En effet, alors que le fondeur nous avait habitués à fournir des SSD pourvus de contrôleurs maison, la tendance chez Intel est semble-t-il d'avoir recours à un tiers. Et après le contrôleur Marvell de la 510 Series, le constructeur a cette fois choisi une puce SandForce pour sa nouvelle gamme, la série 520. Ainsi, comme les Vertex 3 d'OCZ, le Patriot WildFire, les Corsair Force 3 et Force GT ou le A.DATA 511 Series, le dernier SSD Intel est doté du désormais très répandu SF-2281.
Un contrôleur qui a la fâcheuse réputation de provoquer des instabilités lorsqu'ils sont utilisés comme support du système d'exploitation. SandForce a semble-t-il réglé certains des dysfonctionnements, mais l'image de la marque a fortement souffert des problèmes de jeunesse de son dernier contrôleur. Un choix assez étonnant donc de la part d'Intel qui, au contraire, bénéficie d'une aura très positive dans le domaine du SSD, avec un taux de retour particulièrement faible.
Que faut-il donc attendre de la part de cette nouvelle série 520 en matière de performances et de fiabilité ? Que propose Intel pour se différencier de la concurrence ? Les réponses dans ce test !
Le premier SSD Intel doté d'un contrôleur SandForce
Nous le disions en introduction, exit les contrôleurs maison ou le Marvell 88SS9174-BKK2 qui équipe la série 510, Intel s'en remet, comme beaucoup d'autres, à SandForce et son SF-2281VB1-SDC. Un contrôleur qui a désormais pris place dans la grande majorité des derniers SSD supportant l'interface 6 Gbps. Seuls Crucial et son m4 et Samsung avec son 830 Series font de la résistance.Intel ne s'est toutefois pas contenté d'utiliser tel quel le contrôleur de SandForce et a tenu à ce que ses équipes développent, en partenariat avec celles de SandForce, un firmware spécifique. De quoi éviter les écrans bleus qui émaillent le fonctionnement de certains SSD en SF-2281 ? Lors de nos tests, nous n'avons pas vécu de telles mésaventures, mais nous ne pouvons cependant pas affirmer que ce ne sera jamais le cas, seule une expérience à long terme faisant foi.
Le contrôleur SF-2281. Notez le petit dissipateur ajouté par Intel pour refroidir la puce SandForce.
Le firmware développé conjointement par Intel et SandForce n'apporte pas de réelles nouveautés en ce qui concerne les spécifications du contrôleur. On retrouve donc la compatibilité avec la dernière version du SATA (6 Gbps), les fonctions TRIM et Garbage Collection pour ce qui est de l'usure des puces, le NCQ et le chiffrement des données selon un algorithme AES 256 bits. SandForce oblige, les SSD de la série 520 d'Intel sont capables de compresser à la volée certaines données, augmentant alors les performances du SSD. Nous verrons plus avant les promesses d'Intel de ce point de vue.
Enfin, notez que ce SSD est compatible avec la Toolbox d'Intel, qui permet notamment d'effectuer les Secure Erase ou les mises à jour de firmware directement depuis Windows.
Des puces mémoire performantes
SI le contrôleur est un composant essentiel pour un SSD, les puces mémoires constituent un facteur de performances et de longévité également prépondérant. Ici, on retrouve des puces ONFi de type MLC, ces dernières étant gravées selon un processus en 25 nm. Produite par Micron, elles sont identiques à celles utilisées par OCZ dans ses derniers Vertex 3, ou encore par Kingston dans son HyperX. C'est donc de la mémoire synchrone, celle qui assure les meilleures performances. Voyons ce que promet Intel à ce sujet.Que vaut le nouveau SSD Intel sur le papier ?
La série 520 d'Intel comprend dès son lancement 5 modèles de capacités différentes : 60 Go, 120 Go, 180 Go, 240 Go et 480 Go. Vous noterez que pour chaque SSD, la proportion de mémoire conservée pour les opérations d'over-provisioning et autres artifices visant à limiter l'usure des puces mémoire reste égale à 6,25%, soit ce qui se fait habituellement avec le contrôleur SF-2281. Quelles sont les performances annoncées par Intel pour ses différents SSD, sachant que tous sont pourvus de la même mémoire ?En ce qui concerne les données compressibles, on s'aperçoit que les SSD de plus petites capacités (les modèles 80 et 120 Go) sont logiquement pénalisés au niveau du nombre d'entrées / sorties par seconde. Seuls les modèles au-delà de 180 Go bénéficient des performances les meilleures, même si ces dernières restent nettement inférieures sur le papier à celles d'un Samsung 830 Series, qui revendique 80 000 IOPS en lecture, et 36 000 en écriture sur le modèle 256 Go.
Que se passe-t-il avec des données incompressibles ? Si les débits en lecture ne souffrent pas trop, en écriture en revanche, la chute est impressionnante. Sur le SSD de 60 Go par exemple, le débit en écriture tombe à 80 Mo/s. Nous allons voir lors des tests pratiques si ces chiffres annoncés par Intel sont vérifiés, puisque nous avons pu tester les modèles 60, 180 et 240 Go.
Tests synthétiques et pratiques
Que donne ce SSD face à un logiciel de test comme Everest ? Quels résultats dans des tests pratiques de transferts de données ? Vous trouverez des résultats chiffrés et comparés dans les pages suivantes :Notre avis
En revanche, le firmware spécial développé pour cette série 520 ne sublime pas vraiment le contrôleur de SandForce et le nouveau SSD d'Intel ne se distingue pas vraiment côté performances. Ces dernières restent très bonnes, et le gain est notable par rapport à la série 510, mais elles ne dépassent pas ce qui se fait actuellement sur de nombreux modèles. Que reste-t-il donc à Intel pour se démarquer de la concurrence ? Le prix tout d'abord, et là, difficile de savoir à quoi s'attendre, puisqu'Intel ne nous a fourni que les prix en dollars par quantité de mille : 149 dollars pour le modèle 60 Go, 229 dollars pour 120 Go, 369 dollars pour 180 Go, 509 dollars pour 240 Go et 999 dollars pour le modèle 480 Go. Si l'on table sur une conversion 1 euro = 1 dollar comme cela se pratique beaucoup en informatique, cela reste plus cher que la concurrence. En revanche, Intel a pour lui sa garantie, étendue à 5 ans. De quoi rassurer les éventuels acheteurs ?