La séparation de SuperHeavy et Starship, un moment crucial du décollage. © SpaceX
La séparation de SuperHeavy et Starship, un moment crucial du décollage. © SpaceX

La préparation touche à sa fin, SpaceX n’attend plus que l’autorisation pour décoller ce jeudi 14 mars pour un troisième essai en vol de son gigantesque lanceur Starship-Superheavy. Les équipes auront à cœur de confirmer leurs progrès du deuxième lancement, et tenteront d’aller plus loin. La NASA regarde...

Quelle que soit la manière dont ce troisième essai de Starship se terminera, le spectacle sera au rendez-vous. Car il s’agit ni plus ni moins que du plus grand et plus puissant lanceur au monde, avec ses 120 mètres de haut et ses 5 000 tonnes sur la balance. Après la conclusion de l’enquête sur le deuxième vol, la fusée est assemblée, et son système de destruction automatisé est déjà en place : il ne reste plus qu’à recevoir l’autorisation officielle pour ce nouveau décollage d’essai. SpaceX a d’ores et déjà préparé le terrain et la fenêtre de tir est pour l’instant prévue ce jeudi 14 mars à 12 h 30 (Paris). Si le compte à rebours est retardé, les équipes disposeront de deux heures pour faire décoller Starship, sans quoi il faudra reporter.

En route pour de nouvelles améliorations

Les améliorations sur ce troisième décollage en un an sont nombreuses. D’abord sur les installations au sol, qui sont désormais plus puissantes et plus résistantes. De nouveaux réservoirs permettent de remplir les deux étages (Superheavy, qui fait décoller l’ensemble, puis Starship) en seulement 40 minutes avec du méthane liquide et de l’oxygène super-refroidi. Le reste des installations a de nouveau été renforcé, et les équipes n’ont pas compté leurs heures pour tester et tester encore les différents équipements, comme le système de déluge d’eau.

Le booster Superheavy B10 qui va voler jeudi dispose lui aussi de plusieurs nouveautés, certaines prévues depuis sa conception (comme une amélioration du contrôle d’orientation de la poussée des moteurs) et d’autres mises en place après l’explosion lors du vol n°2. En particulier, SpaceX a travaillé à pouvoir mieux contrôler les flux dans les réservoirs pour rallumer les moteurs afin de freiner l’étage et de le ramener se poser sur Terre. Enfin, le Starship SN28 ne fait pas exception, avec des améliorations côté moteurs et réservoirs, un revêtement amélioré pour que ses tuiles thermiques tiennent mieux et un système fonctionnel pour tester la future éjection de satellites Starlink.

Starship S28, au-dessus de son booster lors du dernier essai de compte à rebours fictif. © SpaceX
Starship S28, au-dessus de son booster lors du dernier essai de compte à rebours fictif. © SpaceX

Et en route pour l’océan Indien !

Tout comme les derniers essais, ce vol de Starship n’est pas tout à fait orbital, il vise une trajectoire qui ne lui permettrait dans aucun cas de faire un tour de la Terre (250 x 50 km environ). Et quand bien même il n’exploserait pas en chemin vers l’espace, il est prévu de manœuvrer Starship lorsqu’il sera au-delà de la ligne de Karman (100 km). D’abord à l’intérieur, une démonstration est prévue pour montrer à la NASA un transfert des ergols entre deux réservoirs en impesanteur. Mais aussi et surtout, il est prévu de rallumer les moteurs raptors dans des conditions de vol orbital pour freiner Starship et l’amener à traverser de façon contrôlée l’atmosphère pour se poser, si possible en douceur, dans l’océan Indien.

S’il est peu probable que SpaceX réussisse absolument tous les objectifs lors de ce nouvel essai, seulement quatre mois après le précédent, le but est avant tout de montrer et valider les progrès avec les différents véhicules. Le rythme s’accélère... Ce vol sera-t-il réussi ?

Source : Ars Technica