L'Union Européenne annonce être arrivée à un accord sur les règles qui seront mises en place pour contrôler le développement de l'intelligence artificielle.
L'intelligence artificielle est devenue en 2023 une technologie vers laquelle tous les yeux se tournent, et qui semblent receler des potentialités exceptionnelles. Mais un tel pouvoir porte aussi nécessairement en lui un grand danger, ce qui pousse les grands gouvernements, comme celui de l'Union Européenne, à légiférer. Ainsi, depuis quelques mois, un AI Act était discuté au parlement européen. Et une avancée décisive vient d'avoir lieu.
Une première grande législation sur l'IA
Le commissaire européen au numérique Thierry Breton s'est aujourd'hui réjoui sur X.com. Il vient en effet d'y annoncer que « l'UE devient le premier continent à établir des règles claires pour l'utilisation de l'IA. »
Le fameux AI Act dont il parle va ainsi installer des contraintes qui contribueront à un meilleur respect des droits d'auteur de la part des systèmes d'IA, et ce grâce à des règles qui permettront de connaître les données utilisées par les algorithmes. Face au danger des créations fausses générées par les IA, et qui peuvent se faire passer pour vraies, des contraintes vont aussi voir le jour pour que toutes les productions des IA soient reconnues comme telles par le public.
Par ailleurs, une catégorie d'IA à « haut risque » va être créée par la nouvelle réglementation. Les systèmes tombant sous cette dénomination seront astreints à beaucoup plus d'obligations que les autres.
Un résultat trop rapide ?
L'objectif du législateur avec ces règles est de pouvoir garder le contrôle sur une technologie qui peut potentiellement échapper à l'homme tout en évitant de freiner l'innovation. Un compromis qui ne convainc pas tout le monde. « La rapidité semble avoir prévalu sur la qualité, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour l'économie européenne » s'est ainsi plaint le responsable Europe au sein du lobby de l'IA Computer and Communications Industry Association (CCIA), Daniel Friedlaender.
Pourtant, si de nouvelles obligations vont bien voir le jour, les interdictions seront elles assez peu nombreuses. Elles concerneront les systèmes contraires aux valeurs de l'Union Européenne, qui, hormis certains cas particuliers (comme le terrorisme), ne pourront pas être utilisés sur le territoire du vieux Continent. L'identification biométrique à distance, la surveillance de masse ou la notation citoyenne n'auront ainsi pas droit de cité en Europe. Une première avancée à saluer ?
Source : Le Monde