© Nicolas Lobos / Unsplash
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Si l'humanité poursuit sa conquête de l'espace, la question du nombre de colons à envoyer sur d'autres astres sera d'une importance capitale. Expédier et entretenir des humains loin au-dessus du plancher des vaches coûte très cher, et il sera toujours judicieux de considérer tous les paramètres possibles pour la réussite de telles missions.

Tout n'est pas qu'une question de chiffres lorsqu'il s'agit d'aller sur Mars, c'est aussi une question de caractère.

Deux douzaines de personnes pour coloniser notre voisine

À chaque fois qu'Elon Musk et sa société SpaceX nous rappellent leur projet fou de coloniser la planète rouge, les esprits se remettent immédiatement à imaginer une société martienne prospère et autosuffisante. Le projet est sérieux, et si les premiers pas de l'humanité sur une autre planète ne sont pas encore pour demain, il est permis d'y croire. Cependant, l'installation d'une colonie de quelques habitants à plusieurs dizaines de millions de kilomètres au-dessus de nos têtes s'annonce laborieuse, tant pour les sociétés sur Terre que pour les aventuriers qui s'attelleront à la tâche. D'ailleurs, en parlant de ces derniers, combien devraient-ils être pour survivre sur Mars ne serait-ce que quelques jours ?

Des études se sont penchées sur ce sujet au cours des dernières décennies. Dans plusieurs d'entre elles, les chercheurs ont estimé qu'un minimum de 100 individus était un bon chiffre à respecter. Un groupe de scientifiques s'est récemment prêté à l'exercice en effectuant des simulations à partir de données encore jamais prises en compte, et a conclu que 22 personnes suffiraient pour mener à bien un projet de colonie martienne. Toutefois, il y a une condition à respecter : ces quelque deux douzaines de colons devront être... agréables.

© NASA
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Les grincheux sont-ils admis dans l'espace ?

Outre les facteurs environnementaux présents sur la planète rouge, le modèle appliqué par l'équipe s'est également basé sur les environnements difficiles, isolés et stressants auxquels les humains ont déjà été soumis. Comme lors de l'exploration de l'Antarctique, des séjours prolongés en sous-marin ou dans l'ISS. Les interactions entre des individus ayant des niveaux de compétence, de résilience et de stress différents ont également été prises en compte. Surtout, les chercheurs ont donné à leurs « cobayes » différents traits de caractère : névrosé, réactif, social ou agréable.

Au cours des 28 jours de simulation, les personnalités névrosées sont décédées plus rapidement que les autres. En revanche, les personnes agréables avaient le plus de chance de survivre et de s'épanouir. De toutes les simulations effectuées avec un nombre variable de colons, allant de 10 à 170, le chiffre de 22 s'est avéré le plus optimal, à condition que tous les individus soient agréables. Toutefois, l'étude ne prend pas en compte le peuplement de la planète par ces seuls colons, car cela multiplierait les résultats de l'étude par plus de 20.

« Nous avons souvent tendance à considérer les humains comme de simples nombres ou particules dépourvus de motivations personnelles, d'hétérogénéité et d'adaptabilité », a déclaré Anamaria Berea, coautrice de l'étude, à The Register. « Nous souhaitions montrer que si nous négligeons les aspects sociaux, comportementaux et psychologiques des explorations spatiales, nous pouvons lourdement nous tromper dans nos estimations, nos prédictions et nos projections ». Le choix des candidats à l'extension de l'humanité au-delà de notre bonne vieille Terre s'annonce... intéressant.

Source : Gizmodo