Les Parisiens ne sont pas de bons clients pour l’autopartage de véhicules ; ils saccagent tout ! Du moins, c’est la version avancée par Zity pour quitter la capitale…
En mai 2020, Renault s’associait avec l’espagnol Ferrovia pour proposer Zity, un service d'autopartage de véhicules électriques, à Paris. L’opérateur, Renault Mobilize (unique propriétaire de Zity depuis fin 2023), annonce la fin de cette solution à compter du 15 janvier dans la capitale. La raison invoquée : l’indélicatesse des Parisiens, source de nombreuses dégradations.
Zity à court de batterie après un départ en trombe
Avant de sillonner les rues de Paris, Zity rencontrait un franc succès dans une autre capitale, Madrid. Au départ, c’est une armada composée de 500 Renault ZOE 100 % électrique en accès libre qui a envahi les routes de la Ville Lumière.
Ce contingent avait été renforcé par des Dacia Spring par la suite. En 2022, Zity s’implantait dans une autre ville française, une ancienne capitale (celle des Gaules – mais toujours celle de la gastronomie), Lyon.
Son principe de fonctionnement est similaire aux autres services d’autopartage : vous réservez un des véhicules en libre-service depuis votre smartphone et le conduisez le temps nécessaire à votre trajet.
Sur son site, Zity renseigne un tarif standard à partir de 21 centimes d’euro par minute (pouvant toutefois atteindre 41 centimes) ainsi que divers forfaits (49,99 euros pour une journée par exemple). Le stationnement des véhicules est gratuit à l’intérieur des Zones Zity.
Depuis son lancement, le service est parvenu à rassembler 100 000 clients inscrits.
Parisiens, sagouins !
À partir du 15 janvier, Zity cessera son activité à Paris ainsi que dans les communes où ses carrosses 100 % électriques (pour reprendre l’expression de la société) s’aventuraient : Boulogne-Billancourt , Issy-les-Moulineaux et Vanves.
Le motif invoqué ? Les dégradations importantes subies par les véhicules, lesquels entraîneraient des dépenses d’entretien trop élevées.
Un responsable s’est ainsi confié à l’AFP en ces termes : « Les dommages importants et répétés sur nos véhicules à Paris les rendaient très souvent indisponibles et engendraient des coûts de maintenance devenus ingérables ». Et d’ajouter : « Dans les autres villes, cela se passe très bien. Les dommages ne sont pas au niveau de ceux de Paris ».
Des propos qui font écho à d’autres tenus en 2021, par une responsable de chez Renault cette fois. Elle pointait du doigt l’usage détourné des véhicules fait en région parisienne, avec d’ingénues Zoe transformées en lieux de débauche.
Un service dégradé et des véhicules abandonnés selon les clients
Du côté des clients, le son de cloche est logiquement différent. Des utilisateurs soulèvent ainsi le remplacement progressif des Renault Zoé par des Dacia Spring, moins qualitatives.
Plus globalement, ils pointent la dégradation de l’offre, avec des véhicules sales, présentant divers dysfonctionnements (voyants sur le tableau de bord, absence de liquide lave-glace, etc.), et davantage rafistolés que réellement entretenus ; un service client aux abonnés absents et des coûts d’utilisation sans cesse augmentés (avec un tarif par minute maximal de 41 centimes contre 25 centimes au commencement).
L’expérience aurait réellement commencé à se dégrader au cours de l’été 2023, avec l’abandon de plusieurs arrondissements de Paris par Zity, ainsi que de Clichy-la-Garenne. En outre, à cette période, le service avait commencé à drastiquement réduire sa flotte de véhicules, en la faisant passer de 400 à 250 voitures en l'espace de quelques semaines (le parc global de Zity comprenait 1440 véhicules en 2023).
Libre à chacun de déterminer le coupable dans cette affaire et d'adhérer, ou non, à la généralisation, intrinsèquement un peu inepte, de Zity, laquelle est peut-être avancée pour cacher d'autres motivations. Une certitude : le service d'autopartage de Mobilize ne sera plus disponible à partir du lundi 15 janvier dans la capitale. Les Parisiens adeptes de cette consommation de la voiture devront se tourner vers d’autres solutions comme Free2Move, SHARE NOW ou encore Ubeeqo.
En revanche, Zity roule toujours à Lyon. Les clients parisiens pourront d’ailleurs utiliser leur crédit restant dans cette ville, ainsi qu’à Madrid et à Milan, ou simplement demander un remboursement. Quant aux véhicules, ils vont être rapatriés dans d'autres villes moins dangereuses…
Sources : Le Parisien, BFM