Et ce ne sont pas les seules innovations sur lesquelles travaille Airbus, car cette quête de sobriété constitue aussi (et surtout) un argument massue pour les avionneurs qui se livrent des batailles commerciales féroces. Par exemple, l'Airbus A350 qui est l'un des avions les plus modernes affiche une consommation de 2,5 litres de kérosène par passager pour 100 kilomètres, contre 4,1 litres pour son prédécesseur l'A340, ce qui équivaut à une diminution d'environ 39 %.
Le géant européen collabore notamment avec la société GKN Aerospace sur le programme « Wing of Tomorrow » qui générera des économies de poids significatives en s’appuyant sur des fibres composites sèches qui sont injectées de résines, laissant ainsi espérer une consommation de carburant encore inférieure.
Sources : La Depeche, FlightGlobal