© Matthieu Legouge pour Clubic
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Fruit du partenariat entre B&O et Microsoft, le Beoplay Portal est un ambitieux casque qui fait la promesse de nous suivre partout et tout le temps, jusque dans nos sessions de jeu. Pour autant, concevoir un casque gaming avec toutes les fonctions d’un casque nomade à réduction de bruit active n’est certainement pas une chose aisée.

Les plus
  • Un son riche et détaillé ...
  • Application complète et intuitive ...
  • Connectivité pleinement polyvalente
  • Léger et confortable dans l'ensemble
  • Design magnifique et assemblage remarquable
Les moins
  • ... Suivant le mode de connexion
  • ... Non sans problèmes de fonctionnement
  • Usage confus (et imprécis) des commandes avec double affectation
  • Autonomie un peu courte pour un usage gaming
  • Une ANC efficace, mais loin des meilleures

Commercialisé à un prix similaire à la Xbox Series X, le Beoplay Portal est un casque gaming haut de gamme, « hybride » et particulièrement polyvalent. À vrai dire, rares sont les casques dits « gaming » à proposer de telles options et fonctionnalités, tout en arborant un design chic et raffiné. Sur ce point, l’offre de B&O est clairement inédite. La question qui se pose est toutefois de savoir si un casque qui mêle usage hi-fi, communications, nomadisme et qui transpose tout ceci au gaming n’en perd pas son essence. Pour la faire courte : le Beoplay Portal est-il vraiment taillé pour nous accompagner en toutes circonstances ?

Bang & Olufsen Beoplay Portal : la fiche technique

  • Transducteurs : 2 x 40 mm
  • Réponse en fréquence : 20 Hz – 22 kHz
  • Impédance : 24 Ohms
  • Sensibilité : 95 dB à 1 kHz/1 mW
  • Connectivité : Bluetooth 5.1, USB-C, mini-jack 2,5 mm et via adaptateur wireless Xbox
  • Codecs : SBC, AAC, apt-X Adaptive
  • Microphone : 4 x MEMS dont 2 dédiés à l'ANC
  • Spatialisation : Dolby Atmos pour casque (licence incluse)
  • Autonomie : entre 12 et 24 heures
  • Accessoires : câble USB-A vers USB-C (1,8 m) et mini-jack (1,25 m)
  • Autres : réduction de bruit active, connexion multipoints, Google Fast Pair, Microsoft Swift Pair, Made for iPhone (MFi)
  • Poids : 282 grammes
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à 499 €

Sur le papier, le Beoplay Portal s’annonce comme un casque sans concession. Jugez plutôt la longueur de la fiche technique, peu banale pour un casque dit « gaming », tout autant que sa vaste compatibilité puisqu’il fonctionne aussi bien en filaire (mini-jack et USB-C) qu’en wireless via Bluetooth, mais aussi via le protocole sans-fil Xbox. Une polyvalence extrême et pléthore de fonctionnalités, qui demandent néanmoins d’investir une belle somme.

Un casque élégant à l’assemblage impeccable

Raffiné, c’est le mot qui décrit sans doute le mieux ce Beoplay Portal, à mille lieues du design de la majorité des casques gaming. Construit sur la base des H9 et HX, il s’agit sans conteste d’un produit luxueux qui ne rompt pas un seul instant avec l’image de marque de Bang & Olufsen.

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Sobre et élégant, il dégage une impression de qualité très satisfaisante. Son assemblage est sans faille aucune, tout comme les matériaux choisis qui correspondent naturellement à cette gamme de prix relevée. Entre le cuir d’agneau utilisé pour les coussinets (détachables), l’aluminium anodisé, les différents tissus et plastiques, B&O signe un casque à la conception extrêmement qualitative, qui procure un confort appréciable. En revanche, B&O n’est pas des plus généreux en ne fournissant aucun accessoire autre que les câbles mini-jack et USB. Nous aurions bien aimé voir une boite, ou une pochette, de transport vu le tarif.

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Il y a toutefois quelques points, bons et moins bons, à soulever à propos du confort. Notamment le point de pression sur le sommet du crâne qui se fait ressentir malgré la légèreté du casque, ce qui peut devenir gênant durant un port prolongé. Le rembourrage en mousse sous l’arceau gagnerait à être un peu plus épais.

Les oreillettes, suffisamment larges, ont quant à elle le défaut d’être rondes, et non ovales. Dans mon cas, elles exercent une pression plus intense au-dessus de l’oreille. Globalement, la sensation de confort est bonne, mais ces quelques points ternissent légèrement le tableau.

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Enfin, les oreillettes s’adaptent assez bien à différentes morphologies grâce à un réglage en hauteur assez ample et à de légers mouvements sur l’axe vertical. On apprécie également leur rotation sur 90° pour un port autour du cou sans aucune gêne.

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Commandes : une ergonomie délicate

Alors que l’ergonomie mécanique du casque est bonne dans l'ensemble, c’est autre chose lorsque l’on se penche sur le sujet des commandes et fonctionnalités du Beoplay Portal. À vouloir tout faire, il en devient complexe à l’usage et génère même une certaine frustration. L’approche est délicate, puisqu’il s’agit de réunir une variété de commandes assez larges, d’un côté pour un usage nomade en Bluetooth et d’un autre pour un usage gaming.

Le Beoplay Portal demande quelques efforts pour être dompté. Entre les commandes gestuelles et les glissières tactiles qui changent d’affectation selon le type de connexion sans-fil, ainsi que les diverses fonctionnalités qui y sont liées, on s’y emmêle vite les pinceaux et on ne sait pas toujours ce que l’on fait avec précision.

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En Bluetooth, on se retrouve avec les fonctions d’ajustement de la réduction de bruit et le réglage du volume sur les glissières gauche et droite. Avec la connexion Xbox Wireless, la glissière tactile gauche prend la fonction de balance entre le volume du jeu et du chat. Idem pour les commandes tactiles (heureusement paramétrables) qui changent également de fonction dans ce cas de figure.

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L’usage tactile des commandes et glissières n’est d’ailleurs pas facilité. Les gestes involontaires sur la surface métallique des oreillettes ne sont pas rares, alors que les glissières ne donnent aucun retour sur l’action effectuée, si bien que l’on ne sait jamais comment l’on a ajusté l’ANC, ou le volume entre le chat et le jeu. Ajouté à cela un fonctionnement capricieux du tactile, tout comme les difficultés que l’on rencontre parfois pour connecter un nouvel appareil, pour vite finir par un usage quotidien frustrant.

L’application Bang & Olufsen

Heureusement, l’application compagnon Bang & Olufsen permet de gérer toutes ces fonctionnalités, de manière simple et intuitive, avec une bascule entre Bluetooth et Xbox, sans oublier qu’elle fonctionne également lors d’une utilisation filaire. Elle souffre cependant de plusieurs écueils qui, une fois de plus, peuvent rendre l’usage pénible.

Outre le fait de devoir obligatoirement disposer d’un compte Bang & Olufsen pour utiliser l’application, le principal reproche que nous pouvons lui faire concerne les soucis de connexion fréquents pour démarrer l’application et l’associer au casque. Votre Xbox est démarrée, l’adaptateur Xbox Wireless est connecté à votre PC, un autre smartphone sur lequel est associé le casque est à proximité ? Alors l’application aura un mal fou à détecter le casque, quand bien même il est bel et bien associé et reconnu par votre smartphone !

En revanche, il faut bien avouer que l’application est quasi indispensable pour pallier au manque d’ergonomie des commandes et gérer d’autres options et fonctionnalités. C’est regrettable dans un sens, car utiliser une application rend logiquement l’usage beaucoup moins spontané, mais d’un autre côté il serait bien dommage de s’en passer.

Entre les ajustements du volume, de l’ANC, les paramètres d’égalisation, ou encore la personnalisation des gestes tactiles, l’application se montre essentielle pour exploiter pleinement le Portal. Nous ne sommes toutefois pas encore à l’abri de différents bugs, comme nous l’avons constaté lors de ce test avec un ANC qui « déraille » dès lors que nous utilisons la connectivité Xbox Wireless.

Une autonomie un peu juste

L’autonomie annoncée par le constructeur se vérifie bien en pratique. La batterie a tenu quasiment 12 heures via la connexion Xbox Wireless. Précisons que B&O annonce 24 heures si l’on utilise uniquement le Bluetooth avec la réduction de bruit active. Pour un usage nomade, c’est suffisamment endurant.

En revanche, pour une utilisation gaming, on reste un peu sur notre faim. Le Beoplay Portal est en dessous la moyenne ici, mais il faut garder en tête que l’autonomie a ici été évaluée avec la réduction de bruit active. Celle-ci n’est pas toujours pertinente pour jouer, certains joueurs préféreront placer le curseur sur « Neutre » ou alors activer l’option « Transparence » qui offre un retour son du micro. Dans ces deux cas de figure, le Portal gagnera quelques heures d’autonomie.

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Quant au temps de recharge, il demande tout de même trois bonnes heures pour passer de 0 à 100 %. Heureusement, le casque fonctionne aussi en USB-C. Néanmoins, pas de mode passif, il lui faut donc de la batterie pour fonctionner en mode filaire.

Un son qui vaut le détour, surtout en filaire

Le Beoplay Portal montre du potentiel lorsqu’il s’agit d’écouter de la musique en mode filaire. On reconnait bien là la signature légère des casques B&O avec un son équilibré, quoique légèrement chaleureux par défaut, sans égalisation. Le Portal brille avec tous les genres musicaux, il se montre toutefois particulièrement bon sur les voix en mettant un peu plus en avant les médiums.

La restitution des basses n’est peut-être pas la meilleure, mais les paramètres d’égalisation viendront aider ceux qui recherchent un son plus incisif. Hélas, l’activation de l’ANC ne se fait pas sans ébranler la restitution et provoquer un certain déséquilibre, notamment en donnant un coup de boost bien audible aux basses.

Avec la connexion Xbox Wireless, on distingue un phénomène similaire, si ce n’est que cette fois-ci c’est le manque de basses, et d’aigus, qui est perceptible. Cela débouche sur une sonorité moins agréable à l’oreille et un manque de « pèche » pour une expérience vidéoludique où l’on s’attend généralement à une immersion sans faille. Les paramètres d’égalisation vont permettre de combler en partie ce manque, mais sans parvenir à nous donner ce que le Portal est capable d’offrir en filaire.

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Enfin, la spatialisation est loin d’être mauvaise en utilisant la licence Dolby Atmos fournie avec le Portal. Le positionnement dans l’espace gagne effectivement en précision une fois le Dolby Atmos activé. L’immersion est renforcée dans certains titres, on pense bien sûr aux FPS, et n’est pas sans intérêt pour visionner des films ou écouter de la musique, notamment grâce aux réglages accessibles via l’application Dolby Access.

ANC efficace, jusqu’à un certain seuil

B&O possède déjà un certain bagage dans l’univers des casques nomades à réduction de bruit active. Le fabricant danois opte pour une ANC dynamique, en s’appuyant sur quatre micros pour isoler les bruits environnants.

Bien que l’ANC n’est pas vraiment pertinent pour jouer depuis son salon, c’est toute autre chose pour un usage nomade. Dans ces conditions, il ne se montre clairement pas parmi les plus efficaces du marché. Les bruits sont filtrés jusqu’à un certain seuil, ce qui rend l’écoute bien plus agréable dans la rue ou les transports en commun. Les bruits les plus graves ont toutefois du mal à être filtrés efficacement. Les sons de moteurs, par exemple, sont atténués, mais non pas supprimés. L’ANC est toutefois loin d’être superflu, quand bien même son efficacité n’est pas exceptionnelle.

Une captation vocale claire, mais imprécise

Le caractère nomade et lifestyle de ce casque oblige clairement à se passer d’un micro perche, quand bien même celui-ci serait amovible, ou rétractable, comme le proposent certains casques gaming qui misent aussi sur la possibilité d’être utilisé en nomade.

Le B&O se contente donc d’une « perche virtuelle » grâce aux micros embarqués dans ses oreillettes. Il est certain que les références se voulant hybrides vont de plus en plus adopter ce mode de fonctionnement et faire une croix sur le micro perche ; Logitech a d’ailleurs déjà franchi le pas avec son G435.

Le Beoplay Portal offre toutefois une qualité de restitution bien supérieure à ce dernier, d’abord car les bruits de fond sont correctement filtrés. Pour une utilisation sur smartphone, en particulier pour les appels, le Portal offre une restitution vocale parfaitement claire et intelligible. Néanmoins, ses qualités ne sont pas à la hauteur d’un micro sur perche que l’on trouve sur de « véritables » casques gaming.

Bang & Olufsen Beoplay Portal : l'avis de Clubic

Pour une première incursion dans l’univers gaming, Bang & Olufsen a fait preuve d’une grande ambition, trop grande sans doute pour parvenir à rendre une copie pleinement maîtrisée.

On se réjouit d’utiliser de mettre la main sur ce Beoplay Portal, et de l’utiliser partout et tout le temps grâce à sa polyvalence extrême, ses matériaux de choix, son esthétique premium, et bien sûr, car l’on sait ce que B&O a à nous offrir en matière de son. Puis on s’exaspère devant un usage quotidien par trop confus et non sans désagrément, avec des passages répétés et obligatoires par l’application, des commandes peu intuitives et précises, des problèmes de connexion, et un son inégal entre mode filaire et wireless.

Oui, le Beoplay Portal a beaucoup à offrir, bien plus qu’un simple casque gaming avec une connectivité exemplaire, et pléthore de fonctionnalités. Pour cette raison, il est clairement unique en son genre. Néanmoins, la facture est salée et les performances attendues dans le cadre d’un usage vidéoludique ne sont pas vraiment au rendez-vous. La captation vocale est inférieure à bien des casques dédiés au jeu, tandis que la restitution sonore laisse à désirer en wireless sous Xbox et PC.

Conclusion
Note générale
7 / 10

L’idée derrière le Portal est louable et très encourageante. Mieux vaut mettre le prix dans un seul casque polyvalent et de grande qualité, plutôt que d’avoir plusieurs casques suivant l’usage. Hélas, le Beoplay Portal rate le coche pour devenir le casque « hybride » idéal, en raison de performances audio contrastées, d’une utilisation laborieuse au quotidien et d’un potentiel diminué pour un usage gaming comparativement à un modèle dédié.

Les plus
  • Un son riche et détaillé ...
  • Application complète et intuitive ...
  • Connectivité pleinement polyvalente
  • Léger et confortable dans l'ensemble
  • Design magnifique et assemblage remarquable
Les moins
  • ... Suivant le mode de connexion
  • ... Non sans problèmes de fonctionnement
  • Usage confus (et imprécis) des commandes avec double affectation
  • Autonomie un peu courte pour un usage gaming
  • Une ANC efficace, mais loin des meilleures
Sous-notes
Design et confort
9
Microphone
7
Qualité audio
8
Autonomie
6
Polyvalence
10
Meilleurs prix