Nous poursuivons notre plongée dans le joyeux monde des SSD à la norme NVMe en nous focalisant une fois encore sur un modèle PCIe Gen 4, mais pas n'importe lequel puis le Force MP600 est un des premiers à proposer cette compatibilité synonyme - au moins sur le papier - de débits hallucinants. Chez Corsair, ce SSD n'a d'ailleurs pas encore trouvé de remplaçant, et ce, alors que l'Américain prépare une nouveauté pour l'été 2020. Nous y reviendrons.
Fiche technique du Corsair Force MP600 1 To
De manière on ne peut plus classique, Corsair dispose en réalité de trois versions de son SSD Force MP600. Des versions qui diffèrent essentiellement par la capacité de stockage avec, cependant, ce que cela suppose de changements sur les débits et l'endurance. Au choix, nous pouvons donc opter pour le modèle 500 Go, celui doté de 1 To et, le plus ambitieux, à 2 To. C'est le SSD intermédiaire que Corsair nous a fait parvenir pour ce test.Le Corsair Force MP600 1 To, c'est :
- Format : NVMe M.2 2280
- Interface : PCIe NVMe Gen 4 4x
- Contrôleur : Phison PS5016-E16
- Puces mémoire : Toshiba TLC 3D 64 couches
- Capacité : 500 Go, 1 To ou 2 To
- Endurance annoncée en écriture : 850 To (version 500 Go), 1 800 To (version 1 To) ou 3 600 To (version 2 To)
- Débits annoncés en lecture : 4 950 Mo/s. (toutes versions)
- Débits annoncés en écriture : 2 500 Mo/s. (version 500 Go) ou 4 250 Mo/s. (versions 1 To / 2 To)
- Dimensions : 22 x 80 x 1,5 mm
- Température opérationnelle : entre 0°C et 70°C
- Logiciel : oui, Corsair SSD Toolbox
- Prise en charge du Trim : oui
- Garantie : 5 ans
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 239,99 €
Nous aurons l'occasion d'y revenir, mais Corsair a bien sûr jeté son dévolu sur le contrôleur Phison PS5016-E16 pour animer son SSD. Il a également opté pour de la mémoire Toshiba TLC 3D comme nombre de ses concurrents. En revanche, par rapport à Seagate notamment, il assure une endurance plus importante avec 850 To, 1 800 To et 3 600 To respectivement pour les modèles 500 Go, 1 To et 2 To quand Seagate se contente de 700 To, 1 400 To et 2 800 To. À contrario, les débits officiels sont un ton en-dessous des FireCuda 520.
Pionnier sur le PCIe Gen 4
Au premier coup d'œil posé sur le Force MP600, ce n'est pas sa compatibilité PCIe Gen 4 qui saute. Non, c'est plutôt la présence d'un dissipateur relativement imposant eu égard à ce que propose la concurrence. Alors que Seagate n'intègre rien de tel, le dissipateur signé Sabrent est un peu moins épais, mais il intègre des caloducs quand celui de Corsair se veut plus simple. Sur le dessous, c'est une « bête » plaque de métal sans aucun relief alors que la partie supérieure est aisément identifiable avec ses nombreuses « ailettes ».On remarque aussi très vite quatre « clips », deux à gauche et deux à droite du SSD. Corsair ne souhaitait effectivement pas forcer les utilisateurs à employer son dissipateur. Pour insérer le Force MP600 sur les ports M.2 des cartes mères récentes et ainsi profiter du refroidissement fourni par le constructeur, il suffit de déclipser le dissipateur livré par Corsair. Cela se fait en quelques secondes et on peut alors ranger le dissipateur... ou l'utiliser sur le SSD d'une autre marque. La partie supérieure du dissipateur laisse alors entrevoir le large pad thermique appliqué par Corsair.
Sorti de sa gangue de métal, le Force MP600 est un SSD NVMe tout ce qu'il y a de plus classique. Il est au format M.2 « 2280 » et mesure donc 22 millimètres de large pour 80 mm de long. S'il est plus important avec son dissipateur, sans l'épaisseur du Force MP600 s'établit à 1,5 mm, comme n'importe quel autre produit. Notons toutefois que des puces sont présentes des deux côtés du SSD. Sur le recto, on retrouve deux puces mémoires et le contrôleur Phison alors qu'au verso se trouvent les deux autres puces mémoires pour atteindre 1 To.
Pas grand-chose d'autre à dire pour présenter le Force MP600 si ce n'est que le contrôleur est l'inévitable Phison PS5016-E16. Rappelons qu'en attendant l'arrivée prochaine des SSD Samsung 980 PRO, il est le seul contrôleur PCIe Gen 4 disponible sur le marché. Pas étonnant que tous les constructeurs lui fassent confiance. Avant de passer aux mesures de performances, soulignons tout de même que Corsair garanti son produit 5 ans et/ou pour 1 800 To d'écriture : « et/ou » car comme sur tous les SSD, la garantie est valable au premier terme échu.
Débits en lecture / écriture et échauffement
Longtemps seul sur le marché des SSD PCIe Gen 4, Corsair a logiquement axé la campagne marketing du Force MP600 sur ses débits alors « sans équivalents ». Nous l'avons dit, il n'est plus seul aujourd'hui et avec un contrôleur ainsi que des puces mémoires identiques à la concurrence, il est sans doute rentré dans le rang.Comme de coutume, nous débutons nos tests théoriques avec le logiciel ATTO Disk Benchmark. Celui-ci souligne des performances de premier plan : à 5,21 Go/s. en lecture et 3,93 Go/s. en écriture, elles sont même un tout petit peu supérieures à celles du Sabrent Rocket NVMe PCIe 4.0 et du Seagate FireCuda 520. Notons au passage qu'une fois encore les débits en lecture sont un peu supérieurs aux annonces du constructeur alors que c'est l'inverse en écriture.
Nous enchainons avec un autre classique, CrystalDiskMark. Là encore, le Force MP600 signe des performances parmi les meilleurs que nous ayons pu observer avec toutefois quelques différences. En effet, s'il est le premier SSD à dépasser les 5 Go/s. en lecture séquentielle sur cet utilitaire, il est aussi un cran en-dessous du FireCuda 520 dès lors que l'on se penche sur la lecture aléatoire. L'un dans l'autre, c'est bien le modèle de Seagate qui remporte ici le duel.
Nous terminons nos mesures par un test davantage « pratique », la copie de fichiers sous Windows 10. Cette fois, si le Force MP600 est encore derrière le FireCuda 520, il est également distancé par le Sabrent Rocket NVMe PCIe 4.0 : cela dit, les différences sont faibles, 2,37 Go/s. chez Corsair, 2,44 Go/s. chez Sabrent et 2,49 Go/s. chez Seagate.
Nous préférons souligner qu'à l'usage, ces SSD NVMe Gen 4 n'apportent guère de différences par rapport aux Gen 3. La copie intensive est peut-être un domaine dans lequel le contraste est le plus notable : au démarrage de Windows, vous gagnez à peine deux secondes et il en ira de même lors du chargement de jeux vidéo.
Par rapport à certains concurrents, Corsair se démarque en enfermant son Force MP600 dans une gangue de métal destinée à dissiper la chaleur émise. Eh bien, le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est efficace. Au repos, nous mesurons exactement 30°C, mais dans une pièce légèrement plus chaude que sur nos précédents tests. En revanche, même au plus fort de son activité, le Force MP600 ne dépasse jamais les 61°C dans notre boîtier particulièrement bien ventilé. Autant dire qu'à ce niveau, aucun risque d'occasionner des dégâts ou d'observer le moindre effet de throttling.
L'interface pas très esthétique du Corsair SSD Toolbox
Pour accompagner sa gamme Force, Corsair fait comme tous les autres constructeurs de SSD : il propose un petit logiciel d'informations / configuration. Baptisé Corsair SSD Toolbox, celui-ci est en version 1.2.5.7 au moment de notre test et représente un minuscule téléchargement d'à peine plus de 5 Mo. La page d'accueil de l'application est dédiée aux informations essentielles du Force MP600. On repère notamment le modèle du SSD, son numéro de série, la version du micrologiciel actuellement en place et, plus intéressant, la température du SSD ainsi que le total de lecture / écriture.Les autres onglets du Corsair SSD Toolbox sont dédiés au surprovisionnement, à l'affichage des rapports S.M.A.R.T., à la gestion du trim, au clonage des disques et l'effacement dit sécurisé des données. En dehors d'un outil de mesure comme en propose Samsung par exemple, il ne manque donc guère d'options. En revanche, il serait bon que Corsair revoie l'esthétique de son interface. Non seulement elle peut présenter des bugs graphiques (cf. les icônes de nos captures), mais il faut reconnaître que son aspect rudimentaire sied peu à la modernité d'un SSD comme le Force MP600.