© Zyn Chakrapong / Shutterstock
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Le géant du divertissement pour adultes ne veut pas être considéré comme une « très grande plateforme en ligne ». Et, pour bien le faire savoir, il se tourne vers la justice.

En mettant en place ses nouvelles réglementations, l'Union européenne ne ménage pas son Tribunal. Après les recours d'Apple et de Microsoft, c'est au tour des plateformes concernées par le Digital Services Act (DSA) de tenter de s'extraire des nouvelles obligations auxquelles elles sont censées être soumises. Et, il ne s'agit pas de n'importe qui, puisque les récents recours émanent des leaders de la pornographie en ligne.

Sait-on vraiment compter sur le Vieux Continent ?

Il n'y a pas que la police et les manifestants qui ne sont pas d'accord sur les chiffres : les plateformes de contenus pour adultes et la Commission européenne ont le même souci. Par exemple, selon cette dernière, Pornhub est visité par plus de 45 millions d'Européens chaque mois. Une fréquentation importante, mais nettement inférieure selon Aylo, le géant canadien qui édite le site pornographique, qui évoque plutôt un trafic d'environ 32 millions de visiteurs.

La différence est de taille, puisque le chiffre avancé par l'UE confère à Pornhub le statut de « très grande plateforme en ligne » (VLOP), lui imposant ainsi des obligations dans le cadre du DSA. Au menu : de nouvelles responsabilités en matière de retrait des contenus illégaux, la mise à disposition éventuelle d'une base de données publicitaire accessible au public et des exigences strictes sur la vérification de l'âge. De quoi faire grincer des dents chez Aylo, qui se débat déjà contre ce type de régulation depuis quelque temps déjà.

Une industrie qui ne veut pas se laisser faire

L'éditeur canadien a donc déposé un recours auprès du Tribunal de l'Union européenne le 1er mars dernier, expliquant au passage : « Nous pensons que la Commission européenne a commis une erreur dans son calcul du nombre de nos utilisateurs ». Et, la justice va devoir réagir rapidement, car le DSA entre pleinement en vigueur le 20 avril, soit dans un peu plus d'un mois. Pour rappel, les plateformes qui ne prendront pas les mesures nécessaires s'exposent à des amendes pouvant aller jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires global.

Aylo n'est pas la seule entreprise de son secteur à contester les chiffres avancés par l'UE. Technius et WebGroup Czech Republic, qui possèdent respectivement Stripchat et XVideos, sont également concernés et ont engagé une action en justice semblable. Reste à voir si, comme Apple et Microsoft, ils obtiendront gain de cause. De l'autre côté du ring, un porte-parole de la Commission européenne a déclaré à la BBC qu'elle « soutient pleinement ses calculs concernant le nombre d'utilisateurs de Pornhub et de Stripchat ».

Après la bataille législative, c'est bel et bien la confrontation juridique qui prend le relais.

Source : BBC