Nouvelle collaboration entre le constructeur Huawei et le français Devialet, la Sound Joy est leur enceinte la plus compacte à date. Enceinte Bluetooth et waterproof dans la lignée des Sony SRS-XB, Ultimate Ears Boom, et autres classiques JBL, la Huawei Sound Joy arrive certes un peu tard sur le marché, mais pourrait bien créer la surprise.
- Bonne construction
- IP67
- Appairage stéréo possible
- Qualité sonore moyenne
- Pas de Multipoint
- Charge lente
- Aucune connectique filaire
- Expérience utilisateur catastrophique (sur notre modèle de test)
Baroudeur chic, mais pas plus que les autres
Huawei ne réinvente pas la roue sur le design de son appareil. Plus encore, celui-ci semble piocher un peu à droite à gauche dans ce qui existe déjà. Aucun reproche là-dedans, le marché s'est depuis longtemps nourri des inspirations et petites avancées des marques, et le constructeur se défend très bien ici.
Le format tubulaire de la Sound Joy rappelle fortement celui de la Boom 3 d'Ultimate Ears, en un peu plus gros. Cela se retrouve par exemple dans l'adoption d'une large doublette de boutons + et -. Mis à part cela, Huawei, va plutôt piocher dans des classiques, comme la SRS-XB33. Un radiateur passif est présent à chaque extrémité, et une zone tissée ceinture l'essentiel de l'enceinte. A l'inverse de la Sony, la Huawei Sound Joy est conçue pour être placée à l'horizontale (2 petites excroissances en caoutchouc permettent de stabiliser le produit), mais également à la verticale. Pour cette dernière position, un genre de socle ajouré en polymère permet de surélever légèrement le second radiateur passif. Le traitement intégré permet en outre d'adapter la sonorité en fonction de cette orientation. Le produit est sobre, même dans son coloris vert, et les zones lumineuses (cerclage de leds aux extrémités) sont particulièrement discrètes.
Les dimensions sont tout à fait dans la moyenne du genre (tube de 73 mm de diamètre, 202 mm de hauteur, pour 680 g). La Sound Joy peut ainsi être facilement prise en main et manipulée. La petite lanière lacée à l'arrière peut être utilisée en dragonne de sécurité, ou servir à accrocher l'enceinte à l'arrière d'un sac par exemple.
Rien d'exceptionnel sur la fabrication en elle-même, qui parvient tout de même à assurer le difficile équilibre entre premium et concept coloré. Outre la bonne densité du produit, l'assemblage est tout à fait sérieux. La certification IP67, certes pas si extraordinaire pour un produit de ce genre, est toujours un immense plus.
Pour donner une petite gradation subjective sur la qualité de fabrication, elle se situe un peu au-dessus des équivalents Ultimate Ears, et est équivalente à celle des Sony. Nous sommes assez loin des envolées luxueuses d'une Bang & Olufsen Beosound A1, mais tout est assez sérieux.
Ergonomie et connectivité : notre indice de pénibilité
Nous regroupons ici l'ergonomie et la connectivité, puisque dans un cas comme dans l'autre, plusieurs voyants laissent l'impression d'un produit presque bâclé, en tous cas qui n'a pas éliminé des problèmes pourtant criants. Si nous ne pouvons pas prétendre que tous les exemplaires sont touchés, certains de nos collègues ont expérimenté les mêmes soucis, nous ne sommes donc pas face à un cas isolé.
L'ergonomie repose à la fois sur un système de boutons et sur l'application de l'écosystème Huawei, AI Life (sous Android, le version iOS ne reconnaissant pas l'enceinte). Avec les smartphones de la marque sous EMUI, tout est déjà intégré dans l'OS.
En plus des boutons de volume assez imposants, 5 boutons de contrôle sont disposés sur une rangée dans une lamelle en polymère avec revêtement antidérapant. Ils permettent, de haut en bas :
- Allumage/extinction
- Appel à l'assistant vocal du smartphone
- Lecture/pause
- Réglage Bluetooth/appairage
- Bouton de couplage à une seconde enceinte
La navigation de base est assez simple, mais déjà un peu limitante. En effet, cette navigation se limite à un play/pause assez réactif, et un réglage de volume. Le bouton de lecture ne permet pas de passer à la piste suivante ou en début de piste.
L'application AI Life intégrée fut une expérience bien plus crispante sur notre modèle de test. Pour commencer, connecter le produit à cette application nécessite (cela n'était pas le cas jusqu'à raison, semble-t-il) de se lier à un compte Huawei, compte que votre testeur n'a jamais créé (quelle utilité ?). Cette pratique est déjà assez scandaleuse en soi, mais le serait moins si l'application n'était pas aussi instable. C'est simple, celle-ci n'est pas parvenue à se connecter à l'enceinte dans plus de la moitié des cas.
Un point qui va de pair avec seconde rencontrée sur notre modèle, que nous n'avons visiblement pas été les seuls à expérimenter : la Huwei Sound Joy ne se connecte pas automatiquement à chaque allumage. La connexion peut se faire avec l'application, sans que ce pont ne soit créé avec le profil audio du téléphone. Pour une fois, ce n'est pas un bug de notre Pixel 3, puisque nous avons expérimenté la même chose sur un téléphone Xiaomi, et sur un iPhone X (hors connexion avec l'application AI Life, l'enceinte n'étant pas reconnue). La solution ? Connecter manuellement le produit dans les réglages Bluetooth.
Dommage pour AI Life, car l'application reste assez claire, et permet quelques ajustements. Il est possible par exemple de procéder à un pairage stéréo (avec une deuxième Sound Joy), fonction qu'il est possible de faire sans l'application, en secouant deux Sound Joy proches l'une de l'autre. Nous n'avons pas expérimenté cette fonction avec un deuxième produit. Là-aussi, certains concurrents, comme Ultimate Ears, vont encore bien plus loin avec la possibilité de connecter un grand nombre d'enceintes en simultané (même si pas forcément en stéréo).
En plus de cet appairage, il est possible d'effectuer des mises à jour, d'ajuster le niveau de basses, d'activer les leds RGB de la tranche supérieure du produit (toujours amusant, mais très basique car sur une très faible zone, et non paramétrable), et de définir des profils sonores.
Un appairage rapide du produit existe, mais reste limité à quelques smartphones Huawei. La connexion multipoint n'est ici pas intégrée, alors que cela est assez répandu sur les autres enceintes baroudeuses du genre.
Relevons, pour les amoureux de connexion filaire, qu'aucune connectique type Jack ou même numérique (optique ou coaxiale) n'est déployée. Le Bluetooth, rien que le Bluetooth.
Au moins, consolons-nous en louant la bonne stabilité de la connexion, portée par des codecs SBC et AAC.
Une autonomie optimiste, mais dans la moyenne
Comme souvent avec les constructeurs d'enceintes, Huawei a tendance à légèrement surévaluer l'autonomie réelle du produit, car annonce "jusqu'à 25 h" (à 36% de volume selon la marque).
Dans notre test, nous sommes plutôt arrivés autour des 16 h avec un volume classique, autour des 50% ou 60 %, lumières éteintes. La performance est dans la bonne moyenne des produits du genre.
En revanche, nous avons expérimenté là-aussi quelques bugs de chargement. En effet, malgré un câble bien placé dans l'encoche USB-C, il est arrivé, une fois, que la charge ne se lance pas. A côté de cela, le temps de recharge est particulièrement long pour un produit de se genre, puisque prend environ 3 h 30 - 4 h.
Pas de gros déséquilibre, mais peu de maitrise
Une fois encore, le constructeur Devialet a travaillé sur la partie sonore d'un produit Huawei. Ici, le français met son savoir-faire en matière de basses, en particulier en travaillant sur les radiateurs passifs. L'architecture sonore est assez classique mais déjà ambitieuse : 1 tweeter pour les aigus, 1 haut-parleur large-bande (basses/médiums), et 1 radiateur passif à chaque extrémité du tube. Pour rappel, le concept de radiateur passif est celui d'une charge acoustique, pas si éloignée du bass-reflex dans son principe, mais qui va généralement pousser un peu plus loin le niveau de basses.
Effectivement, le modèle se tient assez bien pour ce qui est du niveau de basses général. Néanmoins, on ne peut pas dire que le sa réponse en fréquence soit particulièrement étendue. Nous attendions quelque chose d'encore plus rond, de plus "basse fréquence" en évoquant Devialet. Clairement, l'enceinte ne descend pas aussi bas que son équivalent Sony, ni même que la petite Bose Soundlink Micro. Au moins, le constructeur n'essaye pas d'en faire plus qu'il ne peut, d'où une bonne sensation de maitrise. A ce titre, le rendu est déjà très correct.
Si l'équilibre suit largement dans les médiums, tout se complique un peu plus avec l'arrivée dans les aigus. Sans être trop clinquante ou trop agressive dans ce registre, l'enceinte devient rapidement très brouillonne sur les pistes qui ne sont pas "calmes". Un petit morceau planant, simple, et/ou qui n'a pour caractéristique qu'un beat bien marqué, tout cela ne lui pose aucun problème (comme toutes les enceintes pourrait-on dire). Mais allez la titiller sur du rock ou de l'électro, et la Huawei Sound Joy atteint clairement ses limites.
Cette disposition est particulièrement vraie en poussant le volume. Concrètement, n'espérez pas pousser les décibels sans conséquence. La puissance totale n'est pas spécialement élevée, et pourtant le débordement dans les aigus parait s'accentuer dès les 70% de volume, alors que les basses atteignent déjà leurs limites. La comparaison directe avec les meilleurs du genre, Sony et même Bose, est plutôt sévère.
Plusieurs profils sonores cohabitent dans l'application. Nous avons, pour notre part, laissé le profil Hifi par défaut, qui reste le plus nuancé. Le profil Devialet ne fait qu'ajouter un déséquilibre sonore en voulant apporter une signature spectaculaire.
Au moins, l'impression d'espace sonore et le niveau de détails sont tout à fait corrects. A l'inverse de quelques références, le produit ne propose pas une dispersion à 360° du son, mais une approche directionnelle bien gérée.
L'avis de Clubic
Se faire une place dans un marché déjà très mature n'est pas simple, et Huawei ne démérite pas sur la forme. Produit de bonne taille, bien fini et certifié IP67, la Huawei Sound Joy pouvait même prétendre à une expérience audio de premier ordre.
Malheureusement, les qualités sonores ainsi que l'ergonomie ne sont pas à la hauteur des attentes, en tous cas loin de ce que font les bons élèves de ce marché, ce qui fait de la Sound Joy un produit simplement moyen.
Nous laisserons en suspens l'expérience utilisateur tout simplement catastrophique de notre modèle de test, avant de pouvoir le confirmer sur un second produit.
De belles promesses, mais un résultat pas vraiment à la hauteur des attentes. La concurrence existe, difficile de l'ignorer en testant ce produit certes travaillé sur la forme, mais moyen sur le reste, parfois même défaillant.
- Bonne construction
- IP67
- Appairage stéréo possible
- Qualité sonore moyenne
- Pas de Multipoint
- Charge lente
- Aucune connectique filaire
- Expérience utilisateur catastrophique (sur notre modèle de test)