Boeing 787-9 Dreamliner d'American Airlines en plein décollage  © Alexandre Boero / Clubic
Boeing 787-9 Dreamliner d'American Airlines en plein décollage © Alexandre Boero / Clubic

Pas un, ni deux, mais trois avions commerciaux ont dépassé ce week-end la vitesse du son, soit 1 224 km/h. Les aéronefs ont été poussés par des vents exceptionnellement puissants au-dessus de l'Atlantique.

Samedi soir et dimanche, des vents atteignant les 425 km/h à plus de 10 000 mètres d'altitude ont balayé le centre de l'Atlantique, permettant à plusieurs avions de ligne de d'atteindre et de dépasser une vitesse de 1 250 km/h, assez nettement supérieure à celle du son. Néanmoins, il n'est scientifiquement pas possible de dire que les appareils ont franchi le mur du son. Et vous allez le voir, l'explication est toute simple. Retour sur ce fait rarissime.

Grâce au vent, des avions qui arrivent très en avance sur leur horaire

Le National Weather Service, l'équivalent de Météo France chez nos voisins américains, s'est emballé samedi soir en enregistrant, via un ballon météo, la deuxième vitesse de vent la plus élevée de l'Histoire, depuis le début des mesures démarrées dans les années 50. Les conditions atmosphériques au-dessus de l'Atlantique étaient exceptionnelles et ont logiquement entraîné des vols plus rapides pour des avions volant dans le sens Amérique vers Europe, vers l'est donc.

Commençons par le vol 22 de la compagnie Virgin Atlantic, devant relier Washington à Londres. Alors qu'il décollait dimanche à 22h45 heure locale (23h00 heure prévue) et qu'il devait atterrir au Portugal à 11h10 GMT, le Boeing 787-9 du transporteur américain a atterri à 10h18, avec un total de 47 minutes d'avance.

Le vent arrière a littéralement porté l'appareil, qui a circulé jusqu'à 1 249 km/h en vitesse maximale, mesurée alors qu'il bouclait sa phase ascendante à 11 887 mètres d'altitude, à l'est de Long Island. Il a ensuite stabilisé sa vitesse entre 965 et 1 125 km/h, au-delà de sa vitesse maximale théorique (945 km/h).

Les appareils n'ont néanmoins pas franchi le mur du son, alors qu'ils en avaient la vitesse

Le vol 64 de United Airlines, un Boeing 787-10 reliant également Lisbonne depuis Newark à New York, a atterri avec plus de 20 minutes d'avance dimanche matin, après avoir atteint une vitesse sol de 1 349 km/h, selon les données de FlightAware, que nous avons pu consulter.

Le vol 120 de la compagnie Americain Airlines, rejoignant Doha au Qatar après avoir décollé de Philadelphie, a réussi à atteindre une vitesse assez hallucinante de 1 352 km/h. Au final, les passagers du Boeing 787-9 sont arrivés à destination avec plus de 34 minutes d'avance.

Alors si la vitesse maximale de chacun des trois vols a bien dépassé celle du son (1 224 km/h), les avions n'ont pas franchi le mur du son. Car la vitesse au sol, qui combine la vitesse réelle de l'avion et la poussée du vent, était supérieure à la normale justement en raison des vents favorables, d'ailleurs provoqués par un contraste entre l'air très froid du nord-est et l'air doux du sud-est. Il n'y a donc pas eu la fameuse onde de choc, le bang supersonique propre au franchissement du mur du son.