Plus d'un an et demi après les EAH-AZ70, le japonais Technics (branche haut de gamme de Panasonic) revisite ses emblématiques écouteurs True Wireless et dévoile les EAH-AZ60. Sans parler de révolution, les changements sont nombreux et profonds, en particulier sur la forme et l'ergonomie. De quoi perfectionner une recette qui était encore loin d'être universelle ?
- Fabrication des écouteurs
- Multipoint
- Compatible LDAC
- Sonorité très agréable
- Isolation
- Stabilité signal bluetooth en LDAC
- Pas de charge par induction
- Pas de capteur optique
- Pas adaptés aux petites oreilles
Une modernisation bienvenue, mais un volume toujours présent
Les premiers EAH-AZ70, bien que marqués par une excellente qualité de fabrication, ne s'adressaient pas à tout le monde. En cause, un design tout en boule et assez volumineux, assez intrusif dans le creux de l'oreille et peu stable à l'usage.
Technics a efficacement retravaillé la forme et une partie des problèmes a été évacuée. Ici, la conception est plus proche de la concurrence, la marque s'étant appuyée sur un large panel d'empreintes d'oreilles. Les EAH-AZ60 (230 €) ne sont plus du tout sphériques, mais leur forme reste plus volumineuse que la moyenne, ce qui demeure un problème pour les petites oreilles.
Si votre pavillon auditif (le creux de l'oreille) est trop étroit, ces écouteurs seront à oublier. Même avec des oreilles adaptées, la face interne n'est pas la plus agréable qui soit. Les écouteurs ne sont pas inconfortables, mais loin d'être exemplaires sur ce point. Un reproche encore un peu plus marqué que celui adressé aux WF-1000Xm4 de Sony.
Au moins, la tenue est clairement supérieure à celle des AZ70, bien que l'usage sportif soit encore compliqué. Il faut tout de même saluer la présence de pas moins de 7 tailles d'embouts en silicone.
A côté de cela, la fabrication est plus qu'honnête. Le plastique dense livre une réelle sensation de solidité. Aucun jeu ne se fait sentir, et les écouteurs ne manquent pas d'une certaine élégance. La conception en deux parties affiche une belle harmonie. Notre modèle de test, couleur blanc crème, a quelque chose de déjà assez haut de gamme. La certification IPX4 (résistance à la plupart des projections d'eau) est tout à fait standard, mais est bien pratique.
Petit bémol avec la boite de charge, très quelconque même si bien plus compacte qu'auparavant. La fabrication plus métallique des EAH-AZ70 laisse place à une conception tout en plastique et sans certification IP. Mais surtout, Technics ne propose pas de charge par induction, ce qui est un vrai défaut dans cette gamme de prix.
Ergonomie complète et personnalisable
Si la forme est encore perfectible, l'ergonomie fait partie des quelques excellents exemples du genre. Pour débuter avec les contrôles tactiles, Technics réussit à couvrir à la fois la navigation et le volume en s'appuyant sur une disposition asymétrique des commandes. Seul manque à l'appel un système de détection optique, afin de couper la musique si les écouteurs sont retirés. Là-encore, cette absence est étrange pour un produit à plus de 200 €.
- Un appui : pause et lecture ;
- Deux appuis : volume plus faible pour l'écouteur gauche, piste suivante pour l'écouteur droit ;
- Trois appuis : augmentation du volume pour l'écouteur gauche, piste précédente/début de piste pour l'écouteur droit ;
- Appui long : appel à l'assistant par défaut pour l'écouteur gauche, changement du mode de réduction de bruit pour l'écouteur droit.
Technics ne s'arrête pas là, puisqu'il est possible de personnaliser totalement les commandes via l'application dédiée, Audio Connect. Il est ainsi possible d'assigner, pour toutes les actions, n'importe quelle commande parmi de navigation ou de réglage. L'application autorise même la désactivation du tactile, ce qui peut être utile sous la pluie par exemple.
L'application se révèle complète, bien qu'un peu compliquée quand il s'agit de rentrer dans les réglages avancés.
L'affichage de l'application se présente sous 4 onglets : « Accueil », « Ambiant », « Son » et « Réglages ». « Accueil » permet de vérifier le niveau de batterie et d'afficher les réglages classiques. « Ambiant » permet de basculer entre les différents modes de réduction de bruit et d'ajuster leur force (pour la réduction de bruit active et le mode Ambiant). Tout aussi intéressant, l'onglet « Son » met en avant un égaliseur graphique à 5 bandes, composé de 4 présélections, et d'un égaliseur paramétrable.
Enfin, le mode « Réglages » permet d'accéder à l'ensemble des nombreuses options, plus ou moins avancées, comme l'assignation des commandes ou encore un outil d'optimisation de la réduction de bruit.
Sans aller extrêmement loin dans les fonctions annexes, comme ce que peut faire Sony avec Headphones Connect, Audio Connect de Technics reste une application vraiment exemplaire, aux réglages généraux très clairement mis en avant.
Multipoint et LDAC, mais pas en même temps
On ne pourra pas dire que les EAH-AZ60 ne se donnent pas les moyens côté connectivité. Pour commencer, les deux écouteurs peuvent fonctionner en mode mono.
Mais le constructeur va bien plus loin. Les Technics sont notamment compatibles multipoint. Il est donc possible, en activant cette fonction dans les réglages de l'application, de les connecter à deux appareils en simultané. Cette option est déjà assez fonctionnelle, puisque le passage d'un flux à l'autre n'est pas trop long.
Autre argument « massue », encore que son intérêt réel se discute : la prise en charge du codec LDAC de Sony. Ainsi, avec les Sony WF-1000Xm4 et les récents Fidelio T1 de Philips, les EAH-AZ60 sont tout simplement les seuls écouteurs du marché à prendre en charge ce codec Hi-Res. La stabilité du signal dans ce mode, que nous avons bien défini à 990 kb/s dans les options développeurs Android (afin d'être vraiment en qualité optimale), montre encore une fois les limites actuelles du protocole sans-fil Bluetooth BR/EDR. Le signal est à peu près stable si le smartphone est posé à côté, mais la portée est particulièrement réduite. Il arrive régulièrement, même dans un espace dégagé, que d'importants décrochages surviennent passés les 2,5-3 m de distance.
Coupons court à l'intérêt ou non d'un tel codec ici : la différence est au mieux mineure comparée à l'AAC (sauf si l'encodeur AAC est de mauvaise qualité) dans le cas des EAH-AZ60. Le LDAC est clairement supérieur sur le papier, mais cette différence ne s'exprime pas forcément en pratique, et cela pour énormément de raisons.
Notons que l'activation du LDAC doit se faire depuis l'application, et que cela désactive forcément le multipoint. Une limitation à laquelle étaient déjà confrontés les Sony WF-1000Xm4. Ce dernier point est assez logique, car le LDAC et le multipoint sont tous les deux déjà très demandeurs en bande-passante. En dehors du codec LDAC, le classique duo SBC/AAC est intégré.
A l'inverse, la stabilité (SBC et AAC) est excellente, avec une portée très correcte et une excellente stabilité générale.
Réduction de bruit efficace, à défaut d'être parfaite
Technics/Panasonic avait déjà montré tout son potentiel en matière de réduction de bruit sur ses écouteurs précédents. Ici, nous pourrions parler d'une certaine stagnation - ce qui ne veut pas dire que le résultat est mauvais, loin de là.
L'isolation passive est particulièrement efficace, car elle débute dès les médiums et devient très prononcée dans les aigus.
L'isolation active est efficace dès les basses (près de 20 dB dès les 50-60 Hz) et peut devenir très marquée dans les médiums. Comme souvent, les fréquences proches des 1 kHz sont moins efficacement sabrées, ce qui se ressent encore sur les voix. A part cela, le silence est bien là, particulièrement si les embouts adaptés au conduit sont utilisés. Il existe une sorte de réglage de l'ANC dans l'application, qui permet de légèrement modifier l'efficacité en jouant sur un cran. En pratique, les différences sont minimes, bien que quelques menues améliorations puissent s'entendre dans les bas-médiums. Sony reste au-dessus, particulièrement sur certaines fréquences de la voix, mais Technics s'en sort très bien.
Le mode son ambient est un peu plus particulier, et se présente sous deux options : « Transparent » et « Attention ». « Transparent » est un retour sonore assez classique, qui tente donc de récupérer les fréquences atténuées par les embouts. Le rendu est particulier, puisque les médiums et le début des aigus sont clairement amplifiés, alors que les hautes fréquences sont encore très atténuées. Si l'effet est efficace, on ne peut pas le qualifier de naturel. Il est peut-être plus efficace de diminuer l'atténuation de quelques crans, afin d'abaisser les médiums.
A l'inverse, le mode « Attention » isole largement les basses mais accentue encore les médiums.
Le mode main-libre, enfin, alterne le bon et le moins bon. Très ambitieux sur le papier, cet ensemble de plusieurs microphones par côté, baptisé JustMyVoice, annonce une excellente isolation de la voix.
En environnement calme ou modérément bruyant, nous avons constaté un rendu effectivement très naturel. En revanche, les milieux compliqués finissent par mettre à genoux les EAH-AZ60. La voix peine alors à se démarquer du reste sans saturer.
Une autonomie à la hauteur, le LDAC en embuscade
En mode « classique », c’est-à-dire sans LDAC et avec réduction de bruit active, l'autonomie est annoncée à 7 h, ce qui est un très bon chiffre. En pratique, nous avons pu constater un résultat proche des 6h30-6h45 selon notre protocole de test. Cette performance est bonne pour un produit de ce type.
En activant le LDAC (verrouillé à 990 kb/s), l'endurance est abaissée autour des 4h. La performance est ici encore très correcte, mais la différence est sensible par rapport à du AAC.
Avec le boitier, on peut compter sur deux cycles de charge supplémentaires, ce qui donne autour de 20-21h en AAC + ANC.
Sonorité biocellulose : du bon et du moins bon
Les premiers True Wireless Technics reposaient sur un transducteur avec membrane polymère à surcouche de graphène. Ici, les EAH-AZ60 prennent un tout autre chemin en se basant sur un haut-parleur de 8 mm avec membrane en bio-cellulose (terme un peu vague pouvant aller de la fibre végétale classique à de la pulpe de papier), épaulée par une chambre acoustique spéciale.
Technics livre une prestation sonore dont les avantages et défauts sont typiques des modèles bio-cellulose. Pour les avantages, on peut compter sur une belle rondeur de l'ensemble. Les basses sont très amples et enveloppantes, assez percutantes, de bonne qualité. Il y a plus énergique dans le genre, mais le résultat est tout à fait dans ce que l'on attend d'un bon produit autour de 200 €. Sur ce plan, bien que les basses soient mises en avant dans les deux cas, leur qualité n'atteint pas encore celle des Sony WF-1000Xm4. Point important : la signature est constante et reste identique peu importe le mode de réduction de bruit.
La gestion des aigus est un peu plus étrange. Si la qualité est franchement bonne pour du bio-cellulose, Technics place un peu trop en avant ce registre à partir des 6 kHz. Cela se ressent dans une brillance prononcée, surtout à fort volume. Des instruments type cymbales sont bien en avant, pour le meilleur et pour le pire. Les écouteurs ne pardonnent pas les mixages déjà difficiles. Il leur faut de l'aération, et non de l'agressivité pure.
La signature sonore en elle-même est une sorte de W. Les basses sont en avant, les médiums légèrement en pentes, les hauts-médiums et le début des aigus légèrement réhaussés, les aigus (dans les fréquences tranchantes) en retrait, et le reste du spectre en avant. A côté de ça, le niveau de détails est très élevé, mais la scène sonore peu spacieuse.
Cette signature assez atypique se traduit par un assez bon équilibre entre approche douce et approche spectaculaire, mais est typique du « ça passe ou ça casse » suivant les utilisateurs et les styles. Surtout, elle n'est agréable qu'à volume modérée. Technics aurait pu faire encore mieux, mais la qualité sonore est déjà celle d'un modèle assez haut de gamme, ne serait-ce que dans les petites nuances sonores et la maitrise générale. Technics veut un peu trop flatter l'oreille, mais cela réussit la plupart du temps. Le son est polyvalent, plutôt riche, un peu trop brillant parfois, mais rarement fatigant.
L'avis de Clubic
Forme évoluée des EAH-AZ70, les nouveaux écouteurs EAH-AZ60 bénéficient d'une modernisation sensible. Le design plus agréable, le confort plus étudié, et l'ergonomie efficace bien que pas parfaite, permettent à Technics de se faire une place dans les bons modèles à plus de 200 €.
En plus de leur application complète, ils sont parmi les très rares à mettre en avant la connexion multipoint, ainsi que la prise en charge du codec LDAC.
Techniquement parlant, sans pouvoir faire trembler l'ogre Sony, Technics tient largement la route sur la réduction de bruit active et l'autonomie, tout en développant un son atypique mais de qualité.
- Fabrication des écouteurs
- Multipoint
- Compatible LDAC
- Sonorité très agréable
- Isolation
- Stabilité signal bluetooth en LDAC
- Pas de charge par induction
- Pas de capteur optique
- Pas adaptés aux petites oreilles