Les temps d'attente dans les aéroports, jamais très agréables, pourront être grandement réduits à l'avenir grâce à l'identification biométrique.
En plein été, il peut arriver que l'on passe plus de temps à faire la queue à l'aéroport qu'en vol. La faute aux contrôles de sécurité, d'immigration et autres formalités à effectuer, si vous louez une voiture par exemple. Fort heureusement, la pandémie de Covid-19 a aidé à accélérer la diffusion de systèmes sans contact dans l'aérien, et l'objectif d'un traitement biométrique qui puisse se faire lors de contrôles de sécurité, au moment de l'enregistrement ou lors de passages à l'immigration, devient réaliste. De quoi réduire les temps d'attente avec une efficacité avérée.
Les voyageurs sont ouverts à la biométrie, du moment qu'elle leur fait gagner du temps
Les premiers résultats sont déjà très prometteurs. Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), 88 % des passagers ayant déjà utilisé une solution biométrique dans un aéroport ont fait part de leur satisfaction. 75 % des voyageurs sont même prêts à troquer leurs passeport et carte d'embarquement conventionnels pour un processus biométrique.
La principale motivation, c'est celle qui consiste à gagner du temps et à éviter les tracas de files d'attente qui peuvent parfois paraître interminables. Trois passagers sur dix préféreraient, par exemple, effectuer les procédures d'immigration avant même d'arriver à l'aéroport, comme on peut par exemple procéder à son enregistrement en ligne, à l'aide de son smartphone, généralement 24 heures avant le départ de son avion.
Il est ainsi possible d'imaginer présenter un seul document d'identification (imprimé ou sur son smartphone), qui puisse permettre au système de l'aéroport de vérifier automatiquement et en toute sécurité l'ensemble des données. La compagnie aérienne EasyJet a récemment imaginé un contrôle du passeport par un système à pulsations cardiaques et biométriques, qui équiperait l'aéroport du futur.
Derrière les avantages, des doutes subsistent quant à l'utilisation des données personnelles biométriques
Plusieurs fournisseurs de solutions d'identité numérique travaillent sur ces questions. L'entreprise paneuropéenne Signicat (qui travaille déjà avec PSA, Sopra Steria, Allianz ou encore Santander) en fait partie. Elle nous explique que derrière les avantages légitimes, il reste tout de même des préoccupations – logiques – sur l'utilisation des données biométriques.
Selon l'enquête de Signicat, « les plus grandes inquiétudes sont la perte de données en raison de failles de sécurité ; qui a accès aux données et les craintes générales concernant le traitement et le stockage des informations personnelles ». Cette crainte autour de la sécurité des données ne se limite d'ailleurs pas à l'aérien. Le secteur bancaire et le monde de la santé font aussi l'objet d'importantes préoccupations.
La réglementation est censée atténuer aussi bien les risques que les craintes. Les citoyens de l'Union européenne ne sont pas les moins bien lotis, le Vieux Continent restant le modèle planétaire en matière de protection des données personnelles. Mais dans d'autres régions du monde, les choses sont plus compliquées. Grâce à la technologie biométrique et sans contact, « les temps de files d'attente interminables et les processus frustrants de vérification d'identité pourraient bientôt appartenir au passé », croit en tout cas Signicat.