© Pierre Crochart pour Clubic
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Ce mardi 12 septembre au soir, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) a demandé à Apple de retirer provisoirement du marché son iPhone 12 pour des émissions d'ondes trop importantes. Mais avant le mobile à la pomme, d'autres ont connu ce sort funeste.

C'est une décision qui fera date, qui plus est en pleine présentation des iPhone 15 et de l'Apple Watch Series 9, en ce qu'elle frappe un iPhone commercialisé en 2020 et une marque surpuissante, en l'occurrence Apple. En effet, l'ANFR lui a demandé de retirer l'iPhone 12 du marché français à compter du 12 septembre 2023.

La firme peut aussi procéder à une mise à jour logicielle qui remettra le terminal dans les clous de la réglementation sur la limite de débit d'absorption spécifique (DAS), autrement dit l'exposition du public aux ondes électromagnétiques dégagées par le mobile. Si cette décision fait le tour des médias, elle est pourtant loin d'être inédite dans le petit monde du smartphone.

Des émissions d'ondes non conformes à la réglementation en France

Trois ans après sa sortie, l'iPhone 12 a été épinglé pour un DAS « membre » (mobile collé à un membre du corps, lorsqu'il est tenu à la main ou dans la poche du pantalon) bien supérieur à la limite réglementaire de 4 W/kg, avec une valeur mesurée à 5,74 W/kg. Les valeurs de DAS « tronc » (smartphone porté près du tronc, dans un sac ou une poche de veste) étaient en revanche conformes, donc sous la limite des 2 W/kg.

L'heure de la vérif' : l'iPhone 12 est-il retiré du marché ? On a la réponse !

Attention, si certains ont pu vous annoncer que l'iPhone 12 allait être retiré du marché, cette information n'est pas tout à fait exacte. En effet, depuis le 12 septembre 2023, ce modèle n'est tout simplement plus en vente au sein de la boutique d'Apple, hasard ou coïncidence. Il ne pourra donc pas faire l'objet d'un rappel de la part du fabricant, mais devra recevoir une mise à jour logicielle. Les autorités lui laissent 15 jours pour se mettre en conformité.

La sanction de l'ANFR n'est en tout cas pas inédite dans la forme, mais elle concerne pour la première fois un iPhone. Jamais un appareil de la marque à la pomme n'avait encore été épinglé, et les contrôles de l'iPhone 13, toujours en vente, sont en cours. On imagine qu'Apple devrait faire en sorte de contenir les ondes électromagnétiques sous la limite réglementaire pour s'éviter une nouvelle mauvaise publicité.

© Pierre Crochart pour Clubic
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Avant l'iPhone 12… 42 autres smartphones ciblés par l'ANFR

Avec l'iPhone 12, ce sont désormais 43 téléphones portables qui ont été retirés du marché hexagonal, ou dont les fabricants ont procédé à l'ajustement de leur DAS par le biais d'une mise à jour logicielle. En fin d'année dernière, l'ANFR avait prononcé une amende de 7 500 euros à l'encontre de Samsung pour un Galaxy Z Flip qui présentait un DAS « tronc » de 2,502 W/kg. Le constructeur sud-coréen s'était alors plié à la décision de l'agence en déployant une mise à jour corrective.

Parmi la quarantaine d'autres smartphones qui ont fait l'objet d'un retrait ou d'une mise à jour logicielle à la suite d'une sanction, on retrouve les modèles suivants :

  • Razer Phone 2 (retrait du marché, rappel des modèles vendus) ;
  • Huawei Honor 8 (mise à jour) ;
  • Wiko View (mise à jour) ;
  • Xiaomi Redmi Note 5 (mise à jour) ;
  • Nokia 3.1 (mise à jour) ;
  • Xiaomi Redmi 7 (mise à jour) ;
  • Xiaomi Mi Note 10 (mise à jour) ;
  • Nokia 7 Plus (deux mises à jour + sanction financière) ;
  • Samsung Galaxy Note 10 Plus (mise à jour) ;
  • Xiaomi Redmi Note 9 Pro (mise à jour) ;
  • OnePlus 7 Pro (mise à jour) ;
  • Logicom Le Pulse (mise à jour + sanction financière) ;
  • Xiaomi Poco X3 (mise à jour + sanction financière) ;
  • Motorola Edge (mise à jour + sanction financière).

Plusieurs associations, comme Alerte Phonegate, regrettent l'allongement des délais entre la sortie des appareils et le prononcé des sanctions. Les amendes administratives prononcées par l'ANFR (souvent d'un montant de 7 500 euros) ne sont probablement pas suffisamment dissuasives et ne font pas peser la pression nécessaire sur les constructeurs. Mais la sortie du ministre Jean-Noël Barrot ce 12 septembre, qui a fait pression sur Apple pour une mise à jour au plus vite des iPhone 12, pourrait changer la donne à l'avenir.