Le Centre note que certaines catégories de français semblent peu concernés par le numérique. De même, des facteurs sociaux ou culturels (durée des études) sont autant de paramètres qui ont pour effet d'accroître la fracture numérique. Selon le rapport, il y aurait donc 3 fossés.
Tout d'abord, seulement 16,9 % des plus de 75 ans disposent d'un ordinateur et 15 % d'entre eux ont une connexion Internet. Ce « fossé générationnel » laisserait les personnes âgées en marge des nouvelles technologies.
Autre point soulevé, les personnes les plus démunies sont, en moyenne, moins bien équipées en matériel informatique. Ainsi, 34 % des faibles revenus (touchant entre 150 et 999 euros par mois) disposent d'un ordinateur à domicile. Enfin, seulement 28,2 % des individus de cette catégorie ont une connexion Internet. Même si les FAI semblent avoir encore du travail à réaliser sur l'élaboration de leurs tarifs sociaux, le Centre d'Analyse fait des propositions.
Concrètement, il préconise d'abaisser les tarifs sociaux d'accès à Internet (actuellement autour de 20 euros) grâce au « renforcement de la concurrence ou soit via la mise en place d'un tarif social de l'Internet à haut débit ». Ainsi les tarifs sociaux proposés par les opérateurs ne seraient pas avantageux car ils ne concernent que les grandes villes : zones dégroupées ou villes câblées (généralement dans le cadre d'un dégroupage partiel).
Malgré les récents mouvements en matière de tarification sociale, notamment de l'Autorité de la concurrence, le rapport insiste également sur la faiblesse des offres Double-play sur le marché français (considérées comme peu diversifiées et peu concurrentielles). Idem pour les abonnements à Internet seul où des exemples seraient à chercher du côté du Canada (9,68 euros par mois) ou du Danemark (13,31 euros).
Enfin, le rapport constate que le niveau d'étude joue dans l'équipement des ménages. Bien que les différences soient moins marquées que sur les autres critères mentionnés, les personnes les moins diplômées (niveau inférieur à un baccalauréat) ont relativement peu accès à un ordinateur (56 % d'entre eux) et à Internet (50,5 %). Le rapport évoque alors l'existence d'un « illettrisme numérique » en France.