Concrètement, les spécialistes ont mené deux types de tests. Dans le premier, ils ont partagé 96 étudiants en 3 groupes. Le premier était sous contrôle et devait exécuter toute tâche demandée, le second était chargé de se reposer comme il le souhaitait (à défaut de la consultation d'Internet). Enfin, le troisième devait naviguer à travers les sites de son choix. Pendant les 20 premières minutes, chaque groupe devait surligner la lettre « e » dans un texte fourni. Puis, durant les 10 minutes suivantes, chaque groupe pouvait vaquer à ses occupations propres.
Après ces minutes de repos, le Wall Street Journal explique que les trois groupes devaient encore surligner un texte. Résultat, les chercheurs ont estimé que le groupe des « Web surfeurs » était significativement plus productif et efficace, participaient plus au test... La seconde étude, menée sur un panel plus large d'adultes (191 personnes) a montré sensiblement les mêmes résultats.
Un plaidoyer en faveur de la serendipité ?
Malgré cette étude, il est amusant de noter qu'elle prend le contrepied d'une autre analyse menée en France en aout 2010. Celle-ci expliquait que la consultation fréquente de sites non-professionnels à la manière d'un zapping était nuisible. Romain Chevallet de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) précisait alors que : « Cette interruption permanente est néfaste pour le salarié. Selon une étude de l'institut psychiatrique de Londres, passer perpétuellement d'une tâche à l'autre induit une perte de 10 points du quotient intellectuel, soit l'équivalent d'une nuit blanche ».
Entre les deux études, il semble donc qu'un juste milieu soit possible. D'autant que d'autres études ont également prouvé que la navigation à travers la Toile pouvait aboutir à la réalisation de découvertes inattendues grâce au hasard et à l'intelligence. Le principe de serendipité peut donc être renouvelé... tant qu'il n'empiète pas trop sur les heures de travail.