Lancée en 2020 pour compléter l’offre haut de gamme de la Freebox Delta par une box plus abordable, la Freebox Pop rompt avec la débauche de fonctionnalités de la Delta et de la Révolution avant elle pour revenir quelque part aux fondamentaux. Et dans la gamme du FAI, c’est aujourd’hui une offre intéressante, sans être dénuée de défauts.
On se souvient de la présentation en grande pompe de la Freebox Delta. Le Freebox Player conçu par Devialet et son enceinte intégrée, la télécommande tactile, le NAS avec plusieurs baies, la télécommande tactile, la télécommande à boutons, la flopée de services inclus, la souffrance de Xavier Niel au moment de soulever le boîtier… Une belle offre qui tirait clairement sur le haut de gamme.
En 2020, Free n’a pas forcément revu sa copie, puisque la Freebox Pop ne remplace pas la Delta. Disons que le FAI a rééquilibré son offre pour proposer une autre box, plus abordable, moins « premium » tout en étant plus moderne que la Révolution vieillissante et moins « cheap » que la Mini 4K. Son nom résume tout quelque part : Freebox Pop, la Freebox populaire qui convient à la majorité des utilisateurs. Est-ce toujours le cas ? Voyons cela de plus près avec ce test !
Freebox Server Pop : un des meilleurs routeurs de FAI, mais pas sans économies
L’offre Freebox Pop se compose de trois boîtiers : le Freebox Server, le Freebox Player et, nouveauté dans l’offre du FAI, un répéteur Wi-Fi. Tous partagent un langage de design simple, efficace et tout en rondeur, et sont emballés dans des cartons recyclés.
Un autre changement bienvenu réside dans la livraison : l’offre donne accès au Player Pop et au répéteur, mais il est possible à la commande de ne pas les recevoir. Cela ne signifie pas que l’offre sera moins chère : simplement, si vous n’avez pas besoin d’un répéteur Wi-Fi et si vous passez déjà par une autre solution pour visionner les chaînes Free - et elles sont nombreuses aujourd’hui - on peut se contenter de recevoir le serveur chez soi.
Design
La Freebox Pop mise sur un design plus consensuel et plus minimaliste que la Freebox Delta. On connaît le goût de Free pour s’attirer les services de grands noms pour ses box « haut de gamme ». La Freebox Révolution avait été dessinée par Philippe Starck, et la Delta portait la signature de Jasper Morrison. Pour la Freebox Pop, Free et son équipe R&D a collaboré avec le studio Ellium et a peut-être trouvé le juste milieu entre ces sommités et le manque de design de la Mini 4K : une forme de palet épurée, avec un renfoncement arrière pour les ports.
On ne pousse ni « Oh » d’émerveillement ni cri d’horreur : c’est un design simple, qui passe partout et qu’on ne ressent pas le besoin de cacher derrière un meuble. Il a d’ailleurs valu à Free un Red Dot Award. La qualité de fabrication et d’assemblage n’est pas non plus remarquable, sans être trop cheap.
Le sommet de la boîte qui brille par sa petite taille est affublé d’un écran OLED et d’un bouton multidirectionnel. Celui-ci permet de naviguer dans les menus et notamment d’afficher la clé Wi-Fi ou un QR code, de redémarrer la box ou encore d’obtenir des informations sur la connexion. Cette Freebox est néanmoins la première depuis la Freebox V4 à ne pas afficher l’heure en façade en permanence. Elle reste assez longtemps à l’écran quand on l’éveille, mais dans tous les cas, il faut se lever pour la voir, et ceux qui ont pris l’habitude de regarder l’heure sur la Freebox vont devoir remettre une pendule au mur.
C’est une simple LED qui occupe la façade, blanche si tout va bien, rouge si la connexion est perdue. Il est impossible de l’éteindre et nous devons d’ailleurs préciser que sur notre modèle qui a été acheté à la sortie de la box en 2020, la diode a rendu l’âme ces dernières semaines. C’est peut-être une bonne raison de ne pas afficher l’heure en permanence.
Le Freebox Server intègre toujours un ventilateur pour refroidir son processeur ARM. Est-ce qu’on l’entend ? En principe, si la box est à bonne distance, il est quasi inaudible. En revanche, lors de journées de grosse chaleur, on a pu sentir sa présence même à une quinzaine de mètres de la box. Là encore, l’âge de notre box peut être en cause.
Connectique et connectivité
On retourne le Freebox Server pour voir ce que l’on peut brancher. Avec une petite surprise désagréable : la Freebox Pop n’intègre que trois ports Ethernet, là où la plupart des concurrents et les autres box de Free en proposaient quatre. En revanche, l'un de ces trois connecteurs permet un débit de 2,5 Gbit/s. On est loin du 10 Gbit/s de la Freebox Delta, mais on rappelle que plusieurs box concurrentes se limitent encore au Gigabit. Un des deux ports 1 Gbit/s est également doté de l’alimentation via Ethernet. En tout, l’offre Freebox Pop offre, sur le papier, un débit descendant (partagé) de 5 Gbit/s et montant de 700 Mbit/s.
La Freebox Pop est toujours destinée aux connexions fibres et DSL, et on retrouve donc les deux prises. En revanche, pour ce qui est de la fibre, le module détachable dépasse de la surface du boîtier et attention si vous devez le manipuler : il peut être brûlant !
Comme la Freebox Mini 4K avant elle, le Freebox Server Pop n’intègre pas de disque dur, et encore moins de baies façon Freebox Delta. Pour utiliser la box en mode NAS ou pour les enregistrements TV, il faudra passer par le port USB 3.0 situé sur le côté. C’est moins élégant, mais après deux ans d’usage comme disque réseau et sauvegarde Time Machine avec un disque dur externe, tout roule.
Le Freebox Server Pop est alimenté par un port USB-C, ce qui n’a pas vraiment de conséquence particulière, même si on s’étonne que ce soit aussi le cas du répéteur Wi-Fi, mais pas du Player Pop qui lui est affublé d’une fiche « classique ».
Parlons du Wi-Fi, justement, pour évoquer le plus gros défaut de cette Freebox Pop côté serveur : Free n’a pas jugé bon de prendre en charge le Wi-Fi 6, réservant cette possibilité à la Freebox Delta. Ça n’est pas la première fois que l’opérateur nous fait le coup : on se souvient de la Freebox Mini 4K dont le Wi-Fi était bridé par rapport à la Révolution.
Au chapitre des petites économies, on pourrait aussi reprocher au répéteur Wi-Fi de ne pas profiter de trois bandes, partageant ainsi la bande passante entre le routeur et le module, ce qui peut entraîner une perte de débit.
En pratique, comme pour le Wi-Fi 6, d’ailleurs, on ne peut pas dire que cela manque cruellement à l’usage. Sur les ports 1 Gbit, on mesure jusqu’à 944,36 Mbit/s en descendant et jusqu’à 678 Mbit/s en montant, des scores proches du maximum permis par ces ports sur l’offre Freebox Pop.
En Wi-Fi, dans la même pièce principale, nous avons pu mesurer jusqu’à 480 Mbit/s en descendant et 454 Mbit/s en montant. C’est en dessous des scores que l’on obtiendrait en Wi-Fi 6, mais on ne peut décemment pas dire que ce soit lent.
Interface et ergonomie
L’interface de la Freebox Pop est bien connue : il s’agit de Freebox OS, une console dont on a loué depuis des années les qualités et la richesse de ses fonctionnalités. Un nouveau venu pourrait trouver le nom galvaudé, mais il décrit assez bien ce qu’est Freebox OS : un vrai petit système d’exploitation de la Freebox, qui pousse la métaphore jusqu’au bout.
La présentation graphique a subi un petit coup de peinture fraîche depuis la sortie de la Freebox Pop, pour s’accorder justement avec son image fun et épurée. En gros, le fond d’écran est plus clair et les fenêtres des différentes applications affichent des couleurs distinctes.
Quand on parle d’un OS, on y est : il y a un bureau, une barre des tâches, des fenêtres et un menu Démarrer pour une box qui prétend pouvoir remplacer un petit NAS pour ses fonctionnalités essentielles. Chaque « application » peut s’afficher en mode fenêtré, en plein écran ou être réduite dans la barre des tâches. Les fenêtres peuvent être déplacées, redimensionnées, il ne manque que leur rafraîchissement en temps réel. Un OS dans l’OS qui, outre le côté cosmétique, a un réel intérêt. Car avec Freebox OS, on peut faire beaucoup de choses, qui dépassent les panneaux de configuration des ports ou du Wi-Fi. Commençons néanmoins par la base !
L’app État de la Freebox permet d’afficher des informations de diagnostic : la version en cours, la durée de fonctionnement, les courbes de débits, l’état d’internet, la température de la box, la vitesse du ventilateur… Tout est visible depuis ce petit panneau de contrôle.
Si on veut passer à l’action, c’est via l’app « Paramètres de la Freebox ». Le module peut être affiché en deux modes : simplifié ou avancé. Si les termes IPv6, DNS Dynamique, DHCP, UPnP IGD vous feraient plutôt fuir, vous pouvez rester dans ce mode où seules les fonctions principales sont accessibles et bien expliquées.
Pour les autres, il y a le mode Avancé, et là tout est configurable à souhait. Le Wi-Fi peut être réglé dans les moindres détails avec des profils distincts pour les deux bandes (2,4 GHz et 5 GHz), le filtrage Mac, la planification du Wi-Fi selon des plages horaires, la gestion des canaux et de la largeur de bandes… Des paramètres avancés permettent d’aller encore plus loin. Il est clair que peu, voire aucune box concurrente ne propose un tel niveau de configuration et cela vaut également pour la gestion des ports, du DHCP, des DNS… Il est difficile de prendre Free en défaut, et même si une infime partie des utilisateurs aura besoin de rentrer dans le détail, on apprécie toujours l’engagement de Free à fournir à ceux qui maîtrisent ces concepts les outils nécessaires.
Freebox OS intègre plusieurs fonctionnalités vraiment pratiques et qui renforcent l’intérêt de la box comme périphérique réseau. D’abord, on l’a dit plus haut, la Freebox Pop peut recevoir un disque dur externe. On peut partager le contenu de celui-ci avec des modules de configuration pour Windows ou macOS, mais aussi l’utiliser à distance via un serveur FTP intégré. Au passage, il est possible d’attribuer à la Freebox un nom de domaine pour accéder à Freebox OS depuis n’importe quel navigateur web. Un explorateur de fichiers permet d’ailleurs de parcourir le contenu du disque.
Là où le FAI se distingue, c’est sur les téléchargements : un gestionnaire est intégré et permet de gérer directement depuis la box des téléchargements HTTP, FTP, Bittorrent ou RSS, puisque ce gestionnaire fait aussi office de lecteur de flux RSS et de Newgroups.
Là encore la liberté de configuration est totale, avec la possibilité d’appliquer différents paramètres de téléchargement (limitation de la bande passante en download ou upload) selon différentes plages horaires. L’ajout d’un téléchargement se fait le plus simplement du monde par copier-coller de l’URL, la box faisant le reste.
Au-delà des paramètres « experts » et de ces fonctionnalités très ciblées, Freebox OS propose aussi quelques outils pour la téléphonie et la télévision, même si on pourra regretter que le répondeur n’en fasse pas partie : seul le journal des appels est accessible depuis Freebox OS. Pour les messages vocaux, c’est par la console de gestion de l’abonnement que l’on passe. Côté télévision, si on ne peut plus regarder la TV depuis l’interface, possibilité qui nécessitait Flash, on peut toujours consulter le guide interactif et programmer des enregistrements, pour ceux qui ont encore cet usage.
Répéteur Wi-Fi et Freebox Connect
Free fournit un répéteur Wi-Fi avec la Freebox Pop. Visuellement, celui-ci ressemble à une version miniature de la box avec une connectique simplifiée au dos puisqu’on trouve uniquement un port USB-C pour l’alimentation et un port Ethernet qui permet de l’utiliser en mode filaire.
Le répéteur s’ajoute simplement à la configuration : un bouton d’association lance la connexion à la Freebox, et une fois installé, tout se fait de manière transparente. Selon l’emplacement des appareils, ils se connecteront à la box directement ou au répéteur.
Tester l’efficacité d’un répéteur Wi-Fi n’est pas chose aisée lorsque l’on est en appartement et nos tests ont surtout été l’occasion de constater que la portée du Wi-Fi de la Freebox est déjà suffisante pour couvrir une surface de 90 m2. Même dans une pièce séparée par deux murs de la box, on conserve un débit descendant jusqu’à 140 Mbit/s, et environ 110 Mbit/s dans le sens montant. L’installation du répéteur ne change pratiquement rien. Notre PC portable de test se cale bien sur la bande 5 GHz du répéteur, comme le montre l’app Freebox Connect, mais le débit reste dans la même fourchette. Évidemment, dans une maison, le répéteur aura sûrement son intérêt.
Freebox Connect a été dévoilée en même temps que la Freebox Pop. Disponible pour iOS et Android, elle permet de consulter l’état des différents composants de la Freebox : Server, Player et répéteurs.
Pour le Server et le ou les répéteurs, il est possible d’afficher la liste des appareils connectés, sur quelle bande (2,4 ou 5 GHz) et leur débit montant et descendant. L’application permet également de gérer différents profils de connexion et de gérer la planification du Wi-Fi et le blocage éventuel d’appareils. On peut enfin réaliser un diagnostic du réseau pour constater des problèmes éventuels concernant la sécurité ou la faible portée de certains dispositifs.
Player Pop et TV
Le Freebox Player Pop était scruté de près. La partie « Player » de la Freebox est au centre de l’offre Freebox depuis les origines, et notamment depuis la « scission » en deux boîtiers. On se souvient avec émotion de la Freebox HD avec sa télécommande en forme de gamepad et ses fonctionnalités parfois improbables. Et évidemment, le Freebox Player de la Révolution avait marqué les esprits par sa richesse fonctionnelle : intégrer un lecteur Blu-ray dans une box d’opérateur en standard, aucun concurrent ne s’y est risqué.
Le Player Devialet de la Freebox Delta a aussi fait parler de lui, mais pas forcément pour les bonnes raisons. Aussi lourd et encombrant qu’ambitieux, ce boîtier mi-décodeur mi-enceinte connectée au son « haut de gamme » n’a pas fait l’unanimité, même parmi ceux qui savaient où le mettre dans leur salon. La faute à un prix trop élevé, des choix technologiques pas forcément pertinents et un positionnement haut de gamme mal pensé. A-t-on vraiment besoin de dépenser 400 euros pour regarder la TV et Netflix ? Le Player Pop apporte la réponse : si on veut.
Car le petit palet noir n’est pas réservé à la Freebox Pop : très vite, il a été proposé comme Freebox Player par défaut de la Freebox Delta, et l’offre a remporté un tel succès que les commandes ont accumulé les retards pendant des mois.
Design et connectique
Sur le plan du design, déjà, il fait moins bas de gamme, en déclinant là encore la forme de la Freebox Pop. On pourrait le comparer à une Mi Box ou même à une Apple TV 4K : c’est un petit palet discret.
La connectique fait dans le classique : un port HDMI, un port Ethernet, une prise antenne pour la TNT, une sortie optique et, bizarrement, pas d’USB-C pour l’alimentation, contrairement au Server et au répéteur. Un point pourra fâcher : le port HDMI est dans le « mauvais sens ».
Deux autres connecteurs sont présents, mais sur les côtés : un port USB 3 pour connecter un disque externe et un slot micro SD. Là encore, il est « à l’envers », et il n’est d’ailleurs pas non plus très simple de pousser une carte SD intégrée pour l’éjecter via le mécanisme. Cela dit, on ne va pas forcément la retirer.
En matière de télécommande, Free nous a un peu tout fait : la télécommande manette qui ne sert jamais vraiment à cet usage, la télécommande en caoutchouc et acier de Starck, et les deux télécommandes de la Delta, tactile ou pas tactile au choix. Ici, on est encore dans la simplicité absolue : il s’agit d’une télécommande tout ce qu’il y a de plus classique. Il y a des numéros de chaînes, des boutons de volume et de lecture, un pavé multidirectionnel et les désormais incontournables boutons de raccourcis.
Notre télécommande est celle fournie avec la box à sa sortie et intègre des boutons Netflix, Prime Video et Free. Depuis, Free a sorti une nouvelle télécommande qui ajoute Disney+ et Canal+. Malin : ça ajoute non seulement deux services, mais ça met aussi le bouton Free, plus gros, en évidence.
Android TV et OQEE : pas toujours OK
Comme la Freebox Mini 4K, le Freebox Player Pop est basé sur Android TV. Néanmoins, là où Free se contentait d’ajouter ses applications à un Android TV « standard » et omniprésent, le Player Pop fait plutôt le nécessaire pour le cacher le plus possible par rapport à la « vraie » interface centrale du boîtier : l’application OQEE by Free.
OQEE est une évolution de l’approche déjà portée par Free avec le Player Delta : proposer sa propre interface TV avec son propre accueil qui donne accès aux programmes sélectionnés pour l’utilisateur, aux replays des différentes chaînes, bref à une sorte de façon hybride de consommer la télé, entre direct et SVOD.
En soi, il n’y a pas grand-chose à redire à cette interface qui n’est ni pire ni meilleure qu’une autre du même genre : on retrouve une philosophie en vogue, celle de proposer à l’utilisateur du contenu en permanence plutôt qu’à le laisser chercher lui-même. On peut aimer être pris par la main de la sorte, ou trouver ça horripilant et regretter les menus de la Freebox Révolution où la TV n’était qu’une fonctionnalité dans une hiérarchie de menus où on naviguait « à l’ancienne » par section : photos, musique, vidéo, fichiers…
Le problème, c’est que cette approche fait doublon avec l’accueil d’Android TV qui est à la base du palier, et auquel on peut toujours accéder avec le bouton home de la télécommande.
Et là, qu’est-ce que l’on voit ? D’autres recommandations, mais pas celle de Free : celle des apps du Play Store comme YouTube ou Disney+. Bref, on a deux systèmes de suggestions qui se chevauchent, et on se demande pourquoi. L’approche de la Freebox mini 4K, qui utilisait les fonctionnalités de TV en direct natives à Android TV, était plus pertinente de ce point de vue. Au moins, on avait tout sur le même écran : Netflix, YouTube, Disney, les programmes en replay… Sans cette couche supplémentaire qui, finalement, n’apporte pas grand-chose, à part permettre à Free de proposer son expérience TV sur d'autres plateformes. Mais cela n'empêchait pas au moins une meilleure intégration des contenus OQEE dans l'accueil d'Android TV.
Tout n’est pas à jeter dans OQEE, cela dit. L’interface de visionnage, par exemple, est plutôt agréable. En deux ans, elle a fait pas mal de progrès par rapport à une première version buguée à outrance et un peu minimaliste. Et on apprécie la rapidité de changement de chaînes et la navigation assez peu intrusive, sans bandeau promotionnel. Un menu de zapping est accessible depuis les touches haut et bas, et une pression vers la droite affiche les programmes à venir sur la chaîne en question. Les programmes peuvent évidemment être mis en pause, mais aussi « rembobinés » depuis le début si la chaîne l’a autorisé.
La section Guide est également plutôt bien faite, avec la possibilité d’afficher les programmes par moment de la journée ou la grille d’un jour en particulier. On aurait aimé aussi filtrer les types de programmes comme le permet la grille de MyCanal.
La section Replay est moins réussie et illustre là encore la dualité entre OQEE et Android TV. Les replays de nombreuses chaînes sont proposés, mais leur interface est souvent plus sommaire que celle de leurs apps sur le Google Play Store, et la sélection de programmes semble succincte sur plusieurs chaînes testées : certains peuvent manquer à l’appel, ou ne pas être à jour dans les épisodes proposés. Bref, si vous voulez rattraper Arte, M6 ou TMC, un conseil : téléchargez les apps pour Android TV !
D’une manière générale, il n’y a pas de quoi s’enthousiasmer des performances du Player Pop, même si elles ne sont pas catastrophiques. L’interface, que l’on soit sur l’accueil d’Android TV ou dans l’application OQEE, n’est pas exempte de délais et même de pauses ou, dans le pire des cas, de plantages purs et simples, heureusement rares. L’expérience est meilleure que celle de la Freebox Mini 4K – faire pire était difficile – mais on reste loin d’une utilisation parfaitement fluide.
Play Store, Google Assistant, Chromecast et Stadia (RIP)
Android TV permet d’accéder à une partie du catalogue du Google Play Store. L’usage le plus évident est de télécharger les applications des différents services de streaming, ce qui est inutile pour certains d’entre eux : Netflix, MyCanal ou Disney+ sont déjà intégrés à la Freebox. MyTF1, 6Play, Arte ou FranceTV sont présents, comme les services musicaux tels que Spotify ou les applications de streaming cloud comme Plex.
Du côté des apps, on peut aller un peu plus loin et installer des applications qui étendent les fonctionnalités de lecture vidéo telles que Plex. Par défaut, Free a préinstallé VLC, dont la version Android TV offre déjà tout ce qu’il faut et lit un grand nombre de formats aisément. Lors de nos tests, nous n’avons pas eu de difficulté à lire des MKV en 1080p. Mieux : VLC gère la bascule automatique dans la fréquence du contenu (50, 60 ou 24 Hz).
Pour les utilisateurs sensibles à cette fonctionnalité, précisons au passage que si Android TV dispose bien de l’ajustement de la fréquence dans ses options vidéo, les applications qui prennent en charge ce réglage sont rares : dans nos tests, Disney+, Netflix, Prime Video ou YouTube sont tous restés en 50 Hz, le réglage par défaut de la box.
Peut-on jouer sur la Freebox Pop ? Techniquement oui : on peut télécharger des jeux depuis le Play Store et associer une manette en Bluetooth (dans notre test une manette Xbox Series X). En pratique ? Les lags ressurgissent et sont tellement gênants qu’ils empêchent de jouer de manière fluide, même sur un petit jeu comme Crossy Road. On n’est clairement pas en présence d’une NVIDIA Shield TV.
En revanche, il y a une alternative qui fonctionne très bien pour la peine, ou du moins qui fonctionnait (ce test a été écrit avant l'annonce) : Stadia ! Le service de Cloud gaming de Google tourne parfaitement sur la Freebox Pop et nous avons pu jouer à Cyberpunk 2077 sur le Cloud sans accroc avec la manette Stadia. Malheureusement, Stadia ne sera plus de ce monde en janvier 2023.
Apple TV 4K : l’autre Freebox Player
Depuis l’été 2021, Free propose une alternative au Player Pop (et accessoirement au coûteux Player Devialet sur l’offre Delta) : l’Apple TV 4K. Pour 2,99 euros par mois pendant 48 mois, soit 143 euros au total, on peut disposer de la box TV d’Apple. Il est possible de payer les mensualités au fur et à mesure ou de régler le reste comptant. Un prix plutôt avantageux d’autant plus qu’il s’agit bien de la dernière version 4K sortie en 2021, équipée d’un processeur A12 Bionic et en version 32 Go. Il a tout de même augmenté de manière significative depuis le lancement où l’offre était à seulement 2 euros par mois pour une Apple TV pratiquement à moitié prix.
Apple TV « version Free » est fournie avec l’application OQEE by Free préinstallée et sans la Siri Remote qui accompagne habituellement la box. En lieu et place, Free fournit une télécommande tierce, forcément beaucoup moins « haut de gamme ». Le boîtier est en plastique, le pavé directionnel n’est pas tactile et la télécommande est alimentée par deux piles plutôt qu’une batterie rechargeable via le port Lightning.
Cela dit, même si elle ne paie pas de mine, cette télécommande Free, qui est en réalité le modèle fabriqué par un certain Universal Electronics, remplit son contrat. Elle se connecte en Wi-Fi et dispose en plus d’un émetteur infrarouge et de boutons de contrôle de la TV (allumage et volume). Elle dispose en plus de boutons absents de la Siri Remote : une touche Guide, qui envoie en un clic à l’EPG de l’app OQEE et deux boutons de changement de chaîne. On a même droit à des touches rétroéclairées activées par un accéléromètre !
Contrairement à un modèle proposé précédemment par Iliad pour son fournisseur suisse Salt, la télécommande intègre un bouton Siri et un micro pour appeler l’assistant vocal d’Apple.
En pratique, l’application OQEE sur Apple TV est très similaire à sa version Android TV, même s’il semble y avoir un petit décalage de versions : quelques changements apportés au Player Pop n’ont pas encore été intégrés à la version tvOS à l’heure où nous écrivons ces lignes.
L’app intègre la même section Replay qui peut avoir son intérêt dans la mesure où certains services comme 6play sont absents de l’App Store. Cela signifie aussi malheureusement qu’il est nécessaire de se contenter de leur ergonomie et de leurs contenus rudimentaires. Pour d’autres comme France TV ou Arte, on trouvera heureusement de vraies applications beaucoup plus complètes.
Quel intérêt d’utiliser l’Apple TV comme Freebox Player ? Déjà, pour les utilisateurs de produits Apple, l’intégration est forcément meilleure. Basé sur Android TV, le Player Pop ne propose aucune compatibilité AirPlay. Et il faut bien l’avouer : malgré son prix beaucoup trop élevé – un peu moins avec l’offre Free – l’Apple TV 4K est beaucoup plus fluide et agréable à utiliser que le Player Pop, à condition évidemment d’avoir investi dans l’écosystème Apple et de s’acquitter d’une somme tout de même non négligeable, alors que le Player Pop est gratuit.
Le choix offert par Free, néanmoins, est plutôt intéressant, d’autant plus que l’application OQEE est aussi disponible sur Android, iOS et elle est présente sur le Play Store Android TV et sur l’App Store pour les Apple TV existantes. On peut donc tout aussi bien utiliser sa Shield TV, sa Xiaomi Mi Box ou sa smart TV comme Freebox Player, ou une Apple TV (4e génération et plus) que l’on aurait déjà dans son installation. La télécommande Free est même disponible sur la boutique de l’opérateur.
Notre avis sur la Freebox Pop
Avec la Freebox Pop, Free revient à ses fondamentaux et propose une bonne offre « pour tout le monde ». Les débits sont excellents, la partie Server est toujours au top avec un Freebox OS aux fonctionnalités dignes d’un petit NAS. Certains choix comme l’absence d’emplacement interne pour disque dur (même un seul !) ou la limitation au Wi-Fi 5 peuvent décevoir et faire préférer l’offre Delta, mais pour 39,99 euros par mois, c’est du solide !
Le bilan est un peu plus mitigé sur la partie Player. L’application OQEE s’est heureusement améliorée depuis son lancement très chaotique, mais on sent des problèmes d’optimisation avec des saccades pas si rares et encore quelques plantages occasionnels. Cela dit, Free a eu la bonne idée de diversifier les moyens d’accéder à son app Oqee : les box Android TV tierces peuvent l’installer et l’offre Apple TV à 2,99 euros par mois propose une alternative intéressante aux utilisateurs de produits Apple. Un contournement malin qui permet de personnaliser son installation et qui rend donc le Player Pop pas si indispensable.