Présentation
Dévoilé en même temps que le Kindle 4, le Kindle Touch reprend la plupart des caractéristiques de ce dernier, avec évidemment des différences fondamentales. Jetons d'emblée un coup d'œil aux caractéristiques :- un écran E-Ink de 6 pouces (Pearl), en 600 x 800 pixels (167 dpi) avec 16 niveaux de gris, et couche tactile
- 4 Go de mémoire (3,45 Go disponible pour le stockage),
- une connectivité Wi-Fi b/g/n,
- une connectivité 3G+ (HSDPA)/GPRS/EDGE (pour le Kindle Touch 3G)
- la prise en charge native des formats AZW, TXT, PDF, MOBI (sans DRM), PRC, MP3 et Audible,
- la prise en charge après conversion des formats HTML, DOC, DOCX, JPEG, GIF, PNG, BMP,
- des dimensions de 172 x 120 x 10,1 mm,
- un poids de 213g pour la version Wifi, et 220g pour la version 3G
- une prise micro USB,
- une sortie casque et 2 haut parleurs,
- une autonomie de 2 mois maximum
Plusieurs changements, donc par rapport au Kindle 4 : le principal est évidemment l'écran tactile sur lequel on reviendra plus bas. Mais ce n'est pas tout puisque le Kindle Touch est également disponible en version 3G, ce qui n'est pas le cas du Kindle 4, dispose de 4 Go de stockage, soit 2 fois plus que le modèle de base, et intègre une sortie casque ainsi que des haut parleurs, permettant la lecture de fichiers au format MP3 ainsi que des livres audio au format Audible. Autrement dit : le Kindle Touch est le véritable successeur du Kindle « 3G », dont il conserve les fonctionnalités passées à la trappe sur le Kindle 4.
En revanche, il est plus épais et plus volumineux, notamment en raison des capteurs infrarouge entourant l'écran, et surtout plus lourd : 43g sur la version Wifi et 50g sur la version 3G ! Ca reste tout à fait confortable pour une prise en main même prolongée, et toujours sensiblement plus léger que le Kindle 3G, mais la différence est tout de même perceptible.
En ce qui concerne la finition, elle est assez semblable à celle du Kindle 4 : on retrouve les mêmes matériaux, à savoir du plastique, certes, mais du plastique de bonne qualité et bien assemblé. Le dos est recouvert d'une fine couche de revêtement caoutchouté qui offre une bonne prise en main.
Prise en main
Affichage
L'écran du Kindle Touch est tactile, mais ses caractéristiques principales demeurent identiques à celles du Kindle 4. On retrouve donc un écran E-Ink « Pearl » de 6 pouces, offrant une définition de 600 x 800 points, une résolution tout à fait appréciable de 167 ppp, et un affichage détaillé sur 16 niveaux de gris.Venons-en donc à l'attrait de cette version Touch qui est évidemment le côté tactile de l'écran. Bien entendu, comme tout écran E-Ink tactile qui se respecte, il n'y a pas de contact réel : l'écran est divisé en zones, et entouré d'une bordure infra-rouge qui permet de détecter la position des doigts. Dans la pratique, on touchera forcément l'écran, mais en théorie, on peut se contenter de le frôler, et l'action sera malgré tout prise en compte.
La réactivité de l'affichage est évidemment risible par rapport à celui d'une tablette dotée d'un écran LCD. Néanmoins, l'essentiel est là : le clavier virtuel enregistre correctement les frappes, même si l'écran peine à se rafraichir, et il prend correctement en compte les tapotis nécessaires au changement de page, et même un semblant de gestes multitouch.
Comme sur le Kindle 4, l'écran du Kindle Touch a le bon goût de ne produire son scintillement noir, caractéristique des écrans E-ink, que toutes les 6 pages de texte (en revanche, il se rafraîchit à chaque image). Etant donné qu'une liseuse sert en majeure partie à lire des romans ou des essais, ça signifie un meilleur confort de lecture !
Ergonomie
Qui dit tactile dit modification profonde de l'ergonomie du Kindle. Tous les boutons, à l'exception du bouton de retour à l'accueil, disparaissent. Si certains d'entre eux n'ont aucun sens sur cette version tactile, d'autres comme le bouton Précédent n'auraient peut-être pas été de trop.Plus de bouton pour tourner les pages : comment fait-on alors ? Tout simplement : un tap sur la majeure partie de l'écran pour aller en avant, ou un tap sur le bord gauche pour revenir en arrière. La bonne nouvelle, pour les habitués des tablettes, c'est que l'on peut également utiliser les balayages caractéristiques des applications de lecture : vers la gauche pour avancer, vers la droite pour reculer.
Autre détail appréciable : le Kindle Touch gère le « pinch to zoom » pour modifier la taille des polices à la volée. Là encore, la réactivité laisse forcément à désirer, mais la prise en compte de ce geste devenu naturel est un plus indéniable.
En l'absence de raccourci physique, le seul moyen d'afficher les barres d'outils, permettant d'accéder au menu, à la recherche ou à la table des matières est d'effectuer un tap sur le haut de l'écran. Un geste pas si éloigné, là encore, des applications mobiles où un tap sur l'écran fait réapparaître le « chrome ».
Dernier apport évident du tactile : la sélection de texte. Un tap prolongé permet de sélectionner un mot, et il suffit alors de glisser le doigt jusqu'à la fin de la sélection.
Dans l'ensemble, il va sans dire que cette manière d'interagir avec l'écran est beaucoup plus naturelle qu'une prise en main à base de boutons, aussi réactifs soient-ils. Les tablettes sont passées par là et on attend d'un écran sans périphérique de saisie qu'il réagisse de la sorte. Le Kindle Touch, comme le Kobo, apporte ce confort, et le seul défaut qui vient le contrarier est la bordure infra-rouge qui renfonce l'écran : par rapport à une tablette, le doigt vient forcément buter sur le rebord, ce qui est un peu gênant. Ça, et la nécessité de tenir la liseuse par ses bords lorsqu'on la manipule.
Contenu et formats
Le Kindle Touch bénéficie évidemment d'un avantage certain : le catalogue d'Amazon. Certes, 6 mois après le lancement officiel du Kindle en France, le nombre d'eBooks francophones reste dérisoire : au 30 mai 2012, on compte 65 250 livres en français, sur un total d'1 332 635 livres électroniques ! Au 6 juin, on passe à 1 342 440 eBooks dont 65853 en français. On reste en retrait par rapport aux plus de 80 000 livres proposés par la Fnac, par exemple, mais on constate tout de même une progression sensible du nombre d'ouvrages français depuis Octobre 2011.Les principaux éditeurs sont présents au catalogue : Actes Sud, Dunod, Denoël, Flammarion, Gallimard, Grasset, JC Lattès, Michel Lafon, Larousse, Albin Michel, Stock, Seuil pour la partie française, et de nombreux éditeurs anglophones, sans compter les ouvrages du domaine public, souvent proposés gratuitement.
Pas de changement en revanche sur les journaux et magazines : seuls Le Figaro, Les Echos, Libération, Le Monde, et Le Parisien/Aujourd'hui en France sont représentés côté français. Les anglophones et/ou germanophones pourront également feuilleter le Financial Times, The Telegraph, The Guardian, Die Zeit ou encore le Frankfurter Allgemeine Zeitung, ainsi qu'une poignée de magazines comme The Economist ou Forbes.
On arrive au sujet qui fâche : celui des formats pris en charge. Amazon continue de faire cavalier seul avec son format propriétaire AZW, utilisé au détriment de l'ePub. On dira que c'est de bonne guerre, qu'Apple propose également sa propre version de l'ePub sur son iBook Store... Mais le résultat est le même : il sera impossible de lire un ePub sur un Kindle, qu'il soit protégé par DRM ou libre de droits. Consolation : les formats PDF et MOBI sont pris en charge (sans DRM uniquement), comme le format PRC.
On retrouve également la possibilité d'envoyer, via l'adresse @kindle.com créée automatiquement lors de la création de votre compte Kindle, des documents au format DOC, DOCX, HTML ou TXT, ou des images au format BMP, PNG, GIF ou JPEG vers votre appareil. Ces formats non reconnus nativement par l'appareil deviennent ainsi consultables après conversion via les serveurs d'Amazon. Le service Whispernet est également utilisé par certaines applications mobiles de lecture hors ligne, comme Instapaper ou Readability.
Fonctionnalités de lecture
Comme toutes les liseuses d'Amazon, le Kindle Touch bénéficie de la fonctionnalité Whispersync, qui permet de synchroniser vos lectures avec tous vos appareils Kindle, mais également avec les applications mobiles disponibles sur iPhone, iPad et Android (smartphones et tablettes). Vous pourrez donc, quelque soit le périphérique utilisé, récupérer votre lecture à l'endroit où vous l'aviez laissé. La synchronisation peut se faire manuellement, mais elle semble fonctionner de manière tout à fait transparente en mode automatique. Whispersync permet de sauvegarder la position dans l'ouvrage, mais également les marque-pages, les notes et les passages surlignés.Whispersync est l'une des deux technologies d'Amazon, la seconde étant Whispernet. Cette fois-ci, il s'agit d'un service permettant d'envoyer directement les ouvrages achetés sur votre Kindle. Concrètement, lorsque vous commandez un livre électronique sur le site d'Amazon, une boîte de dialogue permet de choisir le périphérique sur lequel vous souhaitez l'envoyer, là encore Kindle ou applications Kindle pour mobiles comprises.
La lecture est enrichie par plusieurs fonctionnalités. La plus classique est la possibilité de télécharger des dictionnaires pour les différentes langues proposées sur la boutique Kindle. Pour afficher une définition, un appui prolongé sur un mot affiche sa définition simplifiée dans une fenêtre pop-up. Une option permet alors d'afficher la définition complète.
Comme nous l'avons dit plus haut, le tactile facilite la sélection de texte par simple glisser du doigt sur le passage à sélectionner. Les options disponibles pour la sélection de texte ne changent pas : on retrouve le surlignage, l'annotation et le partage sur Facebook ou Twitter.
On termine par une fonctionnalité plutôt originale, disponible sur certains ouvrages : XRay. Celle-ci analyse le contenu d'une page, d'un chapitre ou du livre entier et permet d'afficher toutes les occurrences de personnages ou de lieux. Dans un pavé comme le Seigneur des Anneaux, ça peut avoir son utilité !
Fonctionnalités annexes
En plus de ses aptitudes de liseuse, le Kindle Touch conserve ses quelques fonctionnalités dites « expérimentales », qui n'apportent pas fondamentalement un plus décisif, mais qui ont le mérite d'exister. On retrouve ainsi le navigateur Web, toujours basé sur Webkit. Le rendu des pages est donc tout à fait remarquable, mais la réactivité n'est évidemment pas au rendez-vous, en particulier sur des pages lourdes. En somme, un navigateur à n'utiliser que dans un but de dépannage, si c'est tout ce que vous avez sous la main. A noter que le surf ne fonctionne évidemment pas avec le service de 3G illimitée, réservé à l'achat et au téléchargement de contenus depuis le Kindle Store.Par rapport au Kindle 4, dépourvu de sortie son, on retrouve en revanche les fonctionnalités, très basiques, de lecture MP3 : en copiant de la musique vers votre Kindle, vous pourrez écouter vos fichiers, par ordre alphabétique, sans gestion d'album, d'artiste ou de liste de lecture. Là encore, la fonctionnalité est là pour dépanner, mais vous aurez plus vite fait de dégainer votre baladeur. Elle trouvera davantage de légitimité dans la lecture de livre Audible.
Enfin, on notera le retour de la synthèse vocale, mais avec un gros bémol : elle ne gère que la langue anglaise. Dommage...
Conclusion
Alors que le Kindle 4, malgré ses qualités, nous avait laissé un peu sur notre faim en raison de ses quelques régressions, le Kindle Touch apparaît davantage comme le vrai successeur du Kindle 3G, dont il reprend, pour la peine, toutes les fonctionnalités, en ajoutant la dimension tactile en prime. Celle-ci fera peut-être sourire les utilisateurs d'iPad ou de tablette Android, la réactivité de l'écran n'étant forcément pas au rendez-vous pour des raisons techniques évidentes, mais cette caractéristique à elle seule permet de rendre la liseuse beaucoup plus agréable à utiliser, selon des standards que l'on attend désormais d'un tel périphérique.
La question est néanmoins de savoir si la différence de prix, tout de même sensible, se justifie par rapport au Kindle 4. Le seul bémol que nous aurions à formuler concerne le poids : même s'il reste moins lourd qu'un Kindle 3G, l'ultra légereté du Kindle 4 manque un peu ici. Néanmoins, sur tous les autres points, le Touch sera un meilleur choix : l'autonomie, la capacité de stockage et le confort d'utilisation sont sensiblement supérieurs. Seule la version 3G, commercialisée au prix de 189 euros, nous semble pour le coup trop chère pour justifier la différence.