Encore inenvisageable il y a un an et demi, le concept d'écouteurs True Wireless à réduction de bruit performant, cela à moins de 100 euros, est presque rentré dans les habitudes. Bien sûr, pas encore de miracles, des concessions demeurent sur des points clés comme l'autonomie. Mais est-ce toujours le cas ? Les nouveaux freebuds 4i de Huawei, suites des déjà convaincants mais peu endurants Freebuds 3i, comptent bien effacer totalement ce défaut, tout en modernisant la forme. La vrai new-gen du True Wireless abordable ?
- Autonomie très importante
- Sonorité dynamique mais équilibrée
- Très bonne isolation
- Confort
- Ergonomie et application très limitées
- Pas d'induction
Vous avez dit Oppo ?
Il est souvent difficile de différencier un True Wireless d'entrée/milieu de gamme d'un autre, particulièrement avec les marques chinoises de smartphones, et cela n'a jamais été aussi vrai qu'ici. De loin, les Freebuds
4i ressemblent presque trait pour trait aux Oppo Enco X. Boite ovoïde, écouteurs semi-intra à tige, canule inclinée, revêtement laqué. Cette base presque identique étant là, quelques différences apparaissent tout de même, comme le fond plat de la boite ou la disposition des tiges par exemple.
Comme à son habitude, le constructeur a compris qu'il fallait proposer un produit compact. La boite rentre dans n'importe quelle poche de pantalon, et son absence d'aspérité lui permet de ne pas venir s'accrocher à l'entrée. Le positionnement tarifaire (100 euros) du produit fait
malgré tout qu'une concession existe, l'absence de charge par induction. Mis à part ce point un peu malheureux, la fabrication est très bonne, surtout pour le prix, avec une charnière sans jeu et une certaine densité de l'ensemble. Rien de luxueux - le côté très brillant reste salissant et un peu cheap pour certain - mais aucun défaut majeur.
Les écouteurs sont du même calibre. Simples, sans vague sur le design même si tout aussi salissant à l'usage (traces de doigts). Les Freebuds 4i sont dans ce que l'on attend de bons produits de cette gamme de prix, mais sans plus. Il manque sans doute une petite identité dans le design
pour nous conquérir totalement.
Le port est type semi-intra, puisque porté par une canule ovale extrêmement courte (3 ou 4 mm), ne pénétrant pratiquement pas l'oreille. Huawei livre "seulement" trois jeux d'embouts, ce qui pourra être un peu
juste pour certaines morphologies. Toujours dans ces extrêmes, les petites
oreilles pourront trouver le modèle un peu trop gros, voire peu utilisables. Pour les autres, le confort est déjà très bon. Sans être aussi impressionnant que les Marshall Mode II, les Freebuds 4i sont de ces écouteurs semi-intra simples, dans la lignée des Airpods Pro, qui ne vont pas ou peu vous fatiguer même lors de longues sessions.
Une ergonomie toujours étrangement limitée
Alors que les Freebuds Pro proposaient enfin une expérience complète avec les contrôles tactiles (en pinçant la tige), Les Freebuds 4i limitent leurs possibilités, sans doute volontairement. Ici, presque aucune différence avec les 3i. Ainsi, seules deux actions sont possibles par écouteur :
- Double tape : Lecture/pause par défaut
- Appui Long : Changement du type d'isolation par défaut
Le minimum du minimum, ou presque. Au moins, l'application AI Life de Huawei permet d'étendre un brin les possibilités du produit.
Petit centre de contrôle des produits Bluetooth Huawei, elle permet dans le cas présent de :
- Vérifier le niveau de batterie du produit et de la boite de charge, point qui, chez Huawei est très précis
- Basculer entre les modes de réduction de bruit
- Mettre à jour les écouteurs
- Assigner différents les commandes
Sur ce dernier point, nous pouvions espérer une certaine diversité dans les réglages… presque peine perdue. Le double tapotement permet d'assigner une commande différente pour les deux écouteurs, au choix entre la lecture/pause, le passage de piste ou le retour arrière, ou encore l'appel à l'assistant vocal par défaut. Pas mal, mais tout de même limité, puisque l'appui long ne peut quant à lui être assigné qu'à un basculement entre les modes de réduction de bruit, et une absence de fonction.
Huawei ne va donc pas trop loin, ce qui est à la fois dommage et assez logique par rapport à son plus haut de gamme Freebuds Pro. Il y a encore de la marge pour la concurrence ici. Il n'y a pas, par exemple, de
capteur optique pour mettre en pause ou relancer la musique en retirant et en remplaçant les écouteurs dans l'oreille. Une détection existe, mais va
seulement couper la réduction de bruit et la remettre si besoin.
Notons tout de même que, visiblement, la tige des Freebuds Pro était trop courte pour certains utilisateurs (difficile à attraper), celle des Freebuds 4i a donc été rallongée pour cette raison.
Au sujet de l'application dédiée, AI Life, celle-ci semble à présent disponible sur iOS. La maj pour reconnaitre les Freebuds 4i n'étant pas encore là, nous prenons pour le moment des pincettes. Pour les utilisateurs Huawei sous EMUI récent, tout est intégré en standard, et les écouteurs peuvent se connecter grâce au système d'appairage rapide de la marque.
Connectivité classique, presque au top
Pour une fois depuis longtemps Huawei ne s'embarrasse pas de promesses de codecs exotiques voire douteux. Pas de LHDC ou de L2HC, les écouteurs se cantonnent à un classique duo SBC/AAC, généralement suffisant.
La qualité de connexion est particulièrement bonne voire irréprochable. Aucun saut de son lors de notre test, une portée particulièrement importante, à la hauteur d'un vrai haut de gamme. Difficile d'en demander plus à des True Wireless en l'état. Difficile, mais nous pouvons tout de même pointer du doigt l'absence de multipoint (connexion en audio sur
deux appareils ou plus). A la décharge des Freebuds 4i, cette fonction reste rare.
Autonomie : l'avancée spectaculaire
Talon d'Achille des Freebuds 3i, l'autonomie ne dépassait même pas les 3 h avec ANC. Autant dire qu'une session un peu longue les mettait déjà à genoux. Avec les Freebuds 4i, Huawei promet de faire plus que corriger le tir, avec environ 10 h en simple charge sans ANC, et 7 h 30 avec.
En pratique, Huawei métamorphose effectivement l'expérience du modèle précédent, puisque nous avons atteint les 7 h 20 avec ANC, et 9 h 45 sans, ce qui est déjà au-dessus de la moyenne, même dans le haut de gamme. Rien à dire, d'une génération à l'autre, la marque a triplé son autonomie, ce qui tient presque de la magie. Côté boitier, il faut compter sur une recharge et demie supplémentaire, voire même un peu moins.
Une réduction de bruit des plus apaisantes
Les Freebuds 3i avaient largement de quoi satisfaire l'utilisateur sur la réduction de bruit active (un peu moins sur la réduction passive), les Freebuds 4i font encore un peu mieux. En plaçant suffisamment bien les embouts, les écouteurs sont parmi les quelques produits déjà efficaces
à partir des 40-60 Hz, ce qui est une performance déjà impressionnante.
Même si pas totalement à la hauteur des Airpods Pro, les Freebuds 4i sont dans les quelques modèles s'en rapprochant vraiment, pouvant véritablement réduire des bruits ronronnant de forte intensité. Les 25 dB d'atténuation sont régulièrement atteints dans la bande d'efficacité du produit (entre 0 et 1 kHz environ), atténuation assez régulière et donc relativement naturelle à l'oreille.
A l'image de beaucoup d'écouteurs semi-intra à réduction de bruit, le passage entre l'ANC et l'isolation passive (des embouts) occasionne
une petite perte autour des 1 kHz. En pratique, certains sons précis sont alors plus audibles que d'autres. Des touches de clavier ou certains bruits
métalliques (exemple : le bruit du métro dans un virage) débordent un peu plus que le reste. Pour le coup, rien qui ne sorte vraiment de l'ordinaire, la
marque contient par ailleurs beaucoup mieux ce phénomène que sur les Airpods Pro par exemple.
L'isolation passive est dans ce que l'on peut attendre d'un produit de ce genre, suffisamment bonne pour atténuer l'environnement, mais pas assez pour totalement se couper du monde.
Au final, la réduction de bruit a déjà largement passé le cap de l'efficacité. Le modèle sera suffisamment bon à ce niveau pour l'essentiel des utilisateurs. Huawei maitrise vraiment son sujet. Ici, dans une gamme de prix équivalente, Huawei fait mieux que son concurrent direct Oppo Enco W51, même si ce dernier n'a pas à rougir.
Le mode transparence, non réglable en intensité, n'est pas mauvais en soi mais conserve des écueils classiques de cette technologie. Le rendu est extrêmement proche de la réalité dans les médiums et le commencement
des aigus, puis baisse sensiblement, en étant toujours à 10 ou 20 dB de retard. Le son n'a pas ce problème de souffle exagéré (assez fréquent chez les autres), possède un côté assez équilibré même, mais manque encore un brin de naturel. Déjà très bien pour un produit de cette catégorie de prix.
La fonction main-libres/ visio est assez satisfaisante également. La voix est déjà très claire en milieu calme, seuls manquent quelques dB dans les fréquences aigus. Même si les Freebuds 4i ne sont pas les plus efficaces du genre en milieu bruyant, l'isolation de la voix reste satisfaisante.
Plus de corps, plus de maitrise
Sans faire dans le révolutionnaire, Huawei procède de manière très pragmatique sur la partie sonore, basses un peu en avant et un pic bien placé dans les aigus, cela pour donner un son assez puissant et clair, sans devenir trop agressif. Les écouteurs reposent sur un transducteur de 10 mm, visiblement plus travaillé que celui équipant les anciens Freebuds 3i.
Sans atteindre la qualité technique d'écouteurs comme les Sennheiser CX 400BT, les Freebuds 4i sont déjà très bons en soit, plus agréables que
ce que proposaient les 3i. Cela passe, notamment, par une signature sonore constante, peu importe les modes de réduction de bruit, ce qui est déjà un luxe et le signe d'une certaine maitrise.
Les Freebuds 4i n'amplifient pas exagérément une gamme de fréquences, tout est suffisamment bien réglé pour ne pas être ennuyeux ou incontrôlable, pour s'adapter à tous les styles. En parallèle, la qualité des transducteurs fait qu'il y a beaucoup de maitrise, notamment dans les basses. Rien qui ne déborde, le niveau de détails est déjà très bon.
Même constat pour les médiums, très équilibrés, sans gros reproche. Les aigus reposent un peu plus sur un pic un peu lointain, donnant un petit regain d'aération et une sorte de brillance, brillance sonnant parfois artificiellement. Il y a mieux dans le registre des aigus, même s'il faut en général monter en gamme pour cela.
Les Huawei Freebuds 4i sont étonnamment proches des Oppo Enco W51 testés récemment. Les deux partagent cet équilibre légèrement chaud, ce bon niveau de détails, et cette scène sonore assez cohérente, à défaut d'être très large. Des produits très polyvalents, dynamiques sans être agressifs. Une génération plus intéressante que la signature en V (bas-médiums et aigus en avant) souvent taillée à la serpette, assez courante dans les modèles à moins de 100 euros, du moins jusqu'à récemment.
Huawei freebuds 4i : l'avis de Clubic
Dans les pas des excellents FreeBuds Pro, les Huawei FreeBuds 4i rehaussent encore le niveau des true wireless ANC à moins de 100 euros. Isolation efficace, son convaincant, autonomie triplée par rapport à la génération précédente, il n'y a vraiment que l'ergonomie un peu simpliste pour ternir ce tableau idyllique.
- Autonomie très importante
- Sonorité dynamique mais équilibrée
- Très bonne isolation
- Confort
- Ergonomie et application très limitées
- Pas d'induction