© Nerces
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Les SSD se suivent et ne se ressemblent pas forcément chez Sabrent – et d’autres d’ailleurs – comme nous le prouve la sortie relativement récente d'une nouvelle déclinaison du fameux Rocket 4 Plus, l'un des meilleurs modèles NVMe interne au catalogue du fabricant américain.

Il y a un peu plus d'un an, nous testions le Rocket 4 Plus 2 To. À l'époque, nous évoquions la sortie prochaine d'une version 4 To laquelle aura mis plus de temps que prévu à arriver. À Clubic, nous n'avons pas l'habitude de tester les multiples variantes que les fabricants de SSD peuvent offrir. Si nous faisons une entorse à cette « règle », c’est que Sabrent modifie en profondeur son SSD pour en sortir des 4 et 8 To. Des changements qui, une fois n'est pas coutume, semblent se faire dans l'intérêt de l'usager.

Toujours cette jolie petite boîte de transport pour les SSD Sabrent © Nerces
Toujours cette jolie petite boîte de transport pour les SSD Sabrent © Nerces

Les 96 couches laissent la place aux 176 couches

On ne change pas une équipe qui gagne chez Sabrent et l'Américain livre toujours ses SSD dans une boîte métallique tout à la fois protectrice et fort élégante. À l'intérieur, pas grand-chose à signaler en dehors d'une espèce de notice minimaliste – de toute façon inutile – et le SSD en lui-même. Ce dernier est au format 2280 et n'est livré avec aucun dissipateur même si Sabrent en commercialise séparément comme ce Rocket NVMe Heatsink doté d'efficaces caloducs et que l'on trouve autour de 30 euros.

Le Rocket 4 Plus, un produit bien sous tous rapports ? © Nerces

Côté conception, le Rocket 4 Plus d'aujourd'hui paraît identique à celui testé un an auparavant. En creusant la question et, en observant les composants, cela semble être encore le cas avec l'éternel contrôleur Phison PS5018-E18 pour animer l'ensemble. En revanche, nous l'avons évoqué, Sabrent troque les puces Micron 96 couches pour des 176 couches. Chaque puce a une capacité de 512 Go ce qui revient bien à 4 To sur notre modèle avec les quatre puces disposées sur chacune des deux faces du SSD. Notez donc que le SSD existe maintenant en quatre capacités : 1, 2, 4 et 8 To.

4 To de stockage, vous le voyez bien, c'est écrit dessus © Nerces

Précisons que toutes les variantes du Rocket 4 Plus sont équipées des Micron 176 couches. Pour le vérifier sur votre SSD, il suffit de regarder le micrologiciel employé : le RPB47.2 concerne le nouveau disque, tandis que le TKT4P1.2 se rapporte au « vieux » modèle. Avant de conclure notre petit tour, deux choses. D'abord, deux puces Hynix de DDR4-3200 gèrent les tables du contrôleur : elles totalisent 2 Go de DRAM. Enfin, les composants sont recouverts d'une étiquette en cuivre : elle ne peut remplacer un vrai dissipateur, mais si votre SSD est peu sollicité...

Étiquette dissipatrice retirée, on regarde les composants intégrés © TechPowerUp

Débits en lecture / écriture et échauffement

Configuration de test

  • Carte-mère : Asus ROG Maximus Z690 Hero
  • Processeur : Intel Core i9-12900K
  • Mémoire : Kingston Fury DDR5-4800 CL38 (2x 16 Go)
  • Carte graphique : ASUS TUF RTX 3080 Gaming OC
  • SSD « système » : Kingston KC3000 2 To
  • Refroidissement : ASUS ROG Ryujin II 360
  • Refroidissement SSD : be quiet! MC1
  • Alimentation : ASUS ROG Strix 850G
Plaçons encore le dissipateur be quiet! MC1 avant de débuter les tests © Nerces

Si le contrôleur reste le même, le changement de capacité et l'utilisation de nouvelles puces 176 couches a forcément une influence sur les performances du Rocket 4 Plus nouvelle génération par rapport à l'ancienne. Selon Sabrent, cela va dans le bon sens et notre rôle est évidemment de vérifier cette assertion.

Toutefois, un point impossible à vérifier : l'endurance en écriture. Sur les versions 1 et 2 To du Rocket 4 Plus, aucun changement (700 To et 1 400 To). En revanche, l'endurance du 4 To progresse de 200 To, à 3 000 To, et la nouvelle version 8 To est à 6 000 To. On profite à chaque fois d’une garantie de 5 ans et, selon la formule consacrée, la prise en charge « s’interrompt au premier des deux termes échus ».

ATTO Disk Benchmark

Débits mesurés avec ATTO Disk Benchmark © Nerces

Vous en avez l'habitude, nos tests débutent par ATTO Disk Benchmark lequel affiche des résultats détaillés en fonction de la taille des fichiers. Le nouveau Rocket 4 Plus fait ici sensiblement mieux que son ancêtre, en particulier sur les petits fichiers. Sur les plus gros, les choses sont discutables : meilleur en écriture, il s'incline légèrement en lecture.

CrystalDiskMark

Mesures (débits et IOPS) réalisées avec CrystalDiskMark sur des fichiers de 1 Go © Nerces

CrystalDiskMark apporte une autre façon de voir les choses, mais les conclusions sont proches. Heureusement. En lecture séquentielle, l'ancien SSD est plus rapide, mais il cède du terrain en écriture. Ce second point nous paraît décisif dans la mesure où la lecture est déjà impressionnante et que cela permet d’obtenir un SSD plus équilibré.

Cela dit, le plus intéressant est à voir du côté des lectures/écritures aléatoires. Sur ce point, le match tourne court et la nouvelle version du Rocket 4 Plus est effectivement plus rapide : on gagne tout de même environ 10 Mo/s en lecture (83 vs 73 Mo/s) et pas moins de 88 Mo/s (368 vs 280 Mo/s) en écriture aléatoire.

Mesures (débits et IOPS) réalisées avec CrystalDiskMark sur des fichiers de 64 Go © Nerces

Au moment du test du Rocket 4 Plus 2 To, nous ne procédions pas à tous les tests que nous réalisons maintenant, notamment sur les IOPS et avec 64 Go de données. Nous faisons malgré tout apparaître ces infos « pour la science ». Blague à part, cela nous servira pour de futurs tests de SSD.

Copie de fichiers Windows 11

Débits observés en écriture sur une copie « simple » via l'explorateur de Windows © Nerces

Nous enchaînons ensuite sur nos tests « pratiques » et nos retours d'expérience. Ici, sans surprise, ce n'est pas sur un usage classique que l'on perçoit une quelconque différence : temps de chargement de Windows 11 ou temps de chargement d'une partie de Cyberpunk 2077 ne permettent pas de mettre en évidence les qualités du Rocket 4 Plus.

En revanche, sur le test de copie de fichiers via l'explorateur de Windows 11, l'écart est plus sensible. En lecture depuis le SSD, nous dépassons les 3,2 Go/s dans les deux cas avec un minuscule avantage pour l'ancien modèle, mais en écriture, c'est le nouveau qui domine et pas qu'un peu : on passe de 2,2 Go/s à 3 Go/s dans des conditions identiques !

AIDA64

Test d'écriture sur la totalité du SSD avec AIDA64 © Nerces

Il est intéressant de noter la remarquable stabilité du taux de transfert, théoriquement la preuve d'une bonne gestion du cache. Nous avons bien sûr voulu vérifier la chose en usant de l'outil d’écriture linéaire d’AIDA64 avec les blocs configurés sur 8 Mo. Un test qui vient saturer l'intégralité du SSD et, ce faisant, rendre compte de la plus petite chute de débit.

Une telle chute mettrait en évidence la saturation du cache et, sans surprise, sur une telle capacité, on observe le phénomène. Il n'y a toutefois pas de quoi crier au scandale : cela intervient après 40 % de la capacité saturée, soit près de 1,8 To. Le débit chute alors de 5,3 Go/s à plus ou moins 1,2 Go/s. Une valeur encore confortable.

Températures

Relevé des températures à gauche au repos et, à droite, en charge © Nerces

Nous terminons ces mesures par un test de température. Hélas, alors qu’un an sépare nos deux tests, les conditions ne sont pas exactement les mêmes. Toutefois, avec 1 °C d'écart en charge, on peut supposer que le comportement du nouveau modèle de Sabrent n'est pas si différent de celui de l'ancien. Notez qu'en charge, un dissipateur est indispensable pour éviter les 70 °C et ce throttling, synonyme de débits en baisse. Un boîtier bien ventilé est aussi conseillé.

Rocket Control Panel : une application qui stagne

Le Rocket Control Panel n'est pas le plus élégant, mais il est foncitonnel © Nerces

Enfin, avant de conclure, nous faisons toujours un petit tour du côté du logiciel compagnon. En l'occurrence, il n'y a pas vraiment de raison de s'appesantir sur le cas du Rocket Control Panel, Sabrent n'a rien changé sur son application et si elle reste en dessous des meilleures – le WD Dashboard, surtout – il n'y a pas à se plaindre.

Mise à jour du micrologiciel et installtion d'Acronis True Image sont au menu © Nerces

Informations détaillées sur le SSD, module de modification de la taille des secteurs, suivi de la température et outil de mesure des performances intégré sont au menu d'un logiciel qui pourrait faire un petit effort côté interface. En revanche, Sabrent livre une version spéciale d'Acronis True Image, un petit plus toujours bon à prendre.

Un produit haut de gamme qui, hélas, surfacture le dissipateur thermique © Nerces

Sabrent Rocket 4 Plus 4 To, l’avis de Clubic