Livres électroniques : à l'origine, Steve Jobs n'était pas intéressé par l'iBookstore

Audrey Oeillet
Publié le 14 juin 2013 à 16h44
Le procès d'Apple contre le ministère de la justice américain est l'occasion de découvrir quelques anecdotes liées à la firme de Cupertino. Dans son témoignage, Eddie Cue, l'un des responsables des négociations chez Apple, a expliqué que Steve Jobs n'était initialement pas emballé par l'idée de vendre des livres électroniques.

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Appelé à témoigner dans le procès de l'entente sur les prix du livre électronique, dans lequel Apple est le seul accusé, Eddie Cue, le vice président senior pour les services et logiciels Internet de la firme, a défendu le modèle économique mis en place par Apple. Admettant une augmentation des prix des ebooks lors de l'arrivée de l'iPad sur le marché en avril 2010, le haut cadre a néanmoins nié toute entente sur les prix avec les éditeurs. Il évoque même une pression de ces derniers pour faire monter les prix : « ils attendaient de nous des prix plus élevés » a-t-il expliqué, ajoutant qu'Apple avait du négocier pour « protéger » ses clients, via le plafonnement des tarifs. Selon Cue, les éditeurs étaient à la recherche de solutions face à la politique des prix pratiquée par Amazon : le cybermarchand a d'ailleurs été pointé du doigt très tôt dans ce procès, par les éditeurs eux-mêmes.

Steve Jobs pas emballé par les ebooks

Mais ce n'est pas la seule affirmation d'Eddie Cue, qui est également revenu sur l'historique du livre électronique chez Apple. Cue a ainsi expliqué que lorsqu'il a proposé à Steve Jobs la mise en place d'un marché du livre électronique dans les services de l'entreprise il y a plusieurs années, le cofondateur et PDG de la firme n'était pas intéressé par ce type de produit.

Eddie Cue était convaincu du potentiel des livres électroniques, mais pas Jobs. « Steve n'a jamais perçu le Mac ou l'iPhone comme étant des dispositifs de lecture idéaux. Dans le cas du téléphone, l'écran est trop petit, et dans le cas du Mac, le clavier et la taille de l'ensemble ne donne pas le sentiment de lire un livre. »

Néanmoins, avec l'arrivée de l'iPad, la donne a changé, et lorsque Cue est revenu à la charge durant l'automne 2009, Steve Jobs était moins fermé à l'idée. « Il m'a dit "Je pense que tu as raison, c'est très bien" et il a commencé a développer lui-même des idées autour de ce qu'il voulait faire en matière de lecteur et de boutique en ligne » a-t-il expliqué au tribunal.

En novembre 2009, l'iBookstore était prêt, alors que l'iPad en lui-même était dévoilé deux mois plus tard, en janvier 2010. On peut donc supposer qu'Eddie Cue a eu peu de temps pour négocier avec les éditeurs autour des tarifs, et que ces derniers ont été renégociés, comme évoqué, dans le courant de l'année 2010 après la sortie de la tablette sur le marché.

Un témoignage qui apporte des éclaircissements sur la naissance de l'iBookstore, mais également sur le rôle des éditeurs dans la mise en place de la tarification. Il reste encore une semaine de procès durant laquelle Tim Cook, l'actuel PDG d'Apple, pourrait être amené à témoigner.
Audrey Oeillet
Par Audrey Oeillet

Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques, sans oublier les gadgets et autres actualités insolites liées à l'univers du hi-tech. Et comme il n'y a pas que les z'Internets dans la vie, j'aime aussi les jeux vidéo, les comics, la littérature SF, les séries télé et les chats. Et les poneys, évidemment.

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