Alors que Crucial a récemment commercialisé son M550, le nouveau fer de lance de sa gamme de SSD, la marque a dévoilé la semaine dernière le successeur du plus modeste M500, à savoir le MX100.
A l'époque de la sortie du M500, Crucial avait misé sur l'emploi de puces mémoire gravées en 20 nm pour abaisser le prix de son SSD. Aujourd'hui, le constructeur pousse encore plus loin cette même logique : grâce à des NAND en 16 nm, il propose un MX100 à un prix particulièrement attractif.
Là n'est pas le seul argument de ce nouveau SSD, puisque Crucial a doté son modèle d'entrée de gamme des mêmes finesses que son récent M550, notamment du point de vue de la protection des données. Il ne manquerait plus que ce MX100 se montre performant pour en faire le meilleur choix du moment. L'est-il ? C'est ce que nous allons vérifier ici !
Le MX100, un M550 ou presque
N'attendez pas de ce MX100 de grandes révolutions : ce SSD ressemble très fortement au récent M550. Pourquoi dans ce cas une dénomination assez tranchée rapport aux M500 et M550 ? Probablement parce qu'un M600 aurait été interprété comme plus haut de gamme que le M550, alors que ce n'est pas le cas. Et une référence comme M525, qui suivrait une certaine logique, était sans doute un peu trop alambiquée.En réalité, il n'y a qu'une chose qui différencie le MX100 du M550 : la mémoire vive utilisée. Nous y reviendrons. Pour le reste, nous pourrions réutiliser ce que nous avions écrit pour le M550.
L'aspect général du SSD, tout d'abord, est identique, de la coque aluminium aux dimensions. Le contrôleur -le 88SS9189 de chez Marvell- est également réutilisé dans ce MX100. Toutefois, Crucial a eu la bonne idée de ne pas limiter les fonctionnalités, évitant ainsi de créer une segmentation artificielle entre son modèle haut de gamme, le M550, et son nouveau MX100. On retrouve donc les différentes finesses déjà présentes dans le précédent SSD de la marque. En dehors des traditionnelles prises en charge des commandes TRIM et NCQ, on profite sur ce SSD d'un dispositif complet visant à sécuriser les données de l'utilisateur.
Via un chiffrement matériel AES 256-bits, tout d'abord, mais aussi via le support des spécifications TCG Opal 2.0 et IEEE-1667, ce qui lui assure une compatibilité avec la technologie de chiffrement eDrive de Microsoft depuis le M500. Crucial a aussi reconduit sa technologie RAIN (pour Redundant Array of Independent NAND) dans son MX100, un dispositif également inauguré par le M500. Il protège les données à la manière d'un RAID, avec ici un bit de parité tous les 127 bits. C'est moins bien que le rapport 1 pour 15 que l'on trouvait sur le M500, mais cela occupe moins de place, laissant mécaniquement plus de capacité disponible à l'utilisateur. L'idéal aurait été évidemment d'ajouter de la mémoire dédiée au RAIN. Ce que Crucial n'a pas fait.
Toujours dans l'optique de protéger les données, le constructeur utilise des condensateurs dont le rôle est d'assurer l'alimentation après une coupure de courant, de façon à terminer les écritures en court, à la manière de ce qui existe sur le 730 Series d'Intel. N'attendez toutefois pas de miracle de ce dispositif qui, d'après Crucial, concerne tout au plus 4 Mo de données.
Notez enfin que le MX100 est doté de l'Adaptative Thermal Protection, une technologie qui gère la fréquence de fonctionnement des puces mémoire, afin de réduire leur activité en cas de surchauffe. La température limite fixée par Crucial est de 65°C. Une température que le contrôleur ne devrait pas atteindre, grâce au pad thermique prévu par Crucial, et qui a pour but d'évacuer la chaleur émise vers la coque en aluminium.
Le MX100, premier SSD en 16 nm
Nous l'avons écrit plus haut, le seul élément qui différencie le MX100 et le M550, ce sont les puces de mémoire. Sur le SSD haut de gamme de Crucial, on trouve des NAND MLC gravées en 20 nm, évidemment par Micron, maison-mère de Crucial. Sur ce nouveau MX100, la marque passe à une fiensse de 16 nm, une première sur le marché. Toshiba, Sandisk et Samsung, autres pourvoyeurs de puces mémoire, n'ont pour l'instant fourni que des modules gravés en 19 nm.Pourquoi cette course à la miniaturisation ? Parce que c'est le meilleur moyen d'abaisser les coûts de production, et donc potentiellement le prix de vente. En diminuant la taille du die, vous augmentez leur nombre sur le wafer. Vous produisez alors, en une opération, plus de puces sans dépenser plus. Crucial annonce ainsi pouvoir presser près de 6 To sur un wafer, et prétend même que cette mémoire coûte moins cher à produire que la TLC de Samsung.
Sauf que cette logique commence à trouver ses limites. Les économies ainsi réalisées s'amenuisent au fur et à mesure que la technologie progresse. Et le secteur recherche et développement, nécessaire pour obtenir de tels résultats, est de plus en plus coûteux. Sans parler des problèmes de fuites d'électrons qui apparaissent quand la finesse de gravure augmente. C'est pourquoi les études se portent désormais sur la gravure 3D, mais nous aurons le temps d'en reparler.
Des dies de 16 Go et des modèles sacrifiés
Revenons donc aux puces 16 nm de ce MX100. Là n'est pas leur seule originalité. Crucial a en effet choisi de placer dans ses nouveaux SSD des dies de 16 Go, alors que le M550 dispose de dies de 8 Go, du moins dans certaines de ses déclinaisons. Une décision encore une fois économique : plus de densité, moins de puces à produire, moins de coûts. Ainsi, sur le MX100 128 Go, vous ne trouverez que 4 puces (qui contiennent chacune deux dies de 16 Go).Le passage de 20 à 16 nm n'a, a priori, pas d'influence sur les performances des puces, ni même, à en croire Crucial, sur la longévité de son SSD, qui doit assumer 72 TB d'écriture, soit un flux de 40 Go par jour durant 5 ans. En revanche, ce choix de dies de 16 Go n'est pas sans conséquence pour l'utilisateur.
En effet, un SSD fonctionne comme un RAID de NAND flash. Dans une certaine limite (principalement celle du contrôleur), plus vous disposez de puces, plus vos débits en écriture sont élevés. Le contrôleur étant capable de paralléliser une écriture, cette dernière sera d'autant plus rapide que les supports sont nombreux. En réduisant le nombre de puces dans ses MX100, Crucial a choisi de sacrifier le débit en écriture de son modèle 128 Go et, dans une moindre mesure, de son modèle 256 Go. Seul le modèle 512 Go bénéficie du débit maximal : ces diesde 16 Go ont donc été taillé pour lui, au détriment des deux autres déclinaisons du MX100.
Interrogé par nos soins, les représentants de la marque assument complètement ce parti pris en répondant que ceux qui recherchent les performances en écriture sont les enthousiastes. Ces derniers pourront se tourner vers leur modèle 512 Go, sur lequel Crucial souhaite focaliser l'attention. C'est d'ailleurs ce modèle que le constructeur nous a envoyé.
Les performances
IOmeter est un outil qu'il faut manipuler avec précaution lorsqu'il s'agit de tests de SSD. Ici, nous avons travaillé sur des secteurs et des fichiers de 4 Ko, avec des accès aléatoires à 100% (ce sont ceux qui sollicitent le plus le contrôleur), et selon 2 scénarios différents :- une activité comprenant 25% de lecture, 75% d'écriture ;
- un protocole qui comprend 75% de lecture et seulement 25% d'écriture.
D'après ce logiciel, le MX100 se débrouille particulièrement bien, n'étant battu que par le Samsung 840 Pro dans certains cas, sur le scénario 2.
ATTO donne une autre information quant aux performances du MX100 en lecture et en écriture séquentielle de petits fichiers. En effet, sous la barre fatidique de 4 Ko, les performances sont en-deçà de celles des concurrents présentés ici. Le SSD atteint ensuite rapidement le maximum de ses capacités, qui restent inférieures à celles des M550 et au Vector 150 d'OCZ, mais proches de celles du Samsung 840 Pro.
CrystalDiskMark combine pour sa part une partie de tests séquentiels (sur un fichier de 1 Go) et une partie de tests aléatoires, avec différents scénarios (lecture et écriture d'un fichier de 512, puis 4 Ko, et de plusieurs fichiers de 4 Ko simultanément). Là encore, les débits atteints sont inférieurs à ceux de la concurrence, mais restent élevés, quel que soit le type de fichiers.
Nous avons également effectué quelques tests pratiques, comme la décompression d'un fichier WinRAR de 1,85 Go contenant des fichiers de tailles diverses comprises entre quelques Ko et plusieurs Mo.
Le MX100 n'est, à ce jeu, dépassé que par le Vector 150 d'OCZ. Remarquez toutefois que tous les scores sont particulièrement proches.
Des tests de transfert sont évidemment de la partie : 1 fichier de 3,9 Go pour voir comment se comportent nos SSD sur les données de taille importante, et 1 Go de petits fichiers compris entre 12 et 34 Ko pour observer leurs performances sur les données de petite taille. Ces tests sont effectués à l'aide d'un RAMDisk de 4 Go fonctionnant sur de la mémoire cadencée à 1 866 MHz.
Comme le laissait présager les tests synthétiques, le MX100 ne figure pas dans le peloton de tête en écriture de gros fichiers. En lecture et sur les petits fichiers en revanche, il affiche des performances tout à fait similaires à celles de ses concurrents.
Enfin, la copie proche, qui consiste à lire et écrire le même fichier, est une opération sollicitant beaucoup le contrôleur : il convient de voir comment nos concurrents s'en sortent.
La relative faiblesse en écriture de gros fichiers ne permet pas au MX100 de concurrencer le Vector 150 d'OCZ, ou même le M550. Il dépasse toutefois le 840 Pro de Samsung, référence du marché.
Notre avis
Le MX100 embarque un arsenal intéressant visant à assurer la sécurité des données. C'est un premier bon point. Le second concerne son prix : il est commercialisé à des tarifs particulièrement attractifs : les versions 128, 256 et 512 Go sont proposés aux prix respectifs de 70, 96 et 197 euros. Le modèle 256 Go se trouve ainsi à 10 euros de moins qu'un Sandisk Ultra Plus pourtant vieux de plusieurs mois et qui a bénéficié d'une baisse de prix constante, et la version 512 Go est un peu moins chère que le Samsung 840 Evo 500 Go, qui dispose de puces TLC.
Dans la catégorie des SSD d'une capacité de 256 et 512 Go, le MX100 de Crucial est ainsi le moins cher du marché. Alors que les puissants concurrents de Crucial que sont Toshiba, Intel et Samsung contrôlent l'ensemble de leur chaîne de production et devraient logiquement pouvoir proposer les SSD les moins chers, la performance de Crucial est remarquable. D'autant que la marque ne sacrifie pas la garantie, qui reste de 3 ans, et ajoute une licence pour le logiciel Acronis True Image HD.
Deux bémols toutefois : il manque toujours un logiciel type SSD Magician ou Toolbox à Crucial, qui nous a répondu à ce propos que la marque travaillait dessus. Mais il faudra attendre encore. Enfin, on peut reprocher à Crucial d'avoir quelque peu sacrifié les performances de son modèle 128 Go, et dans une moindre mesure, de la version 256 Go du MX100 : dans cette dernière capacité, notre préférence va toujours au Sandisk Ultra Plus, qui propose le meilleur rapport performances / prix.
Reste que la déclinaison 512 Go, que nous avons testée, est selon nous très, très intéressante : elle offre la possibilité d'avoir un SSD très performant doté d'une capacité suffisante pour installer un système et des jeux, le tout pour moins de 200 euros. Pour ceux qui souhaitent investir cette somme, c'est actuellement le meilleur choix possible.
Disque dur SSD : découvrez des offres à bas prix sur notre comparateur de prix !
Disque dur SSD : découvrez des offres à bas prix sur notre comparateur de prix !