Facebook usera de son immense base de données pour identifier des photos trafiquées
Les personnes se permettant de partager des images compromettantes de tiers resteront désormais sur leur faim : Facebook vient d'introduire un moyen qui empêche qu'une image signalée comme du "revenge porn" continue à tourner sur le réseau. Le dispositif concerne à la fois Facebook, Messenger et Instagram. Ainsi, il suffit qu'une image soit signalée sur une de ces plateformes seulement pour qu'elle soit immédiatement enlevée de l'ensemble des applications dans le giron de l'entreprise de Menlo Park.Pour ce faire, Facebook s'appuie sur le système de "hashes", ces identifiants internes que Facebook assigne à chaque photo. Lorsqu'une nouvelle photo est uploadée, Facebook la compare à celles déjà mises en ligne sur le site. Si la photo est totalement nouvelle, il lui attribue un nouveau hash, en revanche, s'il s'agit d'une réplique d'une photo déjà uploadée auparavant, elle aura le même hash.
Prenons un exemple. Un ex-petit ami en colère contre son ancienne compagne décide de mettre en ligne une photo compromettante de celle-ci. Peu après qu'il a partagé la photo sur sa timeline Facebook, un de ses amis la signale en tant que photo intime partagée sans le consentement de la personne. La photo est immédiatement masquée et n'apparaît plus. L'utilisateur peu scrupuleux peut alors tenter aussi longtemps qu'il veut de la partager avec ses contacts via des messages privées sur Messenger : Facebook saura identifier l'image comme étant la même et bloquer tout envoi.
Vous êtes victime du "revenge porn" ? Adoptez les bons réflexes !
Facebook est soutenu dans cette initiative par l'association américaine Cyber Civil Rights Initiative, née d'une expérience personnelle de sa fondatrice en tant que victime du "revenge porn". Selon un sondage réalisé par l'association en 2013 auprès de 1 606 Américains, 61 % des personnes interrogées ont déjà pris des photos ou tourné des vidéos intimes d'elles-mêmes pour les partager avec quelqu'un d'autre, et 23 % des personnes interrogées ont vu ces photos partagées par leur destinataire par la suite. 90 % des victimes du "revenge porn" étaient des femmes et 95 % avaient moins de 30 ans. Dans 59 % des cas, le prénom et le nom de la victime étaient rendus publics, suivis de près par une capture d'écran de leur profil Facebook ou Twitter (49 %) et leur numéro de téléphone (20 %). 93 % des victimes ont déclaré avoir éprouvé un désarroi émotionnel et 82 % ont constaté des répercussions de cet incident sur leur vie sociale et/ou professionnelle.Without My Consent, une autre association américaine très active dans ce domaine, recommande aux victimes de rassembler avant tout des preuves pour pouvoir par la suite prouver au tribunal qu'une photo intime a effectivement été partagée par un tiers. Avant de signaler le contenu offensant, l'association conseille de prendre des captures d'écran, de sauvegarder la page en PDF ou de l'imprimer. Il est également important de sauvegarder l'historique des messages avec la personne en question. Enfin, l'association recommande de contacter le réseau social et de lui demander de ne pas supprimer complètement de sa base de données les informations en question. En effet, ces dernières serviront de témoignage d'un tiers lorsque vous engagerez une action en justice et que le juge exigera des preuves de la part du réseau social.
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