Greenpeace a livré les résultats d'une étude portant sur la fréquence à laquelle nous pourrons encore prendre l'avion dans les prochaines décennies, pour contenir le réchauffement climatique. Les Français devraient en théorie grandement restreindre leurs déplacements aériens.
La surémission de gaz à effet de serre due à l'utilisation intensive d'énergies fossiles perturbe le climat, nécessitant une réduction urgente et désormais connue de tous des émissions. L'aviation, bien que permettant une mobilité étendue, contribue significativement aux émissions de gaz à effet de serre. Et malgré la croissance rapide de ce secteur, son accès reste limité à une petite partie de la population mondiale.
Face à cet enjeu, Greenpeace France a chargé le cabinet BL évolution d'évaluer la fréquence soutenable des vols long-courriers d'ici 2050 pour respecter l'Accord de Paris, soulignant ainsi la nécessité de repenser la place de l'aviation dans un monde à faibles émissions. Vous allez le voir, certains devront se mettre au régime sec de vols, s'ils veulent contribuer à la limitation du réchauffement climatique de 1,5°C dans le meilleur des cas.
Aujourd'hui, les Français prennent encore trop souvent l'avion, selon Greenpeace
Aujourd'hui, un Français embarque pour un vol long-courrier aller-retour tous les cinq ans en moyenne. Selon Greenpeace, c'est beaucoup trop, d'autant plus que la part des émissions des long-courriers pèse pour 61 % des émissions totales du secteur, et qu'elle est « amenée à augmenter dans les années à venir », prédit l'ONG.
Rappelons qu'on considère qu'un vol est « long-courrier » lorsque sa durée est supérieure à 4h30. Généralement, cela concerne les trajets qui nous font voyager en dehors de l'Europe ou hors du bassin méditerranéen.
En se basant sur les perspectives d'émissions, le budget carbone et l'objectif de tendre vers un net zéro d'ici 2050, Greenpeace et BL évolution ont calculé le nombre total de vols par personne du 1er janvier 2023 jusqu'au 1er janvier 2050.
Seulement quatre vols long-courriers par Français d'ici 2050
Si l'on prend en compte le scénario permettant de limiter l'augmentation des températures au plus près des 1,5°C, un Français devrait se limiter à 4 vols long-courriers jusqu'en 2050, soit deux allers-retours long-courriers (ARLC). Ce chiffre grimpe à une dizaine de vols long-courriers (donc 5 ARLC) dans un scénario un peu plus pessimiste, qui limiterait l'augmentation des températures sous les 2°C.
Ici, nous évoquions des données découlant de ce que Greenpeace appelle une « convergence progressive de l'option inégalitaire vers l'option égalitaire », autrement dit le nombre de vol par Français dans leur ensemble. Si chaque être humain vivant sur Terre avait la possibilité de prendre l'avion, on tomberait à moins d'un vol aller-retour long-courrier d'ici 2050 (0,5) pour le scénario limitant la hausse à 1,5°C.
Greenpeace a aussi pris en compte les réflexions de l'Agence de la Transition écologique (l'ADEME), qui n'oublie pas le scénario de rupture technologique, qui pourrait offrir un gain d'efficacité énergétique que l'ONG estime, à son tour, à environ 3 % par an. Les progrès techniques, remplacements de carburants et renouvellements de flottes pourraient limiter la hausse des émissions de l'aérien.
Source : Greenpeace