Ce conseiller bancaire au bout du fil est-il vraiment le vôtre ? © carballo / Shutterstock)
Ce conseiller bancaire au bout du fil est-il vraiment le vôtre ? © carballo / Shutterstock)

L'émission Envoyé spécial sur France 2 dévoile une enquête percutante sur les arnaques aux faux conseillers bancaires.

Le téléphone sonne. Au bout du fil, une voix se présente comme le service antifraude de votre banque, vous alertant de transactions suspectes sur votre compte. Mais attention, il pourrait s'agir d'une arnaque. Dans une enquête approfondie sur les arnaques aux faux conseillers bancaires, un fléau qui a coûté 340 millions d’euros aux Français visiblement pas assez vigilants, en 2022, le journaliste Julien Duponchel a infiltré l’un de ces réseaux et a découvert leurs méthodes.

L'infiltration

Pour comprendre le fonctionnement de ces arnaques, Julien Duponchel a créé un faux profil de victime idéale : M. Martin, avec une carte bleue et une identité fictives. Il a ensuite introduit ce profil dans des conversations sur une messagerie cryptée. Cinq minutes plus tard, un premier arnaqueur, se faisant appeler M. Muller, du service sécurité fraudes, a mordu à l'hameçon (sans savoir qu'il était enregistré). Il a prétendu alerter le faux M. Martin de transactions suspectes sur son compte – évidemment fausses : il voulait lui faire peur pour lui soutirer de l'argent.

Malgré la méfiance affichée par le faux M. Martin, M. Muller a continué à dérouler son discours rodé.

Les confessions d'un arnaqueur

Un des alloteurs, les membres du réseau d'escrocs chargés des appels téléphoniques, a accepté d'échanger avec le journaliste après avoir tenté de l'arnaquer. Il prétend gagner plus de 3 000 euros par semaine grâce à ses arnaques. Âgé d'à peine 17 ans, son éclat de rire a trahi son inconscience des enjeux encourus.

L'arnaque au faux conseiller bancaire a coûté 340 millions d’euros aux Français en 2022 © Shutterstock

Sa confession, quant à elle, est bien plus pragmatique. Il explique dépenser l'argent volé en articles de luxe et en « vacances dans le Sud ou à Dubaï . Sans aucun remords, il explique ne pas voir d'intérêt à « bosser légalement pour 1 800 euros net par mois » quand il pouvait se faire « plus de 3 000 euros par semaine ».

« Je tape plus de 3 000 euros par semaine. (...) Actuellement, la police a aucune preuve comme quoi c'est moi qui passe les paiements », détaille-t-il.

Lors de ces échanges, d'autres arnaqueurs ont tenté de réaliser des transactions en ligne avec la carte bleue fictive de M. Martin. En une heure, une trentaine de transactions, pour un montant total de 3 000 euros, ont été tentées et bloquées à temps.

Source : France Info