Le Texas a mis en place une nouvelle façon de noter son test scolaire annuel, le STAAR. L'humain est maintenant accompagné de l'IA pour évaluer les élèves !
Les IA génératives comme ChatGPT ont très vite inquiété au niveau scolaire pour leur capacité à effectuer les travaux des élèves à leur place. Mais l'intelligence artificielle peut aussi passer de l'autre côté de la table, et être utilisée par le système éducatif. C'est ce qu'il se passe au Texas, où les autorités ont mis en place un nouveau système de notation de l'examen dit du STAAR, examen qui évalue annuellement le niveau des élèves allant du CE2 au lycée en mathématiques, en sciences, sciences humaines, ainsi qu'en lecture et écriture. Système nouveau qui intègre l'IA !
Un travail partagé entre l'IA et l'humain
Le Texas pense pouvoir apporter du neuf grâce à l'intelligence artificielle. Cet état du sud des États-Unis a en effet modifié en profondeur son examen du STAAR, pour réduire son aspect de QCM en y intégrant beaucoup plus de questions ouvertes.
Un choix qui, malheureusement, demanderait beaucoup plus de travail humain, et ferait augmenter les coûts. Ce qui a poussé l'administration à se tourner vers l'IA, pour mettre en place un système de notation hybride. À l'avenir, toutes les questions ouvertes seront corrigées par des IA, puis, en seconde lame, un quart de ces questions seront revues par des professeurs humains. De plus, toute copie que l'IA n'aura pas comprise, ou dont la correction affichera un niveau de « confiance basse », sera aussi redirigée vers les professeurs.
Avec cette nouveauté, la Texas Education Agency affirme ainsi avoir fait baisser le nombre de correcteurs pour ce test, passant de 6 000 l'an dernier à seulement 2 000 cette année. L'état espère pouvoir de cette manière économiser 15 à 20 millions de dollars chaque année.
Une machine avec des limites ?
Pour autant, certains responsables locaux de l'éducation estiment qu'il y a des limites à ce système. « L'écriture est une compétence particulière » rappelle ainsi au Hood County News le directeur de l'école Grandbury, Jeremy Glenn. Ce qui le fait encore douter de la capacité de l'IA « à interpréter et noter le travail de création littéraire d'un élève. »
Il note par ailleurs des disparités importantes entre les notes attribuées par les êtres humains et celles rendues par l'IA. « D'après ce que nous avons constaté jusqu'à présent sur un échantillon limité, les étudiants échouent beaucoup plus souvent lorsqu'ils sont notés par l'IA que par un correcteur humain » explique le pédagogue.
Même son de cloche du côté du directeur de l'école Round Rock, Hafedh Azaiez, interrogé par le Texas Tribune. Il craint ainsi que la « machine manque certaines choses qu'un être humain ne peut pas manquer. » Les élèves ou les parents dubitatifs pourront dans tous les cas toujours demander un réexamen, que ce soit de la correction humaine ou de celle menée par l'IA, et ce, moyennant le versement de 50 dollars. Une somme qui est remboursée si la note est finalement revue à la hausse.
10 octobre 2024 à 16h55
Source : France Info, The Verge, Texas Tribune, Hood County News