Après deux tentatives avortées en août et septembre, le Space Launch System (SLS) avait été rapatrié dans son imposant hangar d'assemblage. Il en sort ce 4 novembre pour une nouvelle fenêtre de tir vers la Lune… Et cette fois la NASA espère qu'il n'y aura plus d'ennuis techniques !
Reste que c'est une énorme machine très complexe.
SLS, le retour
Les équipes sont désormais rodées pour entrer et sortir la fusée géante SLS de son hangar d'assemblage au sein du VAB, le gigantesque bâtiment du Centre Spatial Kennedy. En effet c'est la quatrième fois cette année que SLS parcourt les 6,7 km qui le séparent de son site de lancement LC-39b. Les deux premiers allers-retours ont servi pour les essais (y compris des comptes à rebours simulés) au premier semestre, tandis que la NASA avait sorti le lanceur « prêt pour sa mission » à la mi-août.
Par deux fois à quelques jours d'écart, l'agence américaine a tenté de faire décoller la mission Artemis-I, mais plusieurs soucis techniques ont freiné les tentatives (fuite d'hydrogène, problème de capteur sur un moteur) et stoppé le compte à rebours quelques heures avant le tir. La NASA se préparait d'ailleurs à un troisième essai pour sa mission lunaire lorsque l'ouragan Ian est arrivé et a traversé la Floride. Bien à l'abri dans le VAB, SLS a subi plusieurs inspections, une recharge de ses batteries dédiées au système d'éjection d'urgence de la capsule, et il est à présent prêt pour une nouvelle tentative.
Dix jours qui vont passer vite
Une fois arrivée sur le site LC-39b (elle l'atteindra dans la soirée), la fusée et sa capsule Orion subiront dix jours de préparatifs. D'abord, le véhicule à chenilles qui l'a transportée, le Crawler Transporter, sera éloigné à distance de sécurité, puis les équipes testeront les liaisons électriques et les fluides cryotechniques entre la tour de lancement et les installations au sol.
Enfin, après vérification que les communications entre le centre de contrôle et le lanceur sont bonnes, les équipes se réuniront pour valider la première tentative, prévue le 14 novembre à 6 h 07 (Paris). Le compte à rebours dure presque 48 heures en tout.
Grande mission, gros enjeux
Pour des raisons de mécanique orbitale, la mission si elle décolle bien le 14 novembre sera particulièrement plus courte que celle qui était prévue en septembre dernier, avec tout de même 25 jours de mission autour de la Lune, et un retour de la capsule Orion le 9 décembre.
Largement de quoi tester toutes les capacités d'Orion et de son module de service, ce qui reste l'objectif premier d'Artemis I. Deux autres fenêtres de tir sont disponibles pour la NASA les 16 et 19 novembre prochain, si jamais le compte à rebours ne parvenait pas à son terme une fois de plus.
Mais l'impatience du public ne compte pas : la NASA a très peu de marge de manœuvre et ne peut se permettre de rater cette mission lunaire sans de titanesques conséquences. Il faut donc prendre le temps d'éliminer un maximum de doutes avant le décollage.
Source : Nasaspaceflight