Presque un an après les premiers « vrais » True Wireless de Google, les biens nommés Pixels Buds, les Pixel Buds A-Series (ou Pixel Buds A) prennent la relève ou, plutôt, affinent la formule en la rendant bien plus abordable (99 euros). Un modèle qui n'est pas amené à révolutionner l'expérience, mais qui se rapproche un peu plus de la réalité du marché, et continue de proposer une expérience assez atypique sur le secteur.
- Expérience utilisateur presque parfaite
- Ensemble compact
- Confortable, très bonne tenue
- Sonorité assez équilibrée (un peu montante)
- Autonomie moyenne
- Isolation faible
- Son très peu dynamique
Aussi compact que le concurrent, encore plus désirable
Si l'inspiration Airpods, bien que très légère, ne fait aucun doute, les Pixel Buds A sont forts de qualités bien à eux. Pour ceux et celles qui auraient testé les Pixel Buds version 2020, tout se retrouve presque à l'identique ici, les nombreux bons points comme les quelques écueils.
Premier avantage de ce produit, la grande compacité du boitier. Celui-ci tient sans problème dans toutes les poches, et son absence d'angle et d'aspérité lui permet de ne pas venir buter sur des coutures par exemple.
Sans nous impressionner, Google a fait du bon boulot sur la fabrication. Le boitier est conçu dans un plastique d'assez bonne qualité, avec un revêtement mat et très légèrement accrocheur ; la charnière n'a aucun jeu. Le seul gros défaut de la boite est finalement son côté extrêmement salissant. Laissée dans une poche de jean quelques heures, elle se pare de quelques traces colorées (bleues), visiblement par simple contact avec la poche. Tout peut s'effacer, mais cela assure que le blanc presque immaculé du boitier ne vas pas tenir bien longtemps.
Au chapitre des petits plus, on note que le boitier des Pixel Buds A est compatible induction, ce qui deviendrait toutefois presque la norme, même dans cette gamme de prix.
Ces nouveaux écouteurs reprennent la voie des Pixel Buds édition 2020, en misant sur un design général arrondi, s'achevant par une canule assez courte. La forme des écouteurs, en particulier leur étanchéité (sonore), est un élément que la marque met en avant dans sa communication : « Nous avons analysé la forme de milliers d'oreilles pour faire en sorte que les écouteurs Pixel Buds A-Series s'adaptent parfaitement avec une bonne étanchéité ».
Le modèle est en effet intéressant sur deux points.
Le premier est sa très bonne compacité. Il peut en effet s'adapter à la grande majorité des oreilles. Seuls les Marshall Mode II font vraiment beaucoup mieux.
Le second est la présence (comme sur les précédents Buds) d'une ailette souple venant se caler dans la conque de l'oreille. Si elle n'est pas universelle (taille unique), elle permet d'apporter un peu plus de maintien à l'écouteur. Cela permet d'envisager un usage sportif, la certification IPX4 (projections d'eau) étant suffisante pour la grande majorité des usages. Notons tout de même que chez certains, le contact des ailettes en caoutchouc à l'intérieur de l'oreille peut vite provoquer des irritations.
Cette bonne tenue va de pair avec un confort presque irréprochable. Livrés avec trois tailles d'embouts, les écouteurs et leur canule ultra-courte ne sont absolument pas intrusifs. Pas de problème pour les porter pendant des heures donc.
Ergonomie classique, en apparence
Une fois connectés, en utilisant de préférence le mode Google Fast Pair (appairage rapide Android via un pop-up), les Buds A-Series paraissent encore assez classiques. La connectivité est simple : non multipoint, avec support des codecs SBC et AAC seulement (autonomie et stabilité). Il faut tout de même relever qu'il est possible d'utiliser chaque écouteur en mode mono.
Le modèle est également l'un des rares (pour le moment) à afficher le niveau précis de batterie des écouteurs et du boitier directement sur
une pop-up, ainsi que dans les paramètres Bluetooth. Une icone dédiée est également présente, ce qui est bien pratique se repérer entre différents appareils Bluetooth.
Pour l'ergonomie des écouteurs, tout repose sur la large zone tactile au dos. De base, les contrôles sont classiques et symétriques (les mêmes sur les deux écouteurs) :
- 1 appui pour lecture/pause
- 2 appuis pour la piste suivante
- 3 appuis pour le début de piste/piste précédente
- Appui prolongé pour déclencher l'assistant vocal/lecture des notifications
- Capteur optique pour la pause/lecture automatique
Une base classique donc, mais une zone tactile plutôt réactive, les écouteurs sont donc déjà très utilisables tels quels. Bien sûr, produit made in Google oblige, les Pixel Buds vont bien plus loin.
100% Android
L'appairage Google Fast Pair est un avant-gout de l'optimisation de ces Pixel Buds-A pour les possesseurs de smartphones Android, et l'ergonomie générale permet d'enfoncer le clou. On parle souvent d'équivalent Airpods chez Android, et dans une certaine mesure, c'est vrai.
L'application qui chapote le tout, Pixel Buds (intégrée par défaut sur smartphone Google pixel) n'est en effet disponible que sur Android, et les divers outils dont elle fait appel n'existent bien souvent que sur cet OS. En revanche, s'arrêter au terme Airpods est très réducteur, puisque ces écouteurs sont, dans leur genre, encore plus complets et innovants que ne peuvent l'être les Airpods et Airpods Pro sur iOS.
Presque invisible, l'application Pixel Buds travaille de manière plus profonde qu'une application classique, puisqu'elle peut directement être
appelée depuis les paramètres des écouteurs. Cela est particulièrement vrai avec les smartphones Pixel (testé ici sur Pixel 3 XL), ou l'application
n'apparait même pas en tant que telle. Puisque nous avons justement testé les écouteurs avec un modèle Pixel, il se peut que quelques différences soient relevées avec des smartphones d'autres marques.
Une fois dans les réglages de l'application, nous avons vraiment la sensation de nous trouvez dans un onglet de réglages Android. L'expérience n'est pas particulièrement pétillante visuellement, mais au moins tout est regroupé sur une unique page, avec l'accès à toutes les options sur une seule fenêtre.
Voici l'ensemble des paramètres :
- Paramètres de l'assistant Google (nous y revenons dans le chapitre suivant)
- Rechercher un appareil : permet soit d'afficher la dernière localisation connue des écouteurs, soit via l'application Google Localiser, soit en faisant sonner l'un ou l'autre des écouteurs. Cette dernière fonction est assez bien pensée, puisque e produit va carillonner de plus en plus fort.
- Commandes tactiles : permet d'activer ou désactiver les commandes tactiles. Le récapitulatif des commandes est également affiché. En revanche, il n'est pas possible de les personnaliser…
- Son : Permet d'activer une amplification des basses, et le son adaptatif. Le son adaptatif analyse le bruit de fond (bruits constants) et peut légèrement adapter le volume sonore. Le résultat reste toutefois assez subtil.
- Mise en pause automatique : active/désactive les capteurs optiques
- Autres paramètres : mise à jour, à propos, etc.
En soi, pas de fonction incroyablement avancée donc, mais difficile de faire plus clair en la matière. Surtout, le côté « clés en main », sans avoir besoin d'aller chercher l'application, est vraiment pratique. Cette expérience parait, en l'état, plus complète que ce que peuvent faire les
différents Airpods. La seule absence notable étant, en comparaison, un équivalent du spatial audio et de Multipoint (même si ce dernier n'est pas très abouti sur Apple).
On notera surtout que les Pixels Buds A-Series, peu importe la situation, sont très au point d'une manière générale. Nous n'avons pas expérimenté de coupure sonore ou de décrochage, l'appairage est extrêmement
rapide, l'affichage du niveau de batterie en pop-up immédiat, et les réglages (type désactivation du tactile) instantanément pris en compte. Un produit simple mais vraiment abouti.
La beauté de la langue
L'une des caractéristiques phares des Pixels Buds réside dans sa synergie avec l'assistant Google. Ici, tout peut fonctionner à partir d'un simple Hey Google, ou par un appui long, une fois cela configuré dans l'application. Avec l'appui long, le modèle peut aussi lire les notifications en cours, en s'arrêtant aux premiers paragraphes dans le meilleur des cas (une lecture Gmail par exemple).
Fonctionnant de concert avec cette fonction, l'outil de traduction Google est avancé comme l'une des promesses d'avenir des écouteurs. En demandant à l'assistant « aide moi à parler anglais » par exemple, celui-ci ouvre l'application de traduction et accède à l'onglet « Conversation », que nous avions déjà évoqué sur les précédents Buds. Cette fonction permet ici d'utiliser directement les écouteurs (appui continu sur la zone tactile pour la saisie) pour capter notre voix. Nos mots sont alors traduits et retranscrits à l'oral dans la langue cible vers les haut-parleurs. La seconde étape utilise le microphone (appui continu sur un des boutons) du smartphone pour capter la réponse de l'interlocuteur, cette réponse est traduite en français (ou autre langue sélectionnée) et retranscrite dans les écouteurs.
Le principe et l'exécution sont plutôt au point, même si cela dépend énormément des langues. À ce titre, le français n'est clairement pas
la langue la mieux traduite, mais permet, même dans le pire des cas, de saisir le sens général d'un discours, et il arrive tout de même que la traduction soit vraiment bonne. Evidemment, les anglophones sont clairement privilégiés ici.
En plus de cette fonction « Conversation », l'outil « Transcrire » est encore plus avancé, car il permet de traduire un discours (par exemple) en continu et de le retranscrire en direct dans les écouteurs. Une vraie petite révolution en théorie.
En pratique, tout en est un peu plus compliqué. Pour commencer, les langues disponibles pour cette option sont pour le moment beaucoup
moins nombreuses que pour la traduction classique, et les combinaisons de langues (type anglais vers français) compatibles avec la retranscription orale sont encore plus rares. Surtout, le rendu est très aléatoire. La captation est généralement bonne, mais la traduction d'un flux en temps réel est loin d'être parfaite.
Un fois encore, le sens général est là, mais, même avec l'anglais-français, les énormités de traduction (trop littérale) sont encore là. L'application corrige cette traduction en plusieurs étapes, une fois la phrase achevée complètement, mais cela laisse tout de même des erreurs. Les phrases simples, sans termes techniques, ne posent généralement pas de problème, mais nous sommes encore loin de l'expérience du traducteur universel. Reste que les bases sont là, l'ensemble est très prometteur, l'utilisation avec les écouteurs faciles, il y a parfois un effet wahou, mais il faudra grandement améliorer le procédé en général.
Autonomie dans la moyenne basse, isolation de bureau
Légèrement décevante sur le papier, l'autonomie des Pixel Buds A est annoncée à environ 5 heures en simple charge, et jusqu'à 24 heures avec l'étui de charge. En pratique, nous sommes effectivement arrivés autour des 5 heures d'utilisation, le modèle pouvant osciller entre 4 heures 45 minutes et 5 heures 20 minutes environ.
Soyons franc, cette autonomie est assez moyenne pour des écouteurs de 2021, bien que toujours un peu supérieure à celle des Airpods 1 et 2 (5 heures annoncées aussi mais pas vraiment tenues en pratique).
Il est possible de recharger un peu plus de trois fois les écouteurs via le boitier, ce qui est plutôt bon. De plus, la recharge est particulièrement rapide pour les écouteurs, puisqu'à peine 40 minutes suffisent (15 pour 50-60 %) pour être à 100 %.
À côté de cela, soulignons que l'isolation du modèle n'est pas plus flamboyante. Clairement, les Buds sont pensés pour être confortables et respirants, d'où la présence d'un évent pour relâcher la pression interne… Les écouteurs isolent d'ailleurs déjà un peu dans les aigus et dans les médiums, ce qui permet de légèrement atténuer les bruits en général, mais pas plus. Les Pixel Buds A sont utilisables en milieu nomade, mais difficile de profiter de sa musique dans le métro par exemple.
Doux équilibre
Google ne tarit pas d'éloges sur la partie sonore de ses écouteurs, lesquels sont propulsés par un transducteur dynamique de 12 mm développés spécifiquement pour les Buds A. Le diamètre, bien plus élevé que la moyenne, permet sur le papier d'espérer une bonne représentation des basses.
Soyons honnêtes, le rendu est intéressant, mais nous pouvions en attendre encore un peu plus. Pour commencer, soulignons l'excellent
équilibre général. Les Pixel Buds A, ne sont ni trop ronds ni trop
agressifs, la signature sonore est très légèrement montante, les aigus étant un peu plus en avant que le reste, mais de manière discrète, accentués sur des fréquences plus « claires » que « tranchantes », pour imager un peu.
En parallèle, le niveau de basses est finalement assez mesuré, avec une sensation d'enveloppement très faible. On ne relève pas le côté très
viscéral que nous pouvions attendre. Cette gamme de fréquences est bien là, mais n'impressionne pas. Pour une fois, nous conseillons d'utiliser l'amplification des basses, qui apporte bien plus d'assise, à défaut de rendre les écouteurs énergiques.
De fait, c'est bien ce dernier élément qui est le point faible des Pixel Buds A-Series. Tout est très propre, rien ne déborde jamais, le modèle est très polyvalent, constant, sonne de manière propre en toutes circonstances,
mais manque d'un brin de folie. Dommage, car le niveau technique est loin
d'être mauvais, le rendu plutôt détaillé, cela même à faible volume.
Pour qui désire des écouteurs qui n'en font pas trop, tout en gardant une bonne qualité sonore générale, à défaut d'être extrêmement bons, les
Pixel Buds A-Series feront l'affaire. Pour le meilleur son de cette catégorie ou pour un produit vraiment énergique, il faudra chercher ailleurs.
Google Pixel Buds A : l'avis de Clubic
Ecouteurs atypiques profitant des avantages de Google, les nouveaux Pixel Buds A-Series ne sont pourtant pas pour tout le monde, à commencer par les adeptes d'isolation active. Néanmoins, ils se rattrapent par une conception presque irréprochable, et une expérience utilisateur qui, si elle n'est pas encore parfaite, ouvre des horizons toujours plus prometteurs. Surtout, ce résultat aussi bon que celui des Buds de 2020 est proposé à moitié prix.
- Expérience utilisateur presque parfaite
- Ensemble compact
- Confortable, très bonne tenue
- Sonorité assez équilibrée (un peu montante)
- Autonomie moyenne
- Isolation faible
- Son très peu dynamique